Le taux de chômage devenu plus inquiétant en Mauritanie



Le taux de chômage devenu plus inquiétant en Mauritanie
90 pourcent des mauritaniens travaillent dans l’informel. 60 pourcent d’entre eux ont un salaire inférieur à 15.000 Um. De quoi avoir peur pour l’avenir de la jeunesse de notre pays ? Chômage/emploi. Le couple trône en tête des préoccupations des mauritaniens. Sans surprise. Notre enquête vient de révéler des chiffres alarmants. En clair, ce que pensent les mauritaniens dans leur grande majorité. Un peu partout dans certaines parties de la capitale où le sondage a eu lieu, les citoyens affirment être les victimes d’un chômage entretenu par les pouvoirs publics et privées. Seulement, leurs déclarations semblent en contradiction avec les chiffres obtenus grâce à notre méthode. Les résultats bruts de la première enquête sur l’emploi et le secteur informel situent le taux de chômage dans notre capitale à 4,4 pourcent de la population active. En tenant compte de l’organisation particulière de la vie économique, selon un directeur général d’un ’Institut de la place qui a corrigé ce taux en le remontant à 6,2 pourcent. Grâce à l'analyse par quartier du chômage, le rapport a établi ce taux de chômage de 16 pourcent à Netek et de 18% pourcent au sixième et cinquième arrondissement. Chez les jeunes ayant atteint au moins 18 et 20 ans, il est de 10 pourcent, tandis qu'il se situe entre 10,7 pourcent et 11,8 pourcent pour les jeunes ayant atteint au moins 25 et 30 ans. Les diplômés semblent subir plus durement le chômage. Le taux officiel tourne autour de 13,4 pourcent chez eux. Si on ne s’en tient qu’à ces chiffres, on peut être tenté de relativiser l’importance de la question.

75,8 pourcent de travailleurs en sous-emploi

Il demeure ainsi comme un flou sur les véritables chiffres du chômage en Mauritanie. En attendant que la Mauritanie élabore ses propres instruments de mesure qui puissent permettre d’évaluer l’ampleur véritable du phénomène, on peut remarquer que le véritable problème du marché de l’emploi c’est le sous-emploi. Est en situation de sous-emploi celui qui a travaillé moins de 24 heures de temps par semaine. Cette précarité s’explique par « l’informalisation » de la vie économique. Selon le rapport que le directeur général nous a délivré 90 pourcent des travailleurs en Mauritanie exercent dans le secteur informel caractérisé par des conditions de travail et de rémunération essentiellement précaires. 53 pourcent de ces travailleurs à l’informel exercent dans les activités où la rémunération mensuelle moyenne est de 20.000 Um ! Toute cette masse de personnes est habitée par la hantise d’un travail décent. A la vérité, il y a un décalage évident entre l’offre et la demande d’emploi. Le secteur public par exemple qui symbolise une certaine sécurité de l’emploi ne peut absorber qu’une infime partie de la population active alors que le secteur privé formel est embryonnaire. Les citoyens vivent une véritable sinistrose de l’emploi. Les mesures prises par les autorités ne mordent pas véritablement. « Il faut absolument trouver des solutions à ce dernier problème qui concerne en particulier les jeunes, diplômés ou non, qui arrivent chaque année en grand nombre sur le marché du travail ; nous explique notre interlocuteur.

Sada Mbodj

Vendredi 7 Août 2009
Boolumbal Boolumbal
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