Interview de Monsieur SARR Abou candidat aux prochaines élections municipales de sa commune Mbagne

Opposant au régime de Maouya ould sid’Ahmed Taya et Ancien directeur de campagne du Président de la République SEM Mohamed ould Abdel AZIZ, Abou SARR déclare sa candidature aux prochaines élections municipales de sa commune Mbagne.



1 – Pouvez – vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Je suis Abou SARR né à Winding à 7km de la ville Mbagne sur la rive droite du fleuve Sénégal, département de Mbagne, région du Brakna). Au terme mes études secondaires sanctionnées par le Baccalauréat - série A au Lycée de Nouadhibou ( ma ville adoptive) en 1991 et après les vacances d’été passées à Winding, ce fut le départ pour un nouveau monde, l’université de Nouakchott. Avec le Bac en poche , j’ai atterri à la Faculté de Droit de l’Université de Nouakchott en octobre 1991 où j’ai fais mon premier cycle en science juridique et plutard un autre premier cycle en philosophie à la faculté des lettres pendant mes années de fonctionnaire d’Etat. Mais auparavant avec les séries de grève, de spectres d’année blanche à l’université et malgré le soutien dont j’ai bénéficié auprès de mon père employé au Port Autonome de Nouadhibou pour la poursuite de mes études en Tunisie, j’ai réussi le concours d’entrée à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Nouakchott (ENI) en 1993 dans l’optique de faire carrière dans l’enseignement. Dans la même année, je devais partir pour la poursuite des études de journalisme à l’Institut de Presse et des Sciences de l’Information de Tunis. Finalement, j’ai décidé de suivre ma formation et de m’engager dans la fonction publique. J’y suis resté quelques années avant de m’exiler à Bruxelles.
A ma sortie de l’ENI, j’ai été muté à l’école 10 d’Atar, capitale de l’Adrar. J’ai donc servi dans plusieurs régions et écoles du pays en Adrar ( Atar 10 et Choum ), au Brakna ( Gourel Boubou – Boghe et Bababé 1, au Trarza ( Tenadi 90 km de Nouakchott sur la route de l’Espoir et Noubaghiya département de Boutilimit ) et un stage à l’école 7 de Nouadhibou et comme chargé de cours au Lycée de Noubaghiya. Parallèlement à mes missions de pédagogue, j’étais correspondant régional de la presse à Bababé, dans le Brakna pour le journal «  La Tribune » et ensuite journaliste à Chalenge. Cet amour de la plume et mes années à la fac de Droit ont animé en moi, cet esprit de combattant pour la liberté, l’égalité et de justice. N’étant à pas en phase avec le régime de Maouya ould Sid’Ahmed ould Taya, j’ai rencontré plusieurs problèmes dans l’exercice de mes fonctions du fait de mon appartenance politique, avec des autorités régionales et départementales suite à des publications, des dénonciations et du refus. J’ai adhéré à l’UFD, le 24 janvier 1992 à Sebkha – Nouakchott, devenu le RFD que j’ai représenté à Bruxelles, capitale de l’Europe, parti que j’ai quitté le 16 mai 2008. Au nom de ce parti, j’ai porté la voix de l’opposition contre Ould Taya auprès des institutions européennes dans la capitale belge où je vis depuis plusieurs années. Ce qui m’a valu une arrestation de quelques heures par la police belge avec une cinquantaine d’autres militants, le samedi 04 octobre 2003 à la place du Luxembourg à Bruxelles lors d’une contre manifestation organisée pour dénoncer le caractère provocateur des émissaires de Maouya ould Sid’Ahmed Taya venus étouffer dans l’œuf, la lutte contre la dictature en Mauritanie. Interrogé au commissariat central de police de Bruxelles sur les mobiles de la contre manifestation, j’ai mis à nu le pouvoir de Ould Taya . Ma fiche d’arrestation pourra servir pour le besoin de l’histoire politique de la Mauritanie de demain. A l’heure de la rectification, j’ai été le premier soutien à Bruxelles du Président de la République Islamique de Mauritanie SEM Mohamed ould Abdel AZIZ dès son arrivée au pouvoir, le 06 aout 2008. Un mois plutôt, le 07/07/2008, j’avais fondé avec le soutien de mon ami, l’ancien ambassadeur de Mauritanie à Bruxelles SEM Moulaye ould Mohamed Laghdaf et actuel ministre secrétaire général de la Présidence de la république, l’association des mauritaniens de Belgique ( MAURIBEL) que j’ai présidé et qui avait permis à mes amis et moi d’outil de campagne de Ould Abdel AZIZ lors de la première présidentielle avant la création de l’UPR, un parti que je défend à Bruxelles.

