Coumba Moussa Diabira maire de la commune de Gouraye : " L'immigration a beaucoup contribué au développement de la commune



Coumba Moussa Diabira maire de la commune de Gouraye : " L'immigration a beaucoup contribué au développement de la commune
Il fait très chaud dans la région du Guidimakha en ce moment du 19 avril où quelques quantités de pluies sont enregistrées à Khabou à l'aube. Distante de 45 km de Sélibaby, Gouraye se trouve au Sud de la capitale régionale. Longtemps enclavée, les populations de la commune retrouvent espoir avec la construction de la route Kaédi-Mbout-Sélibaby-Gouraye. Les travaux avancent à pas de géant. Ici ou là, le long de cet axe, camions bennes, pelleteuses, et autres engins lourds sont à pied d’œuvre jour et nuit. Après Lexeiba, les conducteurs peuvent rouler sur deux kilomètres de goudron qui commence à donner à la route une forme. Entre Sélibaby et Gouraye, l’axe a été goudronné et il est sur le point de s’achever. C’est dans ce climat empreint d’espoir que le Quotidien de Nouakchott a rencontré le maire de la commune de Gouraye.


Coumba Moussa Diabira maire de la commune de Gouraye : " L'immigration a beaucoup contribué au développement de la commune"
Il fait très chaud dans la région du Guidimakha en ce moment du 19 avril où quelques quantités de pluies sont enregistrées à Khabou à l'aube. Distante de 45 km de Sélibaby, Gouraye se trouve au Sud de la capitale régionale. Longtemps enclavée, les populations de la commune retrouvent espoir avec la construction de la route Kaédi-Mbout-Sélibaby-Gouraye. Les travaux avancent à pas de géant. Ici ou là, le long de cet axe, camions bennes, pelleteuses, et autres engins lourds sont à pied d’œuvre jour et nuit. Après Lexeiba, les conducteurs peuvent rouler sur deux kilomètres de goudron qui commence à donner à la route une forme. Entre Sélibaby et Gouraye, l’axe a été goudronné et il est sur le point de s’achever. C’est dans ce climat empreint d’espoir que le Quotidien de Nouakchott a rencontré le maire de la commune de Gouraye.

Coumba Moussa Diabira est née en 1967. Elle est enseignante de profession, lauréate de l’ENI de Nouakchott avant d’exercer son métier pendant 12 ans. Aujourd’hui Coumba Moussa Diabira est maire de la commune de Gouraye à la suite d’un second tour d’une élection municipale très disputée en 2006 contre le RFD de Ahmed Ould Daddah. Au même titre que Khabou et Wompou, Gouraye est frontalière du Sénégal. La commune compte 35 villages dont, entre autres, Diaguily (18 à 20.000 habitants), Bourouti, Jedida, Boutanda, Z’neiga Peul et Z’neiga maure, Samba Kandji, Moulissimo peul et soninké, Korokoro, Jam-Jam (village de réfugiés de retour), l’Islam, Sounatou, Liraadji, Marcell, Hel Wadou, Veïtassé, Toumbou, Hamdallah, Wendou Goubé, Moudji Sisibé, Moudji Babangol, Moudji Ifra, Sabou weindou, Sabou Tioutounkobé, Sabou maure, Sinthiane, Gourel Bossayabé, Kampama foulé.
La commune est en plein dans la campagne d’implantation de l’UPR. En pleine préparation d’un meeting devant se tenir à 17 heures et en présence du coordinateur régional, départemental et communal de l’implantation, Coumba Moussa Diabira nous a reçu le 19 avril dans son bureau de l’hôtel de ville de la commune de Gouraye en milieu de matinée. Une jolie bâtisse au milieu duquel poussent des bananiers verdoyants, régulièrement arrosés et entretenus. Au cours de cet entretien, elle a parlé de l'implantation UPR dans sa commune et a évoqué les questions économiques, sanitaires, éducationnelles etc.

Quotidien de Nouakchott : Depuis ce matin nous remarquons un incessant ballet de voitures chargées de personnes. Que se passe t-il ce matin à Gouraye?

