Le Directeur du CCF, à l’adresse du groupe Diam Min Teki : «On a rien à foutre de votre reconnaissance.» : Le directeur de la culture, plus brillant, «On ne peut rien faire pour vous»



Le Directeur du CCF, à l’adresse du groupe Diam Min Teki : «On a rien à foutre de votre reconnaissance.» : Le directeur de la culture, plus brillant, «On ne peut rien faire pour vous»
Madou Fall, manager du groupe de rap mauritanien, Diam Min Teki, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer les difficultés que son groupe a eu pour réaliser son 2e album Gonga). Dans un entretien exclusif, réalisé dans les locaux de notre rédaction, il raconte leur déception à l’égard du CCF centre culturel français de Nouakchott), Le directeur du centre, Philippe de Brion n’a pas voulu, selon lui, apporter le soutien nécessaire pour le lancement de l’album du groupe prévu le 21 janvier 2010.


Quotidien de Nkctt : Quels sont les raisons de votre colère ?

Madou Fall : Je veux raconter aux gens nos difficultés pour réaliser notre deuxième album. Notre plus grande déception à débuter avec le Centre Culturel Français (CCF). On s’est dit qu’ils sont là pour promouvoir la culture mauritanienne. Quand on est venu les voir pour demander de l’aide, ils nous ont dit qu’ils ne peuvent pas nous aider financièrement parce que leur budget est déjà écoulé. Ils ont seulement promis de nous donner les locaux du CCF, pour le lancement de l’album, mais sous des conditions.

Quotidien de Nkctt : Comment s’est déroulé les contacts avec la direction du CCF ?

Madou Fall :On est resté trois semaines avant d’être reçu. On avait déposé notre dossier chez une femme qui s’occupe de tout ce qui est promotion au CCF. Ensuite elle nous a dit qu’elle est nouvelle, d’attendre l’arrivée du Directeur, M Philippe qui était en voyage. Quand le directeur est revenu, nous avons attendu une semaine sans qu’elle nous fasse signe. Je ai appelé la femme plusieurs fois, elle ne décrochait pas son téléphone. Après je me suis déplacé avec deux rappeurs du groupe. Elle a pris peur. Je lui ai dit que nous voulons savoir si notre dossier est accordé ou non. Elle nous a renvoyé chez la secrétaire du Directeur pour qu’elle nous trouve un rendez-vous. Cette dernière nous donna le mail de Mr Philippe. Ensuite, je lui ai écrit pour lui présenter le projet. Trois jours après, la secrétaire m’a appelle pour me dire qu’il y a un courrier pour moi. J’ai trouvé une lettre dans son bureau, mentionnant « on ne peut pas vous aider financièrement, mais il y a une éventualité pour le lancement de votre CD au CCF. ».

Quotidien de Nkctt : Vous avez quand même pu rencontrer le Directeur ?

Madou Fall : Lors de notre première rencontre, en date du 19 novembre, on n’a pas pu tomber d’accord. On a remis le rendez-vous le 03 décembre.

Quotidien de Nkctt : Pourquoi avoir choisi le CCF pour le lancement de votre 2e album.

Madou Fall : A l’intérieur du CCF, il y a trois ou quatre endroits où les artistes peuvent se produire. On lui a dit que nous attendons au minimum 2000 personnes, donc il n’y a que le forum qui peut nous arranger. Il nous a fait savoir que pour mettre le forum en marche, il leur faut 1 200 000 um et actuellement, ils n’ont pas cette somme.

Quotidien de Nkctt : Quelle était cette éventualité citée dans la lettre ?

Madou Fall : Il dit que pour mettre le forum en marche, il leur faut 1200000um et qu’ils n’ont pas cette somme. Mais on peut discuter pour trouver une solution. Leur solution c’était quoi : partager les dépenses, c’est à dire nous ( Diam Min Teki), on va se charger de la sécurité et du spectacle.
La sécurité est répartie ainsi : 400 000um pour la police et 250 000um pour une société privée.
Donc on a qu’à amener 650 000um et eux ils vont gérer le reste. Et le reste c’était quoi, la sonorisation. Ensuite, après la vente des CD, on va faire partage égal.

