Les commissions vérité et réconciliation en Afrique



Les commissions vérité et réconciliation en Afrique
Depuis quinze ans, le continent africain a largement fait l’expérience des commissions vérités et réconciliation. Censées reconstruire des sociétés défaites par les guerres et les répressions, ces commissions, devant lesquelles déposent victimes et bourreaux, doivent permettre aux populations ravagées par les guerres d’assumer un passé commun, dans une perspective d’avenir.

Le lot de guerres et de répressions qui rythment la vie de nombreux États africains depuis les indépendances a entraîné un cycle incessant de reconstruction et de réconciliation. Sortis exsangues de guerres souvent fratricides, les États doivent reconstruire les villages et les routes mais surtout, tenter de recréer une vie sociale brisée. Au strict processus judiciaire, long, coûteux, qui offre une vision manichéenne des conflits et présente le risque de susciter de nouveaux troubles politiques, nombre de pays ont préféré l’établissement de commissions vérité et réconciliation. Elles constituent un compromis entre paix civile et idéal de justice.
Chargées d’établir les faits, les commissions placent face à face victimes et bourreaux. Les premières se voient reconnaître le statut de victime, la possibilité d’exprimer leur peine, ou d’obtenir des compensations. Les seconds bénéficient souvent d’une amnistie en échange d’aveux complets et de repentir.

Entre 1974 et 2007, au moins 32 commissions vérités ont été créées dans 28 pays, dont beaucoup en Afrique et en Amérique latine. Des projets de commissions, suscités par la société civile, sont à l'étude comme en République démocratique du Congo (voir le blog de l'ASADHO, Association africaine de défense des droits de l'homme).


Stéphanie Maupas

Source: RFI

Vendredi 7 Mai 2010
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