Coumba Moussa Diabira:
depuis une semaine, nous sommes en campagne d'implantation du parti UPR. Moi-même je viens d'une tournée dans toute la commune pour sensibiliser et mobiliser les populations de la commune autour de la campagne d'implantation du parti. Il y a quatre jours nous avons tenu une réunion ici avec la population de Gouraye ville pour les sensibiliser également sur la campagne d'implantation de l'UPR. De Gouraye, nous sommes partis à Diaguily où nous avons commencé à implanter. A l'heure actuelle (Ndlr: 19 avril), nous avons mis en place environ 20 unités de base dans le village. Après Diaguily, nous allons nous attaquer aux autres localités pour le même motif.
En prélude à cette implantation dans ma commune, j'ai eu à sillonner tous les villages de la commune avec la commission d'implantation de l'UPR qui a été envoyée à Gouraye, M. Mohamed Ould Yenjah, pour sensibiliser les populations sur ce qui se passe aujourd'hui au sein de la commune de Gouraye. Je peux vous dire que l'implantation se passe dans de très bonnes conditions ici. La preuve est l'engouement enregistré à Dialguily qui adhère massivement à l'UPR. Aussi, je pense sincèrement que les autres villages adhéreront de façon massive au parti, si tout va bien Inchallah.

Q.D.N : l'implantation de l'UPR dans votre commune, n'est-elle pas marquée par des querelles de tendances politiques comme partout ailleurs dans le pays?

C.M.D :
non, je n'ai pas constaté ce phénomène de querelles de tendances politiques ici. Au contraire, depuis le début de l'opération, tout se déroule normalement et bien dans la transparence, la quiétude et le calme. Et pourquoi cela devrait se passer autrement? Ici, sachez-le, autant dans l'ensemble de la région du Guidimakha que dans la commune de Gouraye en particulier, nous sommes des frères et des sœurs animés d'un même sentiment d'appartenir à une même nation et du désir d'unité, de solidarité dans la diversité en vue d'aller de l'avant au grand bonheur du développement politique, économique, culturel et social du pays. C'est vous dire donc, qu'il n'y a pas place ici aux querelles de tendances et franchement je ne l'ai pas remarqué, encore moins dans la commune de Gouraye, où tout le monde marche la main dans la main.

Q.D.N : pour qui connaît l'enclavement de la wilaya du Guidimakha des décennies durant, la construction de l'axe Kaédi-Mbout-Sélibaby-Gouraye, suscite sans doute chez les Guidimankhés un sentiment de soulagement et d'espoir. Qu’en pensez-vous en tant que maire de la commune?

C.M.D :
c'est vrai, les travaux de la route avancent en ce moment à grand pas. J'avoue que cela permettra aux populations du Guidimakha en général et celles de ma commune en particulier de disposer d'une grande mobilité, surtout qu'en période d'hivernage, les calvaires vécus ne seront plus qu'un mauvais souvenir. Ce sera aussi un grand atout pour la wilaya du Guidimakha et les populations de la commune de Gouraye de voir un vieux rêve se réaliser enfin. Ainsi, au lieu de faire trois heures de route, sinon plus parfois pour parcourir 45 km, maintenant il faut 30 à 35 minutes aux habitants de Gouraye pour joindre Sélibaby.

Q.D.N : la commune de Gouraye a une forte tradition d'immigration. Selon vous, quel impact a-t-il, sur son développement économique?

C.M.D :
l'immigration a beaucoup contribué au développement de la commune si je puis dire. Certains villages de la commune de Gouraye ont des migrants comme par exemple Diaguily, Bouroudji, Boutanda et autres. Nos migrants partout où ils se trouvent à l'étranger ou même dans le territoire national, ne pensent qu'à construire leur pays. Vous l'aurez constaté vous-mêmes, au Guidimakha, ils font beaucoup de réalisations (forages, puits, écoles, poste de santé, mosquées et autres). Donc, voyez-vous, l'immigration apporte beaucoup à la commune de Gouraye.

Q.D.N : il n'y a toujours pas d'électricité dans la capitale communale Gouraye, malgré l'installation de poteaux électriques à travers la ville, Pourquoi ?

C.M.D :
effectivement les poteaux électriques ont été installés. Il ne reste que le démarrage. Pour cela, nous avons écrit et je pense que l'Etat a à cœur l'électrification de Gouraye.

Q.D.N : comment se présente la situation sanitaire dans votre commune ?

C.M.D :
sur ce plan, j'ai deux ou trois priorités. Mon problème c'est quoi, la santé, l'éducation et l'enclavement. La santé est une priorité pour moi, surtout s'agissant de la mère et l'enfant. Nous n'avons que trois postes de santé qui sont construits (Gouraye, Diaguily et Boutanda). Nous souhaiterions en avoir plus, car la commune est géographiquement très étendue avec une population de 30 à 35.000 habitants. Dans les cas de complication d'une grossesse par exemple, les gens sont obligés de traverser pour aller dans des structures sanitaires du Sénégal voisin faute d'infrastructure adéquate chez nous. J'en ai vu des exemples ici. Donc, nous aimerions non seulement disposer de plus de postes de santé, mais aussi d'équipements adéquats dans les postes de santé de la commune. La santé des populations est une priorité pour nous, c'est pourquoi nous demandons l'augmentation des postes de santé dans la commune.

