
Quand il arrivait au pouvoir en 2009, le président Ould Abdel Aziz avait trouvé devant lui une situation de fait : le marché comme maître absolu de nos destins. L’anarchie, les monopoles et la triche étaient le seul régulateur de ce marché. Les commerçants, alliés aux puissants, faisaient la pluie et le beau temps.
Tout le monde croyait que désormais, avec un militaire qui a traversé la vie avec des histoires d’homme fauché du 1er au 31 de chaque mois, quelque chose allait changer. Tout le monde disait que le nouveau président de la République allait mettre au pas les commerçants. Malheureusement, pour nous, rien ne s’est passé. Le marché est resté plus fort que le chef de l’État. Plus fort que toute l’armée et tout le gouvernement réunis. L’anarchie a donc continué. Les commerçants, toujours sûrs d’avoir le dernier mot, poursuivirent leurs manèges. Les prix ne connurent presque jamais de répit. S’ils descendent le matin, leur nouveau cours résistera à peine 4 heures plus tard. Les gros bonnets finiront toujours par « mâcher » les oreilles des gros bonnets. Le cartel est toujours solide. Nous, le petit peuple qui ne comprend rien à tout cela, savons seulement que depuis toujours, les commerçants nous piétinent. Ils nous marchent littéralement dessus. Aujourd’hui, c’est sur nos cadavres qu’ils comptent marcher avec des prix de denrées alimentaires qui ont atteint leur pic !
Il faut bien le reconnaitre, ces dernières années, le pouvoir absolu est donné aux commerçants. Et nous subissons… Nous finirons même par demander à notre Parlement et à notre président d’accorder une autonomie, pleine et entière aux commerçants. S’ils veulent, qu’on leur donne même une République à eux. Libre à eux de l’appeler la République Mercantile de Mauritanie. Ils peuvent même changer le nom de la République. Ils pourront peut-être l’appeler « Wallstreetland » ou « CACland ». L’important est qu’ils soient sûrs que ce sont eux les maîtres absolus de notre destin.
Comme ce qui reste encore de l’Etat n’est pas en mesure de faire respecter les règlements en matière de prix, que les commerçants prennent les choses, toutes les choses en main. Alors, nous croyons qu’ils n’auront plus besoin de corrompre de hauts fonctionnaires dans tous les appareils de l’Etat pour imposer leur loi. Alors, cette mafia qui nous a toujours gouvernés décidera elle même, et à visage découvert, de rejoindre le rang qu’elle avait quitté en « mission commandée ». Alors, espérons- nous, une partie de cette mafia pensera à nous entretenir pour avoir des clients en permanence. C’est débile comme raisonnement, mais nous en sommes arrivés là dans ce casse-tête des prix.
Nous, le petit peuple, voudrions tout simplement avoir la possibilité de manger trois fois par jour et de nous soigner une fois par an à des prix qui correspondent à notre misère généralisée.
Pour revenir à des choses plus concrètes, force est de constater que la politique sociale des différents gouvernements de Ould abdel Aziz a été un échec lamentable sur le front des conditions de vie des gens. Onze années après la chute du régime de Ould Taya, la portion de pain est toujours la chose la moins partagée en Mauritanie. Les chiffres de la macroéconomie peuvent être épatants. Mais la macroéconomie ne se répercute que très rarement sur la marmite du citoyen. Et celui-ci n’en a cure d’un taux de croissance à deux chiffres si son enfant ne peut pas manger à sa faim et si les services qui lui sont proposés sont très chers et d’une qualité exécrable.
Nous, le petit peuple, ne comprendrons jamais que la Mauritanie, petit pays d’à peine quatre millions d’habitants, importe par an les besoins d’un pays comme le Nigeria en denrées alimentaires. Nous ne comprenons pas que des produits importés en Mauritanie alimentent les marchés de l’Afrique de l’ouest, alors que nos concitoyens crèvent de faim et de malnutrition.
Le nouveau gouvernementr, s’il doit réellement s’attaquer à un quelconque dossier économique, doit d’abord commencer par réguler les mécanismes des prix. Pour ce faire, il faudra se réveiller matinalement, être bien armé et surtout être patient. Parce que les commerçants habitués à réguler le marché, ne se laisseront pas faire si facilement.
