Le phénomène Biram



Le phénomène Biram
Le phénomène Biram Ould Dah Ould Abeid semble préoccuper les pouvoirs publics et certains politiques du sérail. Le jeune harratin est vilipendé, injurié et calomnié à tout vent. On le traite même de fou! Parce que Ould Abeid touche du doigt un mal de notre société : L’ESCLAVAGE dans sa pure forme, sa manifestation ou expression rébarbative sur cette terre de la Mauritanie et qui n’est un secret pour personne. Biram a dit vrai; il y a encore une survivance de cette honteuse pratique dans ce pays. La dénonciation par Biram Ould Dah Ould Abeid de cette pratique est un acte à saluer et à encourager. Ould Abeid n’a pas dit que cet ignoble phénomène est une invention des pouvoirs publics. Le jeune harratin et tant d’autres reprochent aux pouvoirs publics leur passivité, leur complicité voire leur refus d’accepter de nommer, comme il se doit, les choses : d’appeler un chat, un chat. Et de tirer toutes les conséquences qui s’imposent.

La vérité sur ce phénomène, l’éradication de toutes ses formes par les autorités est une obligation morale avant d’être juridique; le fondement d’une cohésion sociale saine en dépend. Biram, en demandant plus de justice et plus d’équité pour une couche discriminée de ce pays, ne demande pas, à ce qu’on sache, la lune. Le diaboliser donc n’est pas une solution, ne résout pas la question. Neutraliser Biram non plus ne peut être la solution, ce serait même la plus mauvaises des «solutions» car, tant que l’injustice perdurera, il y aura 1.000, 10.000, 100.000 autres Biram. Et rien ne dit que ces autres Biram seront moins «vindicatifs» ou plus accommodants que ce Biram à qui on demande de fermer son «bec». Qu’on le veuille ou non, Biram Ould Dah Ould Abeid n’est pas le seul à dénoncer l’esclavage dans ce pays; le mépriser ou chercher à «l’éradiquer» - au lieu d’éradiquer le phénomène qu’il dénonce – c’est mépriser toutes ces victimes d’un héritage plus que honteux et qui ne doit faire honneur à personne…

Cessons de tricher avec notre histoire et de cracher sur notre miroir collectif. Acceptons d’assumer cette histoire-là. Arrêtons de ruer sur les brancards à chaque fois que Biram ou un autre agite devant notre regard peu pudique l’innommable chiffon de l’esclavage. Malheureusement, dans ce pays, on s’occupe plus du contenant que du contenu.

Par Camara Seydi Moussa









Mercredi 28 Avril 2010
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