Erreur de cible par KANE Bocar Daha



Erreur de cible par KANE Bocar Daha
En général c’est une certaine presse avec des pseudos journalistes de la pire race des racistes qui manœuvrent pour monter l’opinion contre les revendications légitimes des Noirs de Mauritanie. On se souvient encore des discours fabuleux de cette pestilentielle espèce pour discréditer les propos justifiés de nos militants et leaders, dans le seul but de préparer les beydane à nous exécrer et de pousser une partie de nos frères à se disjoindre de la cause commune. Nos camarades en ont fait l’amère épreuve soldée par des arrestations, des assassinats, l’exil … tout ce que y a de plus deshumanisant pour l’être humain. Tout ceci au nom d’une « dénégrification » de la Mauritanie, ou pour « une arabité » supposée de cette contrée. « Supposée » puisqu’on ne peut pas dire que tous les mauritaniens sont des Arabes, encore que tous les Beydane ne le sont pas. Prétendre ce que l’on n’est pas, relève tout simplement de ce que l’on nomme « un complexe d’infériorité ». Libre à eux de se mentir, mais ils ne peuvent mentir à l’Histoire. Le rappeler est nécessaire. Si pour le Beydane élément du système, proclamer la suprématie de l’Arabe constitue un moyen de cuirasser ce qu’il a ôté des autres, pour le « petit Beydane » être arabe est une fin en soi. Il convient de lui administrer la réalité en face. Qu’ils mentent même à l’Histoire, il est inadmissible que ces tarés veuillent faire de toute la Mauritanie une entité Arabe et esclavagiste.

Au-delàs du rappel d’une vérité historique, c’est aussi pour nous quelque part de rejeter sans aucune concession cette « suprématie arabe », en même temps dénoter les contradictions qui en découlent. En effet, l’histoire, l’anthropologie, et même l’EPS, l’IMCR, les SVT et tout ce qu’on veut démontrent que la Mauritanie n’est pas arabe. Quand des arabes dirigent des non-arabes dans un territoire qui n’est pas arabe, il y a un souci, camarades !
Au nom de qui, de quoi, s’offusque-t-on, quand on assène une telle évidence ? Pour le « vivre ensemble » ? Encore faudrait-il que ce désir de « vivre ensemble » soit une réalité!!!! Nous avons toujours mis cette perspective en avant, mais de l’autre côté on a toujours fait fi avec intransigeance cette possibilité. On a connu un développement séparé qui ne dit pas son nom, cet apartheid sournois est une réalité pensée, nourrie, appliquée de Moktar au « général ».Est-ce, un crime de lèse-majesté de le dire ? La haine et le mépris, si on en parle, sont du côté de ceux pour qui « lekwar mahou chi »(Le noir n’est rien). Ils ne se sont pas arrêtés aux mots, les humiliations et les injustices ont toujours fait légion en Mauritanie. Cette haine viscérale est celle qu’il convient de s’ériger contre.

Devons-nous, nous arrêter d’écrire quand on est en exil pour dénoncer tant que nous n’avons pas opté les choix « des armes » et le retour au « bercail »? C’est une fausse excuse et un simple raccourci pour outrager ceux qu’on n’aime pas. Ceci est d’autant plus cocasse que certains tenants de ce discours sont des exilés !!!Mais passons !
A défaut de prendre des armes pour des raisons que nous connaissons tous, certains ont choisi leurs « armes ». De leur exil, ils travaillent pour la communauté. L’AFAF n’organise pas ses marches pour le printemps-été de John Galliano. Ousmane Sarr et les autres ne vont pas à Bruxelles pour admirer mannken pis . Ces hommes et femmes pour la plupart d’entre eux, se lèvent très tôt et se couchent tard pour nourrir une famille, voire plus. C’est grâce à eux, nos frères restés qui subissent les affres d’un régime raciste survivent encore. Ils leur évitent l’humiliation d’aller quémander à l’administration ou d’être tentés. De grâce on ne peut leur demander de rentrer, ça serait encore rajouter de la frustration et de la misère chez nos frères qui n’attendent rien du système ethno-fasciste. A l’intérieur de la Mauritanie il y a encore des « militants » et des « leaders », qu’ils fassent ce qu’ils ont à faire et que ceux qui sont ailleurs fassent de même, la suite ne pourrait être que mieux.

Nous n’avons pas à rougir de ce que les ainés ont fait. Abda Wone a majestueusement rendu hommage aux grands pour la minutie du travail accompli. Dire que nous n’avons encore rien fait, c’est insulter la mémoire de Sy- Bâ-Sarr et les autres. Amar, Ciré, Yakhin, Kaw, Abda… vous n’avez pas pris des armes-encore que!- mais vos actes en dehors du pays ont été d’une grande efficacité. Grâce à vous et à ceux qui vous ont précédé-le groupe des Demba Seck- On peut encore dire « mbiimi ». N’oublions pas le travail de ces anonymes, qui par des petits actes nous redonnent du courage et de la fierté. Je pense à ce père de famille appelé « Thomas » qui après la prière de matin parcourt encore des centaines de mètres traversant plusieurs « boutiques » détenues par des beydane, se rend chez yaya de Tokomadji pour acheter son pain et le nécessaire du petit déjeuner. Aminata, quand à elle, ne prend que le taxi de Guéladio pour se rendre à Rosso, pas seulement pour des raisons de commodité. Souvenons-nous encore de ces jeunes dans les années 90 à peine âgés de 14 ans harcelant leurs sœurs noires à ne pas « sortir » avec des Beydane, les connaisseurs se rappellent des listes « jungle Fever » qu’ils affichaient partout. Tout ceci pour dire que chacun fait de ce qu’il peut avec ce qu’il a, on ne doit négliger aucun acte.
Si les partisans de Mandela avaient juste croisé les bras pour attendre une lutte armée, ils seraient encore à l’heure d’aujourd’hui sous le joug des blancs. La lutte est multidimensionnelle et progressive, elle ne se résume pas seulement à un fait.

Il va de soi que la lutte continue, elle continuera aussi sans nous peut-être. Il ne faut pas que les forces de désespoir et de la haine torpillent le travail des autres. Lutte armée pour une réconciliation, ou une fédération, ou une séparation… tout est envisageable sauf le compromis. Le discours conciliateur -à la limite, compère -serait une erreur. Arrêtons de trouver des « excuses » pour faire bonne figure face au pouvoir. Tout discours qui remet en cause la suprématie prétendue de « ces Arabes » est le bienvenu. Tout discours aussi virulent soit-il contre un système raciste est salutaire. Ce système n’en est pas moins haineux et raciste et il n’a pas bougé d’un iota depuis des lustres!
Toute initiative qui condamne ce système est qualifiée d’extrémiste, haineuse, raciste, venimeuse, par les tenants du système et leurs auxiliaires. Quand aujourd’hui nos voix réconfortent cette manœuvre, cela fait tâche !

La lutte ne peut que continuer !

KANE Bocar Daha
Bordeaux
Juillet 2010


Dimanche 1 Août 2010
Boolumbal Boolumbal
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