Q.D.N : et la situation de l'éducation ?

C.M.D :
en matière d'éducation, la commune possède 20 écoles et un collège.

Q.D.N : est-ce suffisant pour les besoins de la commune ou faut-il augmenter?

C.M.D :
en tout cas, j'œuvre à obtenir la construction d'autres écoles parce que l'éducation des enfants de la commune est très importante pour moi.

Q.D.N : y a-t-il des villages où il n'y a pas d'établissements scolaires ?

C.M.D :
au niveau de ma commune, le village de Toumbou n'a pas d'école. Une lettre m'a été adressée dans ce sens par les villageois. Idem pour le les villages de Foulé et Sinthiane qui n'en ont pas non plus. On ne peut que suivre les procédures pour l'instant dès lors que la création d'écoles sort de notre compétence. Nous avons adressé des requêtes en ce sens et nous attendons les suites réservées à ces demandes. Nous sommes optimistes quant à la satisfaction de ces doléances.

Q.D.N : la ville de Gouraye a de l'eau, en est-il de même dans les autres villages de la commune ?

C.M.D :
je vous disais tout à l'heure que ma priorité était la santé. En fait l'eau aussi est une priorité. C'est un grand souci pour moi surtout que ce sont les femmes, qui font la corvée en parcourant des distances énormes, qui en souffrent le plus. L'eau c'est la vie! Sans eau, on ne peut rien faire. A ma prise de fonction, j'ai pu mener des études géophysiques pour pouvoir identifier des sources d'eau potables car beaucoup de puits qui avaient été creusés ont soit taris soit la source ne donne plus beaucoup d'eau. Je suis maintenant à la recherche des financements nécessaires pour pouvoir mettre en place de nouveaux puits et répondre ainsi aux demandes incessantes des populations. Je pense que si j'arrivais à mobiliser les financements nécessaires, les problèmes d'eau dans ma commune seraient réglés à 70 ou 80 % pour cent au moins. Je signale au passage, qu'il y a des localités qui n'ont pas d'eau. Le village de Foulé n'a pas d'eau. Le village de Z'neiga peulh demande un château d'eau car ils ont un puits mais son débit est devenu très faible.

Q.D.N : avez-vous un appel en direction des autorités ?

C.M.D :
à vrai dire, les autorités sont là-dessus au vu des projets qui viennent ici dépêchés par l'Etat. Je suis sûre que tous les problèmes que nous avons soumis aux différentes autorités compétentes ont trouvé des oreilles attentives. Je précise seulement en tant qu'élue, je l'ai été grâce aux populations de la commune. C'est une grande responsabilité qui me confère le devoir de m'occuper de leurs problèmes. Certes, il y a les procédures, mais il y a aussi le fait qu'il faut nous accorder de la diligence pour régler les problèmes que nous soumettent les populations. C'est pour cela que j'ai été élue. Surtout, et je dois le préciser, notre Président Mohamed Ould Abdel Aziz, nous a redonné espoir et confiance, par la croisade qu'il mène pour moraliser la vie publique, lutter contre la gabegie et les détournements de fonds publics sans oublier l'attention qu'il porte aux pauvres en vue que cette classe, la plus nombreuse d'ailleurs, trouve des habitats décents, se soigne et se nourrisse convenablement. On l'a vu sur le terrain de la santé doter les structures sanitaires de scanners et d'autres équipements ultra sophistiqués au profit des malades qui étaient obligés de se déplacer à l'étranger pour y effectuer des examens coûteux. Les fonctionnaires de l'Etat bénéficient maintenant des indemnités de logement et de transport. L'unité nationale n'est pas un vain mot dès lors qu'il a prié les morts et demandés pardon aux victimes des années sombres de 90 en les indemnisant aussi. Toutes ces actions ne peuvent que nous donner espoir qu'il va s'occuper aussi de nos communes car c'est un homme de parole, soucieux du développement économique et du bien-être du pays. Je suis sûre que l'Etat nous aidera et nous appuiera inchallah pour satisfaire les demandes des populations

Moussa Diop, envoyé spécial Gouraye





Lundi 26 Avril 2010
Boolumbal Boolumbal
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