Entretien avec Mamadou Bouyagui Touré, opérateur politique à Boghé et chargé des Relations Extérieures au Commissariat à la Promotion des Investissements.



Entretien avec Mamadou Bouyagui Touré, opérateur politique à Boghé et chargé des Relations Extérieures au Commissariat à la Promotion des Investissements.
Ancien cadre de l’Office des Postes et Télécommunications avant sa privatisation, Bouyagui Touré (son nom le plus connu) fait partie des jeunes cadres de Boghé ayant milité pendant de longues années sur la scène politique locale. M. Touré est un membre fondateur de la Coordination de Boghé Escale, groupe politique créé par des cadres issus de milieux divers et qui fait partie des structures politiques les plus dynamiques et les plus homogènes que Boghé ait connu durant ces dix dernières années. Depuis un certain temps, à l’occasion surtout de la campagne d’implantation de l’UPR qui se déroule à Boghé, on observe des frictions, des remous au sein de cette Coordination présidée par Abdi Vall Ould Abdel Ghadre. A l’origine de cette situation inédite dans cette organisation, la contestation du leadership de Mohamed El Hadi Macina, Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation par son proche neveu, Bouyagui Touré qui, par ailleurs, s’est toujours investi dans le développement local, notamment dans le jumelage entre les deux lycées (Technique et Enseignement général) de Boghé avec deux lycées de France (Ampère Saxe et La Manche); et également dans le Basket-ball où il occupe le poste de premier vice président de la Ligue de Nouakchott. Il a accepté de répondre à nos questions.



Le Quotidien de Nouakchott : Nous avons été informé de l'apparition de quelques frictions au sein de la Coordination de Boghé Escale. D'après nos sources, vous contestez de façon ouverte le leadership de Mohamed El Hadi Macina. Qu'en est-il exactement?



Bouyagui Touré : Il s’agit d’une contestation sur la conduite et la gestion de la Coordination locale de Boghé Escale qui est la structure d’encadrement politique et de sensibilisation de notre localité. La coordination de Boghé Escale a été toujours citée comme une structure exemplaire dans toute la commune de Boghé. Cette structure devenue amorphe a atteint son apogée et n’est plus opérationnelle. Les membres pléthoriques qui la composent, évoluent en rangs dispersés et sont en rupture totale avec la population Escaloise.

Mon action s’inscrit dans le refus d’utiliser cette structure comme un tremplin pour soutenir des objectifs non avoués et pour imposer dans le futur, des poulains qui n’ont aucune réalisation politique dans la ville.

Ma position ne lui plaisant pas, il a décidé de m’ignorer ; en informant et sensibilisant l'ensemble des membres de la Coordination de Nouakchott et de Boghé Escale sur les différentes réunions convoquées en vue de la préparation de la campagne d’adhésion et d’implantation des structures de l’UPR.

La rupture est donc venue de son côté, car tous ceux qui me connaissent, peuvent vous témoigner de mon esprit d’ouverture et mon désir d’entretenir la concertation et un contact permanent avec tous les individus de toutes les nationalités et de tous les âges.

Pourquoi ce repositionnement et maintenant?

Bouyagui Touré: Avec toutes ces difficultés rencontrées sur la scène politique et familiale, j’avais décidé sur la demande insistante de ma mère, d’abandonner la politique que j’ai menée pendant plus de 20 ans à Boghé et de me consacrer à celle de Nouakchott. C’est ainsi que j’ai travaillé depuis Octobre 2009 dans la commission des Affaires politiques de l'UPR au sein de laquelle j'ai pris part à la confection des documents sur la lutte contre la gabegie et la corruption et également sur le guide des adhésions. Je suis actuellement rapporteur de la coordination de Nouakchott 3 qui couvre les Moughata’a de Toujounine, Dar Naîm et Téyarett.



Des jeunes se sont concertés au cours d’une réunion tenue le 15 Avril à Boghé Escale et m’ont informé par appel téléphonique qu’ils ont décidé de me considérer comme étant leur seul leader. Face à cet appel, j’ai demandé et obtenu auprès de mes proches un accord de me relancer dans cet enjeu politique local où, comme l’on si bien dit certains de mes aînés, c’est le moment opportun pour chacun de prouver ce dont il est capable dans le domaine de la mobilisation de la base. Ainsi, j’ai décidé de faire ″ cavalier″ seul à l’effet de démontrer que j’ai un capital d’estime et de confiance assez important à Boghé et que plusieurs personnes sont disposées à me suivre avec les jeunes dans le cadre de notre programme d’innovation, de redynamisation de la Coordination et de choix démocratique des structures dirigeantes de l’UPR.



Continuerez-vous à militer au sein de la Coordination de Boghé Escale après l'implantation?



Bouyagui Touré : Pas sous sa forme et sa composition actuelles.

Lorsque les jeunes m’ont sollicité pour travailler ensemble en politique, j’ai posé quatre conditions : que nous travaillons pour un programme d'implantation de véritables structures dynamiques pour l'UPR; que je n’avais pas d’argent à distribuer; l'engagement étant libre et volontaire; que l’ordre et la discipline prévalent dans notre collaboration et en partageant constamment les informations et les décisions; que notre action n’est dirigée contre personne, qu’elle vise plutôt à rechercher les voies et moyens pour attirer davantage des militants vers l'UPR en vue d'accompagner réellement les nouvelles structures mises en place par le parti.

Par ailleurs, dans l'esprit d'éviter toute rupture au départ, je tiens à préciser que j’ai contribué financièrement aux charges de la campagne de sensibilisation entreprise par la Coordination de Boghé Escale.



Votre dernier mot?



Bouyagui Touré : Nous avons atteint réellement notre objectif en implantant, tout d'abord, à notre compte, en soixante douze heures, quatre (04) unités de base à Boghé Escale sur les Cinq (05) que la coordination avait projeté dans sa répartition du quartier en 5 zones et, par la suite, deux (02) autres unités de base, l'un à Boghé Dow (zone lycée) et l'autre à Thiènel. Malheureusement l’autre camp (que les jeunes baptisent déjà ironiquement Zone 2), contrairement aux instructions du parti, n’a pas joué la transparence. Ce faisant, le camp adverse a implanté 7 unités de base en une seule journée dans une seule maison sans la présence physique, en l’absence de la majorité des militants, en inscrivant sur les registres d’adhésion les filiations des pièces d’identité apportées de Nouakchott par un membre de la Coordination.



Il importe de noter que le quartier de Boghé Escale qui a été reparti par la Coordination en 5 zones correspondants à des unités de base ne peut, en aucun cas contenir 11 unités de base de 80 militants chacune. Ce qui est contraire aux statistiques du département et aux indicateurs du parti; le quartier de Boghé Escale s'étalant sur un rayon d'environ deux kilomètres carrés dont le tiers des constructions est occupé par des Immeubles administratifs et le commerce.

Je tiens à souligner que plusieurs notabilités de Boghé Escale nous ont apporté leur soutien et ont pris la décision désormais de s’inscrire dans notre dynamique politique pour le renouveau. Je peux vous citer, entre autres, le respecté Imam, Mamadou Mamoudou N’Dongo, Thièrno Bachirou Diallo, Djibi Sy, Hamedine Touré, Mama Leïla Touré, Sy Djibi Mamoudou, Choueïn, Abdallahi Sy, Abdoulaye Aw, Kourou Sylla, Lamine Sidibé, Ibrahima Bakayoko.




Propos recueillis par Thièrno Souleymane Cp Brakna

Mercredi 5 Mai 2010
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