A un jour de la troisième édition du festival d’Assalamalékoum hip hop de Nouakchott, nombreux groupes de Rap mauritaniens s’insurgent contre « les cachets dérisoires » (30000um) et les conditions de participation, proposés par les organisateurs du festival. Si les uns ont voulu tenté l’aventure, par contre d’autres (Adviser, Deglou Kham et Paco Lénol) ont préféré jeté l’éponge.
Les frondeurs parlent « d’exploitation » des rappeurs mauritaniens par le staff du festival Assalamalekoum. Selon Yacoub, manager de Deglou Kham, les organisateurs du festival utilisent leur image dans les affiches depuis trois semaines alors qu’ils n’avaient pas encore signés de contrats. Ne mâchant pas ses mots, il indique que le staff du festival avait convoqué les groupes concernés le mercredi 11mai pour leur proposer des contrats de 30000um avec en prime 15 minutes de live. Une proposition qui n’a pas manqué de faire des réactions du coté des groupes de rap, poussant le rappeur Mangane, plus connu sous le sobriquet Adviser et le Deglou Kham à dénoncer cette « pratique », car selon eux, c’est l’avenir du Rap mauritanien qui est menacé. S’irritant des mots tenus par certains membres du festival, lors de ce rendez-vous (cette proposition est à prendre ou à laisser), le manager du groupe Deglou Kham parle de « manque de respect » aux jeunes rappeurs mauritaniens.
Des conditions jugées anormales par le rappeur Adviser qui après avoir signé le contrat, décide de faire faux bond malgré « les menaces du coordinateur du festival de le trainer en justice.» « Monza nous a hypnotisés avec des bonnes paroles, je me suis aperçu une fois chez moi que ce contrat était du bidon, cause pour laquelle j’ai jeté l’éponge » a dit Adviser. Selon lui, les responsables du festival avaient promis à chaque groupe de rap un cachet de 150000um pour 45 mn de scène. Selon Yacoub, la guerre vient de commencer « nous on chante et eux ils gagnent de l’argent sur notre dos, c’est de la colonisation moderne. Il faut qu’ils nous respectent. » Se désolant que les autres groupes de rap puissent accepter cette proposition, il s’offusque contre les propos du coordinateur du festival Lamine Kane « pour nous bluffer, il disait que le ministère n’a pas fait de gestes et qu’ils n’ont pas de sponsors, alors ils n’ont qu’a plier bagages, au lieu de sacrifier les jeunes rappeurs mauritaniens. », tonne le manager du groupe Deglou Kham.
« Le CCF, centre culturel français, utilise les artistes mauritaniens à ses fins. Avec ces propositions, ils vont faire l’affaire de Monza », peste t-il encore. Se demandant l’utilité du CCF en Mauritanie, le rappeur Adviser s’indigne que des cachets colossaux puissent être accordés aux rappeurs étrangers (la fouine et Awadi).
Ainsi à deux jours de la sortie tonitruante du Yéro Aboulaye Sow, co-leader du groupe hip-hop Minen Teye qui avait déclaré dans une interview faite sur cridem «les artistes internationaux viennent, passent une nuit à l’hôtel, chantent une heure au maximum, touchent 7.000 Euros, et retournent chez eux… . Cet argent aurait pu servir le hip-hop mauritanien, servir à construire des studios. C’est la même exploitation qui est faite par les mêmes personnes, qui laissent sur la touche 90 % du mouvement hip-hop. Ceux qui ont compris le système sont bâillonnés, mis à l’écart, car ils touchent là où le bât blesse… », deux autres groupes de la banlieue de Nouakchott pointent du doigt les organisateurs du festival
Réponse de Monza, responsable du festival
« Ils n’ont rien compris à la démarche »
« Nous n’avons proposé aucun cachet de 7000 euros à un artiste pour le festival comme le prétendent certains groupes de Rap. C’est faux. Ceux qui se plaignent sont venus nous voir pour jouer. C’est leur intérêt car ils vont avoir l’opportunité de se produire sur le même podium que des célébrités du rap, avoir des contacts. Ici en Mauritanie, il n’y a pas de marché pour la musique. Assalamaleikoum propose des cachets en fonction de son budget. S’ils ne veulent pas participer, s’ils ne comprennent pas la démarche, qu’ils s’assument. Je suis producteur et développeur de projet culturel. Le plus important pour moi, ce n’est pas ceux qui parlent de cachets. Quand, je chantais, ils étaient dans le public. Le plus important pour moi, c’est la formation pour faire sortir les groupes mauritaniens vers l’international comme moi, comme Wara Ba. Pour ce festival, nous avons invité La fouine, un des meilleurs rappeurs français et DJ Awadi, numéro 1 en Afrique. Ce sont des exemples pour tous les jeunes rappeurs. Je vous dis aussi que le rappeur Adviser a signé avant de se rétracter. Le problème au sein du mouvement HIP HOP en Mauritanie, c’est la mauvaise foi et l’hypocrisie.