Amar Ould Béjà
Source: http://lauthentic.info
Tout le monde croyait que désormais, avec un militaire qui a traversé la vie avec des histoires d’homme fauché du 1er au 31 de chaque mois, quelque chose allait changer. Tout le monde disait que le nouveau président de la République allait mettre au pas les commerçants. Malheureusement, pour nous, rien ne s’est passé. Le marché est resté plus fort que le chef de l’État. Plus fort que toute l’armée et tout le gouvernement réunis. L’anarchie a donc continué. Les commerçants, toujours sûrs d’avoir le dernier mot, poursuivirent leurs manèges. Les prix ne connurent presque jamais de répit. S’ils descendent le matin, leur nouveau cours résistera à peine 4 heures plus tard. Les gros bonnets finiront toujours par « mâcher » les oreilles des gros bonnets. Le cartel est toujours solide. Nous, le petit peuple qui ne comprend rien à tout cela, savons seulement que depuis toujours, les commerçants nous piétinent. Ils nous marchent littéralement dessus. Aujourd’hui, c’est sur nos cadavres qu’ils comptent marcher avec des prix de denrées alimentaires qui ont atteint leur pic !
Il faut bien le reconnaitre, ces dernières années, le pouvoir absolu est donné aux commerçants. Et nous subissons… Nous finirons même par demander à notre Parlement et à notre président d’accorder une autonomie, pleine et entière aux commerçants. S’ils veulent, qu’on leur donne même une République à eux. Libre à eux de l’appeler la République Mercantile de Mauritanie. Ils peuvent même changer le nom de la République. Ils pourront peut-être l’appeler « Wallstreetland » ou « CACland ». L’important est qu’ils soient sûrs que ce sont eux les maîtres absolus de notre destin.
Comme ce qui reste encore de l’Etat n’est pas en mesure de faire respecter les règlements en matière de prix, que les commerçants prennent les choses, toutes les choses en main. Alors, nous croyons qu’ils n’auront plus besoin de corrompre de hauts fonctionnaires dans tous les appareils de l’Etat pour imposer leur loi. Alors, cette mafia qui nous a toujours gouvernés décidera elle même, et à visage découvert, de rejoindre le rang qu’elle avait quitté en « mission commandée ». Alors, espérons- nous, une partie de cette mafia pensera à nous entretenir pour avoir des clients en permanence. C’est débile comme raisonnement, mais nous en sommes arrivés là dans ce casse-tête des prix.
Nous, le petit peuple, voudrions tout simplement avoir la possibilité de manger trois fois par jour et de nous soigner une fois par an à des prix qui correspondent à notre misère généralisée.
Pour revenir à des choses plus concrètes, force est de constater que la politique sociale des différents gouvernements de Ould abdel Aziz a été un échec lamentable sur le front des conditions de vie des gens. Onze années après la chute du régime de Ould Taya, la portion de pain est toujours la chose la moins partagée en Mauritanie. Les chiffres de la macroéconomie peuvent être épatants. Mais la macroéconomie ne se répercute que très rarement sur la marmite du citoyen. Et celui-ci n’en a cure d’un taux de croissance à deux chiffres si son enfant ne peut pas manger à sa faim et si les services qui lui sont proposés sont très chers et d’une qualité exécrable.
Nous, le petit peuple, ne comprendrons jamais que la Mauritanie, petit pays d’à peine quatre millions d’habitants, importe par an les besoins d’un pays comme le Nigeria en denrées alimentaires. Nous ne comprenons pas que des produits importés en Mauritanie alimentent les marchés de l’Afrique de l’ouest, alors que nos concitoyens crèvent de faim et de malnutrition.
Le nouveau gouvernementr, s’il doit réellement s’attaquer à un quelconque dossier économique, doit d’abord commencer par réguler les mécanismes des prix. Pour ce faire, il faudra se réveiller matinalement, être bien armé et surtout être patient. Parce que les commerçants habitués à réguler le marché, ne se laisseront pas faire si facilement.
Amar Ould Béjà
Source: http://lauthentic.info