Quant à mon soutien à Ould Abdel AZIZ , je le justifie par le souci de préserver la paix dans le pays et le besoin de l’accompagner dans la réalisation de son projet de société avec à la clé, une contribution écrite que j’ai mise à sa disposition après son élection. Je suis membre de la commission de l’UPR, chargée de la diaspora . Parallèlement à ma vie professionnelle, j’ai également suivi un master 2 en science de l’éducation à l’Université de Louvain la Neuve. J’ai professé dans les établissements secondaires à Bruxelles, j’ai également exercé dans les écoles de la Commission Européenne à Bruxelles, dans le social et comme interprète auprès des services belges en charge des politiques migratoires et travaillé dans le secteur de l’animation et jeunesse à Bruxelles.

2 - Récemment Vous avez décidé de vous porter candidat aux prochaines élections municipales à Mbagne, il y a quelques semaines. Pouvez-vous nous parler de vos motivations sur ce projet politique ?

Etant natif de la commune de Mbagne, je partage avec nos ressortissants le sentiment d’inquiétude sur l’avenir de cette partie de la Mauritanie. Je ne peux pas admettre qu’une ville comme Mbagne avec un statut de commune centrale et de capitale départementale ne puisse pas avoir d’hôpital, de banque, de maison des jeunes, de stade, de centre de formation professionnelle, des centres commerciaux, de débarcadère, de structure de mise à l’emploi. La vie dans la commune de Mbagne est liée à kaédi dans le Gorgol ou à la ville de Galoya au Sénégal. Même pour les retraits d’argent via les institutions financières, les populations devront aller dans les villes précitées. Il en est de même pour les évacuations sanitaires, le commerce et autres. Galoya, Pété et Boki Diawé, villes sénégalaises voisines ne sont plus importantes que Mbagne.

Il est donc temps que j’agisse autrement pour le bien de notre population en leur facilitant l’accès à tout et en temps réel. Je conduirai également une politique solidaire entre les villages et leurs habitants et je me donnerai comme priorité notre jeunesse et son avenir. En ce qui me concerne, je travaillerai sans relâche avec l’équipe d’élus qui m’entourera pour ma commune, Mbagne. C’est aujourd’hui, ma seule motivation


3 - Si vous êtes élu prochainement maire de la commune de Mbagne , quelles seront vos priorités ?

Amine ya rabbi.

Je serai en permanence à l’écoute de la population. Et je mettrai en avant cinq priorités au cours de mon mandat :

1 – l’érection d’un hôpital
2 – L’implantation des agences financières et un centre commercial.
3 – La construction d’un centre de formation professionnelle et la mise à l’emploi des jeunes
4 - Le désenclavement de la commune et la régulation du transport
5 – la mise en place d’une caisse de solidarité à travers un service social pour les milieux défavorisés, les handicapés, les orphelins, les personnes isolées et les personnes âgées.

4 - Quels seront vos projets pour la commune de Mbagne ?

Un des grands projets serait le désenclavement du reste de la commune. Je ferai appel aux services compétents pour butimer tous les axes sensés reliés nos villages pour maintenir un bon état des routes, la fluidité de la circulation et l’accessibilité des toutes les contrés, sans quoi pas de développement économique. Comme en Europe et au Sénégal voisin ( exemples de Pété, Galoya, Hoore Fonndé au sénégal), je ferai revivre ma commune par des marchés forains ou brocantes ( diérédji Loumoudji ) permettant une interaction entre nos localités respectives, nos opérateurs économiques et nos visiteurs potentiels. Je demanderai le bitumage de la bretelle reliant Winding -Mbagne – Dawalel à Fonndou en vue de rallier facilement la ville de Kaédi pour que les usagers de la route puissent faire une économie du temps et de l’espace sur l’axe en question, au lieu de faire un détour sur Niabina.

