Conférence de presse de Gadio : «La médiation reste ouverte, nous y croyons,



Conférence de presse de Gadio : «La médiation reste ouverte, nous y croyons,
Avant son départ, le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères sénégalais Cheikh Tidiane Gadio, qui la préside, a tenu une conférence de presse où il est revenu sur le travail accompli par cette mission et les perspectives encore offertes en vue d’une solution consensuelle et globale de la crise.

Il commencera par remercier la presse qui a «directement ou indirectement contribué à ce travail», les membres de la délégation de cette mission qui l’entouraient, ainsi que «les autorités mauritaniennes et les leaders politiques mauritaniens pour le soutien et le travail que nous avons entamé».

Le diplomate sénégalais dira : «Nous avons souhaité entrer rapidement en salle de négociation pour discuter, aborder un plan de travail que nous avons conçu ensemble et que nous avons voulu proposer aux trois leaders des trois pôles afin de trouver et bâtir un consensus rapidement, notre objectif étant de trouver une solution consensuelle et globale à la sortie de crise en Mauritanie».

Et de poursuivre : «Il y a eu des difficultés, comme vous le savez, dans la mesure où certains leaders ont souhaité que sur deux points importants on bâtisse un consensus avant d’aller de l’avant : les prisonniers que certains leaders de l’opposition estiment qu’ils sont arrêtés pour des raisons politiques alors que de l’autre côté, les dirigeants estiment que c’est une affaire de justice.

Sur cette question, je dois dire que la médiation, le groupe de facilitateurs, était satisfait des réponses qui nous ont été apportées par les autorités étatiques de ce pays à trouver une solution le plus rapidement possible à cette question. Une solution qui permette essentiellement de respecter la justice et les institutions mauritaniennes parce que c’est des questions très sensibles de souveraineté.

Nous avons très bon espoir que ce sera débloqué très rapidement. C’est la promesse et l’engagement que nous avons eu de la part des autorités étatiques mauritaniennes et nous les remercions pour cela.

Le deuxième point nous a posé beaucoup de problèmes, dans la mesure où certains amis ont souhaité qu’avant qu’on entre en négociations, que la campagne électorale et le processus déjà engagé soient suspendus de sorte qu’on puisse engager le débat sereinement. Ce qui est un point de vue.

De l’autre côté, on nous a expliqué était certes, de suspendre tout le processus pour donner une chance au dialogue mais qu’il était préférable que cette décision de suspension ne vienne pas d’un côté mais que ce soit une décision consensuelle des trois leaders politiques, de lancer un appel aux autorités étatiques mauritaniennes pour qu’on suspende effectivement, et la campagne électorale et tout le processus en cours pour donner une chance au dialogue.

Si je me résume : l’autre partie qui était interpellée sur la question de la suspension de la campagne souhaitait que la rencontre qui discute de problèmes de fond commence par ce point : qu’on bâtisse un consensus que non seulement on va effectivement suspendre tout le processus mais que c’est une décision consensuelle des trois leaders qui la proposent aux autorités mauritaniennes compétentes et qu’en posant un tel geste les trois leaders s’engagent ensemble à gérer la transition et à gérer le consensus et à participer à l’ensemble du processus et ce que cela implique.»

Et d’expliquer : «L’ensemble du processus pour nous c’était quoi ? C’était participer aux élections pour ceux qui le désirent et participer aux institutions de la transition que seraient le gouvernement d’union nationale et la CENI cogérée par les trois leaders politiques».

M. Gadio dira qu’ils n’ont pas pu obtenir un engagement ferme de part et d’autre, la veille de l’ouverture de la campagne, bien que le général ait accepté de reporter la sienne de 24H pour donner une chance aux négociations, avant de remercier, au nom de la médiation, le candidat Ibrahima Sarr pour lui avoir emboité le pas en reportant sa campagne de 24H afin de contribuer à la médiation, Sghair et Kane, donnant l’engagement de soutenir leur travail et se disant prêt à se mettre à leur disposition.

Et Gadio d’ajouter: «Nous avons travaillé hier après-midi avec la communauté internationale et ses représentants ici à Nouakchott. Nous avons présenté nos dossiers, les points d’achoppement, notre proposition pour une sortie de crise et nous avons eu un soutien à 100% de la communauté internationale et des cinq membres du conseil de sécurité plus l’Allemagne, l’Espagne et la Ligue arabe.

Je voudrais vous informer que le facilitateur, après avoir rendu compte à nos autorités, nous avons reçu une nouvelle initiative, une nouvelle proposition du président Abdoulaye Wade du Sénégal qui sera discutée d’abord avec le frère guide Mouammar El Kadhafi et qui sera transmise dès cet après-midi, aux trois leaders politiques mauritaniens, comme étant une initiative pour relancer le dialogue politique. Parce que dans notre entendement, renoncer au dialogue, à la réconciliation ne sont pas des options. Nous ne l’accepterons jamais, nous serons entité à jusqu’au bout.

Pour nous il n’y a pas de déglingue absolue, il n’y a pas de situation où c’est trop tard, il n’est jamais trop tard pour lancer le dialogue, engager les frères mauritaniens dans la réconciliation. Nous allons donc retourner chez d’entre nous rendre compte à nos autorités. Comptez-vous sur nous, car vous allez nous revoir ou entendre parler de nous. Nous avons été très surpris de voir les leaders mauritaniens, chacun pris individuellement, pour sauver la paix sociale, trouver une entente politique pour régler le problème de la Mauritanie.»

Enfin Gadio a remercié le président déchu en déclarant : «Nous devons à la vérité de remercier le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui, depuis qu’il nous a reçu à Lemden et avec le président Wade s’en est tenu à une seule position de principe et qu’il soutenait nos efforts de bâtir un consensus et se plierait aux décisions de ce consensus».

Je lance un appel à la classe politique mauritanienne, à la presse mauritanienne ; ce n’est pas le temps des faucons, c’est le temps des colombes. Nous cherchons la paix dans ce pays. Le temps des faucons, c’est le temps des va-t-en-guerres, des gens qui sont convaincus qu’il faut d’abord se battre avant de s’asseoir pour négocier. Nous pensons qu’il est possible de commencer par la table de négociation au lieu de finir par la table de négociations.

Pour cette raison nous lançons un appel solennel : que tous ceux qui croient à la paix continuent leur travail et nous pouvons y arriver ensemble et la presse mauritanienne, vous pouvez y contribuer, soyez dans le camp des colombes, des bâtisseurs de la paix, c’est cela l’intérêt de votre pays et je vous remercie.»

Répondant à une question sur l’échec de la médiation, le diplomate sénégalais dira que «la médiation reste ouverte, nous y croyons, pour nous toutes les options ne sont pas fermées.»

Il est à noter que la mission de médiation africaine et internationale dans la crise mauritanienne a quitté Nouakchott ce matin.


Source: ANI



Vendredi 22 Mai 2009
Boolumbal Boolumbal
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