L’identité nationale : Vociférations extrêmes



L’identité nationale : Vociférations extrêmes
La Mauritanie, ce sont 216 Communes, 53 Département ou Moughataa, 12 Régions ou Wilayas et un District. Mais ce sont aussi des Arabes, des Berbères, des negro – africains et autres qui, par un coup du sort et de crayons de l’Administrateur Xavier Coppolani se sont retrouvés vivant sur une portion de terre aride et ingrate qui se veut un Etat Nation avec tout ce que cela comporte comme avantages et inconvénients.


Certains nous voudraient plus au sud d’autres plus au nord et quelques uns, plus rare eux, plus à l’est, mais nous ne serons jamais que, des mauritaniens.
Un mauritanien se sentira toujours plus proche d’un autre mauritanien, quel qu’il fût, que d’un jordanien ou d’un Burkinabé. Plus de deux siècles après la Révolution française, la France vient tout juste d’entamer, et dans une cacophonie indescriptible, son propre débat sur l’Identité Nationale.
N’est il pas un peu prématuré pour nous de nous adonner à cet exercice si périlleux ?
Ne sommes nous pas encore à nos premiers balbutiements en vue de bâtir notre Nation ? Ne sommes nous pas encore en butte à des forces centrifuges de tous genres qui ne demandent qu’un instant de faiblesse pour nous faire basculer dans le giron de leurs commanditaires ?
Mais puisque nous y sommes, qu’en est il de l’identité mauritanienne ? Le fameux trait d’union est il toujours à l’ordre du jour ? Sommes nous arabes, musulmans, africains ou maghrébins et dans quel ordre ?
Tout débat doit viser à favoriser la construction d’une vision mieux partagée de ce qu’est l’identité nationale, et réaffirmer les valeurs républicaines et la fierté d’être Mauritanien.
L'appellation « identité nationale » désigne « l'ensemble des points communs, entre les personnes se reconnaissant d'une même nation, et formant un ensemble. »
Le sentiment d'identité est propre à chaque personne, mais les études historico sociologiques ont montré que l'identité nationale d'une personne est une appropriation de repères identitaires appelés « points communs » de la nation. De manière pratique les échanges économiques, les pratiques sociales diverses, mais aussi la langue parlée et les références symboliques organisée normalement volontairement par l'État à travers l'école, et les medias. De manière générale, l'identité d'une personne n'est pas figée, elle évolue et correspond à un parcours de vie.
Le sentiment d'identité nationale tend à se renforcer lorsque le pays est militairement menacé et lorsque la menace disparaître il se délite et est souvent remplacé par le communautarisme qui lui est l’enfermement dans une communauté étroite.
Cependant pour la Mauritanie, il est quand même étonnant que ce soit le régime qui donne le plus de gages aux extrémistes des deux bords. Cela ne peut provenir que de l’échec patent de l’actuelle équipe menée par Moulaye Ould Mohamed Laghdaf caractérisée par un amateurisme qui la fait patauger dans les difficultés en tous genres. Depuis dix mois on a l’impression de faire du sur place, et la crise politique n’est plus là pour justifier les échecs et les ratées.
Tout a commencé par un banal quiproquo que l’intéressée, Cissé Mint Boide en l’occurrence, pouvait sans coup férir éteindre en faisant la mise au point nécessaire pour recadrer des propos polysémiques que des extrémistes se sont empressés d’interpréter à l’avantage de leurs thèses. Au lieu de cela, ce sont des bloggeurs anonymes qui sont allés expliquer ce qu’a voulu dire Mme la Ministre. Plus tard, le discours du Premiers Ministre serait passé comme une lettre à la poste si derrière, au cours de sa conférence de presse, il n’avait fait cette malheureuse réplique sur un ton sarcastique à un journaliste qui ne demandait qu’un résumé des propos tenus par le PM. Malheureusement pour le gouvernement ces incidents sont arrivés au mauvais moment. D’un cotés les panarabistes avec la fermeture de l’ambassade d’Israël n’avaient plus aucun thème mobilisateur et de l’autre les extrémistes negro-mauritaniens, avec le règlement du passif humanitaire n’avaient plus de cheval de bataille pour mobiliser leurs ouailles. Du coup, les voila, tels des phoenix qui renaissent de leur cendres pour se mettre à vociférer à tous bout de champs. Mais malheureusement pour eux le peuple mauritanien s’est déjà exprimé et le nombre de voix que ceux-ci ont obtenu montre à quel point les thèses qu’ils défendent sont marginales.

Moussa Samba Sy


Source: Quotidien Nouakchott

Dimanche 18 Avril 2010
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