Aucune raison de s’opposer à la création d’un parti politique, si ce n’est…



Le pouvoir vient de franchir un nouveau pas dans sa négation de la liberté d’expression et d’action. En rejetant la demande de reconnaissance de la formation politique appelée Forces Progressistes du Changement (FPC) formulée par les anciens militants des Flams, le pouvoir jette en effet un énorme pavé dans la mare de la démocratie dans le pays. Et l’onde tellurique pourrait être plus forte que celle-là qui avait ressentie il y a un an, jour pour jour, après que ce même pouvoir avait refusé de reconnaître le projet de parti politique appelé le RAG formulé à l’époque par Biram Ould Abeid et ses partisans. Parce ces derniers se meuvent déjà en partie dans l’action sociale par leur combat autour de l’ONG, IRA, qui bien qu’interdite est quand même tolérée. Tel n’est pas le cas pour les anciens des Flams. Revenus au pays il y a dix mois après qu’ils eurent décidé de mettre fin à la lutte dans la clandestinité et à l’exil, ces derniers avaient cru à l’ouverture démocratique prônée par le régime en place. C’était à juste cause quand on sait que des engagements avaient été pris dans ce sens qui avaient été réitérés par le président de la République lui-même, qui avait reçu en audience, le chef de file des Flams Samba Thiam. Mais c’était sans savoir que le système disposait de mille autres facettes pour réagir. Il a fallu ainsi attendre de cerner le profil de la lutte politique que devaient mener ces nouveaux acteurs, qui présentaient d’emblée, comme solution possible au problème de la cohabitation communautaire en Mauritanie, la fédération du pays, pour que le « vase déborda ». La machine tourna à l’envers qui diabolisa les Flams désormais vouées aux gémonies. Très vite, les prémices de cette nouvelle disposition apparurent avec l’interdiction de tenue d’une conférence de presse dans les locaux de cette formation en gestation. Les nationalistes arabes chauvins prirent la question à bras le corps soutenant devant qui veut l’entendre qu’il s’agissait là d’un combat de premier ordre portant sur la souveraineté nationale. A tous les niveaux de la hiérarchie administrative, les avis étaient les mêmes : « bouter hors du paysage national cette formation politique constituée de noirs aux élans racistes et ségrégationnistes ». Depuis, la suite était connue, des militants des Forces progressistes, comme de l’ensemble des observateurs politiques du pays. Et ce qui devait arriver arriva mardi dernier avec la notification, par le ministère de l’Intérieur, du rejet de la demande de reconnaissance d’un parti politique. Fin tragique certes, mais fin désastreuse pour la démocratie dans le pays qui a raté ici, une occasion de se racheter de la même bévue qu’elle avait commise avec le RAG de Biram Ould Abdeid. Quand on a en face des citoyens qui ont rejeté la violence circonscrivant leur lutte dans l’unique domaine de la parole, quand on clame devant l’opinion nationale et internationale son engagement pour le respect des règles de la démocratie, et surtout quand on dit lutter contre le racisme, on en peut pas, et n ne doit pas refuser l’expression à l’autre. Surtout si tout ce que demande celui-ci, entre dans le cadre de ses droits : la liberté de se constituer en parie, la liberté d’expression toutes deux garanties par la constitution du pays. La question que se pose à présent est de savoir ce que gagne le pouvoir avec ses dernières décisions ? En quoi le RAG ou les FPC peuvent-ils nuire au pays ? Pourquoi reconnaît-on des partis comme Sawab pourtant connus pour leur activisme communautaire et refuser l’expression à des groupes qui eux, refusent ce communautarisme ? Ce qu’il faut dire, c’est que la gestion du volet social en Mauritanie est loin de connaitre le bout du tunnel. Et pour l’heure, ce qu’il y a c’est que les communautés sont réellement gérées par la fameuse loi de « deux poids, deux mesures.

JOB
Source:http://fr.africatime.com

Mardi 11 Août 2015
Boolumbal Boolumbal
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