LE NJUDDU JEERI ET LA VILLE.



Né (e) en ville de parents migrants, le njuddu jeeri a deux cultures dés son jeune âge. Celle inculquée par ses parents (souvent très attachés à leurs origines) et celle de sa cité de résidence. Cela se traduit par l'apprentissage de plusieurs langues, la connaissance d'autres cultures et traditions tout en étant ancré dans celles de ses parents.
Il apprend aussi très vite à se battre pour se faire accepter des autres comme ses parents pour trouver leur place dans un environnement nouveau et souvent hostile.
Ainsi il se forge très vite une forte personnalité et un mental de fer qui seront des atouts indéniables pour le reste de sa vie.l y a bien un jour où le njuddu jeeri découvre le village d'origine de ses parents.
Avant cela il entend ses parents en parler. Il voit aussi des gens de la famille qui viennent du village rendre visite pour diverses raisons.
Il a une idée assez vague de ces contrées lointaines bien différentes de sa ville. Dés fois il se moque un peu de ces "broussards" qui ne parlent pas la langue de la ville, ne sont pas habillés comme les citadins, ne pensent pas comme eux, etc..... Enfin tout ce qu'il y a pour ne pas lui donner envie d'y aller.
Et puis vient le jour oú il va devoir y aller. Souvent parce que ses parents l'ont décidé. Il n'a donc pas le choix.
Il y va plus ou moins bien préparé. Il parle à peine ou pas assez bien sa langue maternelle, ne connait pas la ruralité et presque pas les codes sociaux qui régissent la vie villageoise. Bref c'est la grande immersion dans l'inconnu.
Comment réagira-t-il ?

Maintenant qu'il est au village, il découvre l'environnement où ont grandi ses parents. Totalement différent de ce qu'il a connu jusque là.
La première chose qui va le marquer c'est le sens de la famille et de l'hospitalité. En effet son arrivée est un grand événement. Sûrement le plus marquant de sa vie de citadin. Car ici il n'est pas anonyme, il est un enfant de la communauté et un invité de marque. Au Fouta, c'est toute la contrée qui l'accueille et l'honore. Chacun y va de ses moyens et cela peut aller du bœuf au coq en passant par les repas et les cadeaux en tous genres.
Jamais il n'aura été sujet d'autant de gentillesse et d'attention. Et cela le marquera toute sa vie.
Une fois cette étape passée, vient le moment du vivre au quotidien. Ce quotidien est bien différent de celui qui jusque là fut le sien.
Loin du confort de la ville, la vie villageoise est souvent rythmé par le dur labeur. Ce qui implique la participation de toute la famille.
En général sa famille d'accueil fera tout pour lui épargner la dureté du labeur et lui réservera toujours un traitement de faveur, pour ne pas dire un traitement princier.
Par contre il sera encore plus aimé et accepté s'il s'investit de lui même aux activités familiales et locales. Tout dépend alors de lui et du plaisir qu'il aura à participer. Et c'est ce qui décidera de l'avenir de ses rapports avec ses origines.

A partir de là, il reviendra souvent ou plus jamais.
A bientôt.

Source: Moctar Diallo



Dimanche 3 Avril 2016
Boolumbal Boolumbal
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