Gouvernement Ould Mohamed Laghdaf : JUSQU'A QUAND ?!



Gouvernement Ould Mohamed Laghdaf : JUSQU'A QUAND ?!
En attendant la table ronde de Bruxelles les 22 et 23 juin et surtout le premier congrès national de l’Union Pour la République (UPR) les 27 et 28 juin, la rumeur de remaniement ministériel court toutes les administrations. Presque deux ans après la nomination de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf au Premier ministère, l'opinion publique nationale attend toujours que çà bouge du côté du gouvernement. Les observateurs de la vie politique sont formels: l'aréopage gouvernemental sera revu et corrigé après le prochain congrès national de l’UPR et pour les besoins des prochaines campagnes législative et municipale. Avec les difficultés nées des dernières réformes, la Mauritanie vit, à l’instar des autres pays du monde, une saison sociale difficile et le gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf traverse une zone de précarité politique. En tout cas, le temps n'a jamais été à la fête. Des changements s'imposent comme toujours, mais maintenant plus qu'ailleurs. L'équipe économique du gouvernement ne peut plus grand chose pour une situation économique assez difficile. On attend aussi beaucoup de choses de ce congrès du parti qui pourrait proposer des réformes constitutionnelles dans le sens de la suppression de la chambre haute du parlement et la convocation d’élections municipales et législatives anticipées. Ce qui est sûr aussi c'est que la législative et la municipale à venir sont deux grands rendez-vous politiques majeurs. Ce seront deux grands moments de redistribution grandeur nature entre les différents segments de la majorité gouvernante.

Le propos ici n'est pas de dresser une liste en fonction de nos préférences, si tant qu'on en ait au sein du gouvernement.

Nous tenterons plutôt, faute d'avoir un sondage fiable, de coter à la manière de l'opinion publique, ces excellences.

Alors, quelles sont les chances des uns et des autres.

M.Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, Premier ministre :

Cet ingénieur formé à l’Ecole Mohammedia au Maroc a, semble-t-il, toujours la confiance du Président de la République qui apprécie son profil de gestionnaire rigoureux qui tranche avec la bureaucratie de ses prédécesseurs. A son actif, l’exécution de grands projets dans le domaine des infrastructures et sa conduite du Gouvernement d’Union Nationale qui lui a value sa reconduction au premier ministère après l’élection présidentielle du 19 juillet 2009. Mais même avec les nombreux chantiers du gouvernement Ould Mohamed Laghdaf, les améliorations dans les conditions de vie des citoyens ne sont pas perceptibles et les populations pauvres attendent toujours quelques miettes en guise de retombées collatérales. Maintes fois donné partant, ce tranquille gestionnaire a un côté veinard qui le verrait bien rester au Premier ministère jusqu’aux prochaines élections législatives. Mais d’ici-là, son propre cabinet doit fonctionner à temps plein et des efforts restent à faire pour gagner la confiance des syndicats.


M. Adama Sy, Ministre secrétaire général de la Présidence de la République :

Le ministre secrétaire général de la Présidence donne de véritables signes d'essoufflement. Le député-maire de M’Bout doit toutefois son maintien dans la galaxie présidentielle à sa grande maîtrise des dossiers agricoles. Cet ingénieur agronome formé au Sénégal et aux Etats-Unis d’Amérique, connu pour sa rigueur, continue de veiller de près sur l’exécution des grands travaux et travaille sur le think tank présidentiel devant produire le bilan des cinquante années d’indépendance

Maître Abidine Oud Khaire, Ministre de la Justice :

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, ne fait partie du gouvernement que depuis le 1er avril dernier. Il est donc encore très tôt de faire son bilan à la tête de ce ministère prestigieux. Mais même avec les efforts remarquables du procureur général Seyid Ould Ghaïlani, le Palais de Justice de Nouakchott reste toujours ce labyrinthe où se perdent les honnêtes gens.

Madame Naha Mint Mouknass, Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération :

Présidente de l'Union pour la Démocratie et le Progrès, la fille aînée de feu Hamdi Ould Mouknass s'est vue récompensée d’un ministère régalien. Messagère du Président Ould Abdel Aziz, Naha Mint Mouknass sillonne plusieurs capitales du monde tout en restant soucieuse de l’image de son pays et surtout de ses intérêts.

