Le paradoxe en filigrane



Le paradoxe en filigrane
«Convaincu qu’un tel développement n’est possible que par la conjugaison des efforts de tous, j’appelle toutes les forces vives de la nation à prendre part à cette oeuvre de reconstruction». (…) «Je voudrais dire à mes compatriotes que nous devons compter, d’abord, sur nous-mêmes, définir nos objectifs et arrêter les stratégies qui nous permettront de les atteindre. Cette étape franchie, nous devons, sans complexe, nous tourner vers nos amis, frères et partenaires au développement pour leur demander de nous appuyer techniquement et financièrement pour parvenir, selon la voie que nous nous sommes définie, à nos fins.»

Ces phrases sont du Président des pauvres, Mohamed Ould Abdel Aziz. L’opposition doit faire son rôle d’opposition et la majorité doit gouverner. La Mauritanie n’a pas besoin de l’extérieur pour se développer, elle n’a besoin de personnes car elle a tout pour son développement. Son sous-développement est du aux moufsidines et autres prévaricateurs, leur époque est révolue. Ces phrases aussi sont, à une virgule près, celles du Président des pauvres, Mohamed Ould Abdel Aziz.

C’est le paradoxe en filigrane. Mais, au-delà des discours, la durée réalité impose la modestie et c’est bien pour ça que la Table ronde Bruxelles est perçue comme une bouée de sauvetage, après qu’on s’est aperçu que la Mauritanie ne pouvait pas vivre en dehors et sans le monde. C’est dire que sous le «slogan» de «la stabilité et le développement de la Mauritanie, un impératif pour la sécurité régionale et internationale», la Table ronde de Bruxelles est une obligation de réussite pour la Mauritanie.

S’il faut décortiquer les prises de position du Président, elles pourraient se résumer en «simples» stratégies, pas toujours comprises certes, mais des stratégies quand même visant une sortie de crise sans apparaître comme un aveu d’échec… Avant même d’aller à Bruxelles, Ould Abdel Aziz tend sa main à l’opposition et l’opposition dit oui avec comme option de dialogue les clauses de Dakar.

La disposition du Président au dialogue, analysée sans extrapolation, dénote une amorce de virage; un virage qui doit être bien étudié pour éviter à la Mauritanie d’autres anicroches. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que si Ould Abdel Aziz réussit ce virage, il aura gagné sa reconnaissance, d’une manière ou d’une autre, par une opposition qui le lui refuse depuis son arrivée au pouvoir…

Ce pays a tant souffert de nos turpitudes politiciennes. Alors, croisons les doigts pour voir la suite avec l’opposition et le résultat de Bruxelles. Croisons les doigts avec l’espoir que malgré les divergences, l’opposition et le pouvoir finissent par se départir des surenchères pour enfin aller à l’essentiel : la Mauritanie.

Par Camara Seydi Moussa

La Nouvelle Expression N°90

Source: Taqadoumy




Mercredi 16 Juin 2010
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