Quotidien de Nkctt : Et vous avez accepté les conditions?

Madou Fall :
(il renferme le visage) Non, on a catégoriquement refusé, parce que ça ne nous arrange pas, car, non seulement on est venu leur demander de l’aide, mais on leur a expliqué que le projet était déjà fini. On a fait l’enregistrement de l’album entre Nouakchott-Dakar et la France. On a financé tout ce projet de notre propre argent, maintenant, tout ce qu’on veut, c’est de trouver des sous pour faire la duplication. Je lui ai fait savoir qu’ils n’ont pas financé l’enregistrement, on s’est débrouillé nous même avec nos propres moyens et maintenant vous nous dites que, pour le lancement du CD au CCF, il faut qu’on partage les recettes de la vente des CD à part égale. Quel est l’intérêt du CCF dans le pays ?

Quotidien de Nkctt: Et ensuite ?

Madou Fall : Il nous a dit : qu’est ce que vous voulez exactement ?

Quotidien de Nkctt : Qu’est ce que vous lui avez répondu ?

Madou Fall : je lui ai dis que, ce que nous voulons, c’est qu’il mette tous les moyens à notre disposition, pour réussir la production de notre 2e album.

Quotidien de Nkctt : Et concernant la recette de la soirée ?

Madou Fall : Je lui ai fait savoir aussi que la recette, c’est pour nous.

Quotidien de Nkctt : Et comment il a réagi ?

Madou Fall : Il nous a dit : Qu’est ce qu’on va gagner, votre reconnaissance, nous on a rien à foutre de votre reconnaissance.

Quotidien de Nkctt : Vous semblez déçu ?

Madou Fall : (Il baisse la tête) Bien sur, on aimerait bien se produire au CCF, parce que non seulement, on sait que c’est le lieu qui nous arrangerait le plus, et au moins là-bas on aura pas de problème en cas de coupure d’électricité. Mais vu les conditions qu’ils nous imposaient et vu qu’on ne pouvait pas les satisfaire. On s’est quitté en ces termes.
A partir de la-bas, je me suis dit que je ne peux pas m’arrêter ici, il faut que les gens sachent comment le CCF travaille. Ils sont là n’est ce pas pour promouvoir la culture mauritanienne. S’il va falloir payer pour qu’on te satisfasse, il faudrait chercher un autre nom.

Quotidien de Nkctt : il n’y a pas eu de bonnes volontés qui se sont manifestées pour vous donner un coup de main ?

Madou Fall : Personne, on a déposé un peu partout, il y a une seule personne dont nous préférons taire le nom qui nous a donné 350 000um.

Quotidien de Nkctt : Même pas un soutien de votre ministère de tutelle ?

Madou Fall : Au ministère de la culture, ils nous ont dit directement qu’ils ne peuvent pas nous aider. Le Directeur de la culture, Mr Adnan, nous a fait savoir qu’il a notre dossier, mais malheureusement, il ne peut rien faire pour nous.
Il n’y a pas un studio de duplication en Mauritanie. On a fait 50% de l’enregistrement à Nouakchott, mais après on était obligé de partir à Dakar, parce que Baba Maal nous a demandé de venir à Dakar pour enregistrer un duo avec lui. L’album est constitué de douze titres, il y a sept titres enregistrés ici et les autres à Dakar et le tout a été enregistré en France.
Rendez-vous est donné aux mélomanes, le 21 janvier 2010 à l’ancienne maison des jeunes, à partir de 21 heures.

Propos recueillis par Dialtabé




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Dimanche 10 Janvier 2010
Boolumbal Boolumbal
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