La proposition de Coupe du Monde de Kadhafi provoque le scepticisme

"Si nous acceptons la suggestion faite par Kadhafi, la Coupe du Monde ne pourra jamais quitter le Brésil, l'Italie, l'Allemagne et l'Argentine", dit un des critiques de l'idée formulée par le leader libyen, qui veut des changements dans le règlement de la FIFA.



La proposition de Coupe du Monde de Kadhafi provoque le scepticisme
La suggestion récente avancée par le leader libyen Moammar Kadhafi et portant sur une modification du processus d'accueil de la Coupe du Monde suscite majoritairement des réactions négatives de la part des supporters et des analystes sportifs, qui craignent qu'elle ne prive les pays africains de toute chance à l'avenir d'héberger le plus grand événement international du football.

Selon JANA, Kadhafi aurait déclaré, le 26 mai, que le pays qui sortira victorieux de la Coupe du Monde qui se disputera cette année en Afrique du Sud devrait avoir le droit d'accueillir la prochaine édition du tournoi, en 2014.

"Quelle valeur a cette compétition si le pays qui la remporte ne peut pas organiser sur son propre territoire la prochaine Coupe du Monde ?", a dit Kadhafi, ajoutant que la FIFA devait financer cet hébergement "pour qu'il ne soit pas contrôlé par les pays riches".

C'est le Comité exécutif de la FIFA qui sélectionne le pays hôte de l'événement, et des inspecteurs, désignés par la Fédération Internationale, garantissent que le pays choisi sera correctement apprêté pour recevoir la Coupe du Monde. La décision portant sur le pays d'accueil de ce grand-rendez vous footballistique est généralement prise six ou sept années à l'avance.

La Libye s'est portée candidate pour organiser la Coupe du Monde en 2010, et elle accueillera la Coupe Africaine des Nations en 2013. C'est de surcroît la première fois que le continent africain héberge la Coupe du Monde, organisée cette année en Afrique du Sud.

Pour un grand nombre de critiques qui se sont confiés à Magharebia, la proposition de Kadhafi pourrait en fait priver les pays africains de toute chance à l'avenir d'accueillir la Coupe du Monde.

"Si le voeu de [Kadhafi] est exaucé, les continents africain et arabe n'auront jamais l'occasion d'accueillir la Coupe du Monde, parce que sont les pays européens et américains qui la remportent en permanence", a dit l'analyste sportif tunisien Abdelwahab Ben Rehouma à Magharebia dans une déclaration.

"Tout le monde sait que depuis le début de la Coupe du Monde... Aucun pays africain n'est arrivé jusqu'en demi-finales, et seuls deux pays sont parvenus en quarts de finales : le Cameroun et le Nigeria", ajoute-t-il, concluant que par cette proposition, l'Afrique "manquera la chance d'héberger la Coupe du Monde".

"Si nous adoptons la suggestion faite par Kadhafi, la Coupe du Monde ne quittera jamais le Brésil, l'Italie, l'Allemagne et l'Argentine, et les autres pays n'auront jamais l'occasion d'accueillir ce grand événement", dit Abdelraouf Chaouchi, ami de Ben Rehouma, à Magharebia.

Chaouchi a qualifié le système actuel de la FIFA de "juste, jusqu'à un certain point", et il ajoute que la politique de rotation "est la meilleure sur laquelle les décisionnaires de la FIFA pouvaient s'accorder".

Ismailou Boukhari, un étudiant malien résidant en Tunisie, dit à Magharebia: "Je ne pense pas que cette proposition ait un sens. Nous avions pensé que [Kadhafi] était en train d'aider l'Afrique, mais cette proposition en réalité privera le continent de toute opportunité d'héberger la Coupe du Monde, après l'Afrique du Sud".

"Peut-être que Kadhafi nous prédit un avenir brillant pour le football africain, et un déclin dans la vigueur du sport le plus populaire au Brésil, en Argentine, en Allemagne et en Italie", ajoute-t-il. "Dans ce cas, nous pouvons comprendre d'où cela vient".

"On va dire que je suis en plein rêve, et j'imagine que les pays africains détiennent la Coupe du Monde. Mais comment vont-ils la financer ?" dit Nicholas Diarra, ami de Boukhari, à Magharebia.

"La majorité des pays africains n'ont pas de stades répondant aux normes internationales, et ils sont en manque de toute autre infrastructure", ajoute-t-il. Khaled Abdellah, un fonctionnaire tunisien, déclare qu'il s'interroge sur l'agenda politique dissimulé derrière cette proposition, parce qu'il ne parvient pas à croire que Kadhafi "soit à ce point intéressé par le football".

Mais Mounira Abidi, qui est une compatriote d'Abdellah, déclare : "Autant que je le sache, Kadhafi a une opinion différente du football. Il a dit dans le passé que tout le monde pouvait jouer à ce sport, et que se contenter de le regarder n'avait aucun sens. Je pense que c'est un grand développement".


Source: Maghrebia.com

Jeudi 17 Juin 2010
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