Toutefois, son récent mouvement au MAEC n'a pas su secouer "le cocotier" dans le sens de plus d'efficacité. Les dernières nominations d'ambassadeurs (tous des anciens ministres d’Ould Taya !) et de conseillers prouvent vraiment qu’il reste beaucoup à faire pour notre diplomatie. Forte de la confiance du Président, Naha Mint Mouknass doit se ressaisir vite si elle veut continuer à occuper une place de choix dans les dessins d’Ould Abdel Aziz pour les mois à venir.

M. Hamadi Ould Hamadi, Ministre de la Défense Nationale :

Conducteur de génie civil, Hamadi Ould Baba Ould Hamadi s'est trouvé, par les hasards des remaniements ministériels, propulsé à la tête du Ministère de la Défense Nationale.

L'importance de son nouveau portefeuille ministériel le met, pour le moment, à l'abri des critiques. Ce kentaoui, qui pousse le raffinement aristocratique jusqu'à paraître effacé, prendra certainement une part active dans les prochaines campagnes électorales.

Grand spécialiste des questions halieutiques, il ferait un bon ministre des Pêches et de l’économie maritime.

M. Mohamed Ould Boïlil, Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation :

Député de Keur Macène, cet attaché d’administration générale a été nommé Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et occupe aujourd’hui une position-clef dans le dispositif présidentiel. Avec les points de passage fixés aux frontières, la création de la nouvelle moughtàa du D’har et le projet de la carte d’identité biométrique, le ministre Ould Boïlil veut bien marquer de son empreinte son passage au MINT.

M. Sidi Ould Tah, Ministre des Affaires Economiques et du Développement :

Avec l'arrivée de ce novice à la tête du MAED s'est installé un moment de flottement. Accueilli par une conjoncture plutôt défavorable, ce Idabhoum de Boer Torrès (département de Méderdra) n'arrive pas à charmer nos partenaires techniques et financiers qu'il n'approche pas. Son tempérament terrouzi en fait toutefois un exemple de courtoisie, de pondération et de doigté.

M. Ahmed Ould Moulaye Ahmed, Ministre des Finances :

Ahmed Ould Moulaye Ahmed reste l'une des valeurs sûres du gouvernement. Même s’il a hérité d'un département difficile ; même si les recettes et les décaissements ne pleuvent pas, ce chinguittois bon teint s'entête depuis le 1er avril 2010, dans un travail discret, à mettre de l'ordre dans ce ministère stratégique. Compétent et bosseur, l’argentier du gouvernement aura besoin de tous ces cours en fiscalité pour amener les banques, les sociétés de téléphonie mobile et les médecins spécialistes à s’acquitter correctement de leurs obligations fiscales.

M. Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed Radhi, Ministre de l’Enseignement fondamental :


Ce maîtrisard de l’université de Nouakchott., ex-directeur à l’OPT puis à la MAURITEL, n'arrive pas à trouver ses marques depuis son entrée au gouvernement. Roué et discret, il a réussi toutefois à briser la grève des syndicats d’instituteurs. A la dernière implantation de l’UPR à Tintane, Ahmedou Ould Idey Ould Mohamed Radhi a prouvé qu’il reste politiquement en forme. Ce qui n’est pas rien.

M. Ahmed Ould Bahya, Ministre de l’Enseignement secondaire et supérieur :

Le ministre de l’Enseignement secondaire et supérieur s’emploie, depuis sa nomination, avec les moyens du bord à organiser un département dont le tableau est toujours noir. Arrivera-t-il à piloter les états généraux de l’éducation ? Pas sûr du tout aussi quand on sait que ce docteur d’Etat ès sciences mathématiques reste contesté même dans propre fief de Tawaz en Adrar.

M. Ahmed Ould Neini, Ministre des Affaires Islamiques et de l’Enseignement originel :


Diplômé du très controversé ISERI (Institut Supérieur d’Etudes et de Recherches Islamiques), ce qui n’enlève rien de ses grandes connaissances théologiques, ancien membre de la CENI, Ahmed Ould Neïni a été parachuté à la tête de l'obscur Ministère des Affaires Islamiques et de l'enseignement originel. L’ancien président du Haut Conseil islamique, qui vient d’achever son tour de Mauritanie, est surtout chargé de redorer le blason d'un ministère auquel tient particulièrement le Président de la République.

