Boghé : La campagne d’implantation de l’UPR « Vous ne venez nous voir qu’à la veille des élections… »



Boghé : La campagne d’implantation de l’UPR « Vous ne venez nous voir qu’à la veille des élections… »
Après le lancement de la campagne d’implantation de l’UPR à Aleg et les réunions tenues à M’Bagne et Bababé, la coordination régionale a organisé un Meeting le 12 Avril 2010 à la Maison des Associations de Boghé en présence de plusieurs notables et des femmes. Après le mot introductif du responsable départemental de l’implantation de Boghé, Ali O Aladé, coordinateur régional a pris la parole pour répéter le même discours qu’il a développé dans les autres Moughata’a. Il a ainsi présenté le parti en affirmant que l’UPR est une formation politique crée par le président de la république Mohamed O Abdel Aziz.

Il est revenu sur le bilan des réalisations du président Mohamed O Abdel Aziz en citant l’augmentation de l’indemnité de transport, la construction des routes bitumées à Nouakchott, l’effacement partiel de la dette paysanne auprès de l’UNCACEM, la lutte contre la gabegie, la gratuité des soins du paludisme entre autres. Il a aussi donné quelques explications sur le déroulement de la campagne d’implantation en cours.

L’ex-ministre rompt le silence
Après son allocution, monsieur Wagne Abdoulaye Idriss, ex-ministre chargé des Technologies Nouvelles s’est adressé à l’assistance en affirmant, je cite :" »certains d’entre vous ici me connaissent mais d’autres par contre ne me connaissent pas ». Il a affirmé qu’il ne faisait pas de politique avant, cependant il a eu à un certain moment à apporter sa modeste contribution au développement du terroir.
Par la suite, plusieurs intervenants ont pris la parole pour s’adresser à l’assistance. Parmi ceux-ci, N’diaye Daouda (PCA de la plaine), Abeid Oumou (notable de l’APP), Inalla O Afkeîr, Bâ El Hadj (sénateur de Boghé), Dia Mamdou Amadou dit Paul et d’autres cadres venus de Nouakchott.

Fronde des Jeunes
Au cours de cette réunion, une fronde d’un groupe de jeunes proche de la coordination des cadres de Boghé Escale s’est manifestée lorsque de l’intervention de Dia Mamadou Amadou alias Paul. En effet, cet homme politique connu pour ses déclarations fracassantes s’est démarqué de la méthode adoptée par la direction nationale de l’UPR consistant à parachuter des cadres venant de Nouakchott sans associer les «soutiens de première heure du président Mohamed O Abdel Aziz » ; en précisant au passage qu’il est (lui Paul) le premier Boghéen à organiser une marche de soutien en faveur du président Aziz après le renversement du président Sdioca. Moi, dit-il s’adressant à l’assistance, j’ai obtenu mon diplôme de Brevet en 1960. A cette époque fait-il remarquer, le doigt pointé sur les responsables régionaux et locaux de l’UPR, personne d’entre eux n’était né ! Propos accueillis par un tonnerre d’applaudissements par les jeunes majoritairement du quartier de Boghé Escale. L’instituteur à la retraite ne s’arrêtera pas là. Pour lui, il est inacceptable que des soutiens de dernière heure du président Mohamed O Abdel Aziz (allusion faite à l’ex-ministre et les membres de la coordination) soient choisis et responsabilisés dans une entreprise d’une telle envergure au détriment de ceux-là (comprenez par là lui et d’autres notables présents sur place) qui avaient soutenus avec abnégation, faut-il le souligner, le général Mohamed o Abdel Aziz. Et Paul d’ajouter à ses propos assez gênants, je cite : « le ministre (Abdoulaye Idriss) est un parent à moi mais il ne me connaît pas ». L’ancien surveillant général au lycée de Boghé a critiqué sans ménagement la démarche du parti en affirmant qu’on ne peut pas adhérer à un parti politique sans prendre connaissance au préalable de ses textes fondamentaux et son programme politique. Concert d’applaudissements encore des jeunes qui scandaient : Paul dia, Paul Dia, Paul Dia. Pendant ce temps, on lisait une crispation sur les visages des responsables de l’UPR surpris et sonnés par cette réaction inattendue de monsieur Dia. Même à la fin de son intervention, la contestation des jeunes n’a pas faiblit surtout lorsque certains élus de premier plan ont tenté de ramener les jeunes à la raison. Ainsi, pendant au moins un quart d’horloge, des huées et des mots très déplacés seront servis à tous les orateurs qui s’aventuraient à les rappeler à l’ordre. Une bagarre a failli dégénérer entre certains partisans de l’UPR et les jeunes frondeurs en question. Les organisateurs de la rencontre ont eu beaucoup de mal à calmer ces jeunes et à poursuivre leur conclave. Les cadres UPR seront traités de tous les noms d’oiseau (menteur, égoïstes, opportuniste, courtisans…..).
Une atmosphère explosive régnait au cours de ce Meeting qui a été perturbé par la contestation d’une frange de la jeunesse de Boghé, désœuvré, sans emploi, sans qualification et pour la plupart issus de couches très défavorisées.
Après cette parenthèse houleuse, la réunion a repris son cours dans une atmosphère de crispation. Ainsi, Abeîd Oumou, un militant de première heure de l’APP s’est adressé à l’assistance pour s’insurger contre l’organisation de la réunion préparatoire du Meeting dans la localité de Thialgou. Abeîd défend que Boghé est la capitale départementale, le centre où doivent se tenir des réunions du genre. Il a failli lui aussi jeter de l’huile sur le feu. Heureusement que son âge a peut être poussé bon nombre de participants à ignorer simplement son discours. La rencontre s’est achevée vers 20 heures du soir.
Il faut noter que la plupart des cadres qui ont soutenu le général Mohamed O Abdel Aziz dès les premières heures de son putsch de 2008, ont boycotté cette réunion. Le malaise et le mécontentement des soutiens de Aziz est profond. Les promesses tenues à l’endroit des populations de Boghé n’ont pas encore été suivies d’effets. En plus, les cadres attendent des promotions dans la haute administration et qui tardent à venir.
Nous avons interrogé l’un des frondeurs, Big Baba, un rappeur habitant le quartier de Boghé Escale. Voici ce qu’il nous a dit : je suis révolté par le comportement de ces cadres qui ne se présentent ici que quand il y’a des échéances. Depuis la fin des élections, ils ont disparu et fermé leurs portables. Nous, nous sommes des jeunes, on est fatigué de cette situation. Nous n’avons pas de travail, on n’a pas des gens qui nous aident. Ils nous ont oubliés. A la question de savoir, pourquoi perturbiez-vous le Meeting de l’UPR, Big répond, je n’étais pas venu pour perturber mais pour écouter cependant j’ai été révolté par certains propos mensongers tenus au cours de cette réunion et qui ne correspondent pas à la réalité ici. Pour qui aviez-vous voté le 18 juillet 2009? Big répond : Messaoud O Boulkheîr.

Thièrno Souleymane cp Brakna


Source: Quotidien Nouakchott

Jeudi 15 Avril 2010
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