Concernant le cas de Paco Lenol, nous avons essayé en vain de le joindre pour l’inviter. Finalement, à sa place, nous avons programmé DJ Over dose. J’ai, après, eu Paco au téléphone, nous nous sommes expliqués.
Dialtabé Diop
Source: Quotidien Nouakchott
Les frondeurs parlent « d’exploitation » des rappeurs mauritaniens par le staff du festival Assalamalekoum. Selon Yacoub, manager de Deglou Kham, les organisateurs du festival utilisent leur image dans les affiches depuis trois semaines alors qu’ils n’avaient pas encore signés de contrats. Ne mâchant pas ses mots, il indique que le staff du festival avait convoqué les groupes concernés le mercredi 11mai pour leur proposer des contrats de 30000um avec en prime 15 minutes de live. Une proposition qui n’a pas manqué de faire des réactions du coté des groupes de rap, poussant le rappeur Mangane, plus connu sous le sobriquet Adviser et le Deglou Kham à dénoncer cette « pratique », car selon eux, c’est l’avenir du Rap mauritanien qui est menacé. S’irritant des mots tenus par certains membres du festival, lors de ce rendez-vous (cette proposition est à prendre ou à laisser), le manager du groupe Deglou Kham parle de « manque de respect » aux jeunes rappeurs mauritaniens.
Des conditions jugées anormales par le rappeur Adviser qui après avoir signé le contrat, décide de faire faux bond malgré « les menaces du coordinateur du festival de le trainer en justice.» « Monza nous a hypnotisés avec des bonnes paroles, je me suis aperçu une fois chez moi que ce contrat était du bidon, cause pour laquelle j’ai jeté l’éponge » a dit Adviser. Selon lui, les responsables du festival avaient promis à chaque groupe de rap un cachet de 150000um pour 45 mn de scène. Selon Yacoub, la guerre vient de commencer « nous on chante et eux ils gagnent de l’argent sur notre dos, c’est de la colonisation moderne. Il faut qu’ils nous respectent. » Se désolant que les autres groupes de rap puissent accepter cette proposition, il s’offusque contre les propos du coordinateur du festival Lamine Kane « pour nous bluffer, il disait que le ministère n’a pas fait de gestes et qu’ils n’ont pas de sponsors, alors ils n’ont qu’a plier bagages, au lieu de sacrifier les jeunes rappeurs mauritaniens. », tonne le manager du groupe Deglou Kham.
« Le CCF, centre culturel français, utilise les artistes mauritaniens à ses fins. Avec ces propositions, ils vont faire l’affaire de Monza », peste t-il encore. Se demandant l’utilité du CCF en Mauritanie, le rappeur Adviser s’indigne que des cachets colossaux puissent être accordés aux rappeurs étrangers (la fouine et Awadi).
Ainsi à deux jours de la sortie tonitruante du Yéro Aboulaye Sow, co-leader du groupe hip-hop Minen Teye qui avait déclaré dans une interview faite sur cridem «les artistes internationaux viennent, passent une nuit à l’hôtel, chantent une heure au maximum, touchent 7.000 Euros, et retournent chez eux… . Cet argent aurait pu servir le hip-hop mauritanien, servir à construire des studios. C’est la même exploitation qui est faite par les mêmes personnes, qui laissent sur la touche 90 % du mouvement hip-hop. Ceux qui ont compris le système sont bâillonnés, mis à l’écart, car ils touchent là où le bât blesse… », deux autres groupes de la banlieue de Nouakchott pointent du doigt les organisateurs du festival
Réponse de Monza, responsable du festival
« Ils n’ont rien compris à la démarche »
« Nous n’avons proposé aucun cachet de 7000 euros à un artiste pour le festival comme le prétendent certains groupes de Rap. C’est faux. Ceux qui se plaignent sont venus nous voir pour jouer. C’est leur intérêt car ils vont avoir l’opportunité de se produire sur le même podium que des célébrités du rap, avoir des contacts. Ici en Mauritanie, il n’y a pas de marché pour la musique. Assalamaleikoum propose des cachets en fonction de son budget. S’ils ne veulent pas participer, s’ils ne comprennent pas la démarche, qu’ils s’assument. Je suis producteur et développeur de projet culturel. Le plus important pour moi, ce n’est pas ceux qui parlent de cachets. Quand, je chantais, ils étaient dans le public. Le plus important pour moi, c’est la formation pour faire sortir les groupes mauritaniens vers l’international comme moi, comme Wara Ba. Pour ce festival, nous avons invité La fouine, un des meilleurs rappeurs français et DJ Awadi, numéro 1 en Afrique. Ce sont des exemples pour tous les jeunes rappeurs. Je vous dis aussi que le rappeur Adviser a signé avant de se rétracter. Le problème au sein du mouvement HIP HOP en Mauritanie, c’est la mauvaise foi et l’hypocrisie.
Concernant le cas de Paco Lenol, nous avons essayé en vain de le joindre pour l’inviter. Finalement, à sa place, nous avons programmé DJ Over dose. J’ai, après, eu Paco au téléphone, nous nous sommes expliqués.
Dialtabé Diop
Source: Quotidien Nouakchott
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