Mme Maty Mint Hamadi, Ministre de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration :

La fille de l’ancien DREF de Nouakchott s'est trouvée, elle aussi, par les hasards des remaniements ministériels, propulsée à la tête du Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration.

Sans aucune expérience digne de ce nom, cette ancienne fonctionnaire de la commune de Nouakchott semble mal outillée pour bien lancer le grand chantier de la modernisation de l’administration.


M.Mohamed Ould Khouna, Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et des Technologies nouvelles :


Appelée à la rescousse de la SNIM où il dirigeait là-bas la direction de formation professionnelle, Mohamed Ould Khouna ne semble pas réussir la mission qui lui est confiée.

S’il survit à un éventuel remaniement, ce cadre lemtouna de Mounguel le devra à son effacement.

Dr. Cheikh El Moctar Ould Babana, Ministre de la Santé :

Avec ce spécialiste en imagerie médicale, le secteur de la santé publique a connu de grandes améliorations en Mauritanie. Le radiologue se retrouve bien aussi dans le magma des manoeuvres politiques. Proche du Président de la République, le Docteur Cheikh El Moctar Ould Horma Ould Babana s'est vu récompensé de sa loyale efficacité.

De par ses qualités, le doyen du gouvernement fera certainement du chemin. Sa carrière est à suivre.


M. Wane Ibrahima Lamine, Ministre de l’Energie et du Pétrole :

On le disait véritable boîte noire du ministère de l’industrie où il a vu défiler une bonne vingtaine de ministres. Cet ingénieur métallurgiste formé à Léningrad à l’époque de l’ex-Union Soviétique gère désormais un portefeuille d’influence.

Depuis sa nomination, il a eu à prononcer plusieurs discours avec une langue de bois d’une autre époque et dans une langue arabe qu’aucun téléspectateur de la Télévision de Mauritanie n’a pu comprendre.

M. Ghdafna Ould Eyih, Ministre des Pêches et de l’Economie Maritime :


Cet ingénieur mécano formé à l’Ecole centrale de Lyon pourrait bien atterrir au ministère de la formation professionnelle ou à l’Education au cas où Hamadi Ould Hamadi s’installerait au ministère des pêches et de l’économie maritime.

M. Bamba Ould Daramane, Ministre du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme :


Les carences de ce fils de Sattara (Rosso) au Ministère du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme se passent de commentaires. Cet ancien employé de la BNM (groupe Ould Noueïged), propulsé par le premier-vice président du Sénat, Mouhcen Ould El Hadj, reste particulièrement déphasé par rapport aux évolutions de la structure des prix au marché international qui ne se répercutent pas, quand il y’a baisse, sur les denrées de première nécessité en Mauritanie.


M. Ismaïl Ould Bodde Ould Cheikh Sidiya, Ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire:

Comme son collègue des Finances, Ismaïl Ould Bodde Ould Cheikh Sidi est l'une des valeurs sûres du gouvernement. Ancien élève de l’Ecole Centrale de Paris, fort d’une expérience professionnelle de plus de vingt-trois ans dans plusieurs domaines, il s’est vu confier par le Président de la République un des départements les plus sensibles y égard aux phénomènes de la gazra et du « double emploi ».

A moyen terme, ce boutilimittois continuera de tenir auprès du Président la position d'un homme écouté. Au Trarza et sur tous les dossiers sensibles, son avis sera décisif.

Responsable de la commission d’organisation du premier congrès de l’UPR tout comme il a été chargé par Ould Abdel Aziz d’organiser sa cérémonie d’investiture en août 2009, Ismaïl Ould Bodde demeure aussi un joker que le Président de la République peut utiliser à tout moment si les circonstances l'exigent.

M. Brahim Ould M’Bareck Ould Mohamed El Moctar, Ministre du Développement Rural :

Son séjour au ministère du développement rural est des plus calamiteux : les plus médiocres sont promus dans ce ministère stratégique où le désordre a toujours élu domicile. Depuis l’arrivée de cet ancien employé de la SNIM au MDR, il n’y a plus de campagne agricole, malgré les tâtonnements des dernières semaines, et la paralysie du secteur, due à deux décades de mauvaise gestion, n’en finit pas de finir.

M. Camara Moussa Seydi Boubou, Ministre de l’Equipement et des Transports :

Anicien chef d’agence de la SOMELEC à El Mina (Nouakchott), ce soninké du Guidimagha n’est pas réputé bon gestionnaire. Ses carences, lui aussi, au Ministère de l’Equipement et des Transports se passent de commentaires. Les professionnels du secteur verraient bien son départ avant l’installation de la nouvelle autorité de régulation du secteur des Transports.


M. Mohamed Lemine Ould Aboye, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement :

Le premier secrétaire général du parti Adil ne gère pas un portefeuille d'influence. C'est peut-être provisoire. Son bilan à la tête du ministère de l’Eau plaide pour qu’il avance dans l’ordre protocolaire.


M. Mohamed Abdellahi Ould Oudaa, Ministre de l’Industrie et des Mines :

Comme Ismael Ould Bodde et Ahmed Ould Moulaye Ahmed, ce fils de chef Ideïdba est l'une des valeurs sûres du gouvernement. Son arrivée au Département de l’Industrie et des Mines fut créditée de tous les espoirs: enfin de l'ordre et de la méthode dans ce ministère névralgique. Politiquement en forme comme son collègue de l’Enseignement fondamental, cet ingénieur a réussi un joli doublet en imposant son frère, Moustapha, à la tête de la section de l’UPR à Aleg et son cousin, Ould Djahloul, à la tête de la fédération du même parti au Brakna.

Mme Cissé Mint Cheikh Ould Boyde, Ministre de la Culture, de la jeunesse et des Sports :

La nomination de Cissé Mint Cheikh Ould Boyde comme ministre reste une erreur de casting. Une ministre de la Culture qui déclare, dans un discours officiel, que « les langues nationales font obstacle à l’émergence de l’arabe », çà ne fait pas sérieuse.

Sans aucune expérience, gaffeuse et maladroite, Cissé Mint Boïde ferait bien d’être moins bavarde en conseil des ministres avec ses plans d’action qui n’en finissent pas de finir. Et avant qu’elle ne soit libérée des contraintes de la fonction ministérielle.


Maître Hamdi Ould Mahjoub, Ministre de la Communication et des Relations avec le Parlement
:

Premier maire élu de la capitale économique, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats, ex-président de la CENI, Maître Hamdi Ould Mahjoub hérite du portefeuille sensible de la communication. Il a déjà commencé à travailler sur la libéralisation du paysage médiatique mauritanien annoncé fin mars par le Président de la République au cours de sa visite surprise dans les locaux de la Télévision de Mauritanie. C’est là un grand chantier qui se matérialisera par l’octroi d’une première vague de licences à des télévisions et des radios privées. S’il veut réussir, Ould Mahjoub doit d’abord chercher un nouveau staff pour son ministère.

De par ses qualités, cet homme affable et courtois fera certainement du chemin. Sa carrière ministérielle est à suivre.

Mme Moulaty Mint El Mocktar, Ministre des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille :

Cette jeune prof de français, qui a longtemps travaillé dans la direction des cantines scolaires, n'arrive pas à trouver ses marques depuis son entrée au gouvernement. Déléguée au congrès national de l’UPR pour Timbédra, elle pourrait bien survivre à un éventuel remaniement ministériel.

M. Ba Housseinou Hamady, Ministre Délégué chargé de l’Environnement et du Développement Durable :

Pur produit de l’ex- Office des Postes et Télécommunications (devenu MAURITEL), Housseïnou Ba (troisième Ba du Gouvernement après Ba Ousmane et Ba Coumba) aura du pain sur la planche. Grand bosseur et organisé, il pourrait bien réussir dans sa mission.

Dr Coumba Ba, Ministre Déléguée chargée des Affaires Africaines :

Après un piètre passage au Ministère de la Fonction Publique, la deuxième vice-présidente de l’UPR atterrit dans un nouveau Secrétariat d’Etat dont les contours restent à préciser. Cette baronne du Gorgol pourrait-être là-bas en transit pré-programmé.



M. Ba Ousmane, Secrétaire Général du Gouvernement :


Cet ancien employé des projets ASSABA et PASK reste très contesté dans son Guidimagha natal. Son bilan au Secrétariat Général du Gouvernement ne plaide pas, loin s’en faut, pour son maintien dans l’équipe ministérielle de l’après-congrès de l’UPR.

Source:
Mauritanie24

Jeudi 3 Juin 2010
Boolumbal Boolumbal
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