Nous aurons un triangle entre bitume et goudron reliant Mbagne – Niabina – Foondou dans lequel nous pourrons créer dans les environs de Dirol ( un étang situé entre dawalel et Feralla) , un parc d’attraction, à l’image de Walibi en Belgique ou de Disneyland en France et un autre parc d’attraction entre Winding – Dabbé – Dabbano pour les excursions. Ce projet, à l’image du musée de la renaissance à Dakar va aider à développer des activités touristiques dénégatrices de revenus, dans le département de Mbagne et faire de cet endroit, un beau lieu touristique et développer le tourisme. La Tunisie ne vit que de son tourisme. Je rappelle que le sud de la Mauritanie n’est pas connu des gens du voyage.
Je proposerai aux autorités de créer une école des métiers pour permettre aux jeunes de se former dans leurs environnements sociaux immédiats (Agronomie, Les sciences vétérinaires, les formations maritimes, en hydrologie, en science des eaux et forets, de l’artisanat, du commerce, du tourisme, de Logistique et Transport) et d’être utile pour la commune.
Et les femmes ne seront pas oubliées. Nous enregistrons un taux élevé des femmes n’ayant pas le niveau du brevet.
Pour ce faire, Avec mon équipe, nous allons créer un centre de formation pour les femmes désireuses de se lancer dans la vie active. Nos cultes bénéficieront de toute mon attention. Quant aux activités culturelles et sportives, je créerai après un tournoi communal, une équipe communale de football et un groupe communal pour la culture et les arts. Dans ces deux structures, on y retrouvera les compétences de l’ensemble des villages qui forment la commune de Mbagne. Ce serait une manière d’atteindre deux objectifs au terme de mon mandat : Unité et Développement de notre commune par des actions commune.

Chacun des villages de la commune bénéficiera des infrastructures adaptées et des actions solidaires seront prises en compte par le biais de la création d’une association rattachée à la commune permettant de lever des fonds pour le service de la jeunesse de notre commune.


5– Quel regard portez-vous sur la situation politique actuelle de nos pays ?

Je porte un regard alarmiste sur la situation politique de nos pays mais aussi d’espoir. Et comme beaucoup de personnes bien averties les clignotants sont au jaune. C’est-à-dire que les africains en général et les mauritaniens en particulier doivent faire attention à cette manière de faire la politique ; avec le syndrome du troisième mandat (cas du Burundi où la guerre civile est aux portes de Bujumbura ), souvent avec des «  victoires dès le premier tour », les emprisonnements des opposants gênants ( Karim Wade au Sénégal, Biram Dah Abdeid en Mauritanie, Hama Amadou - candidat en prison au Niger ), le bâillonnement de la jeunesse africaine, les assassinats politiques ( Rwanda, ) , les règlements de compte politique, les guerres civiles, tribales et de religions ( Centrafrique, Cote d’ivoire, Mali, Soudan ) l’insécurité, le clientélisme, le favoritisme.

Dans ce sens, le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Mon a lancé un appel depuis Addis Abeba lors du sommet de l’Union Afrique tenue samedi 30 janvier 2016 demandant les dirigeants africains à respecter les droits de l’homme en ces termes et je cite «  Les dirigeants ne devraient jamais utiliser des changements constitutionnels non démocratiques et des vides juridiques pour s’accrocher au pouvoir. Nous avons tous vu les conséquences tragiques quand ils le font ».

L’alternance démocratique a un prix ; ça passe d’abord par une éducation citoyenne et un changement de mentalité. Il faut à nos pays, des leaders sincères et vrais, surtout désintéressés comme feu Nelson Mandela (icone de la lutte contre l’apartheid), Alpha Oumar Konaré du Mali ( déclaration de patrimoine) et de l’ancien président tanzanien Jakaya Kikwete qui a même joué du balai dans sa ville natale de Chalinze, à une centaine de kilomètres à l’Ouest de la capitale Dar-es-Salaam. Tous les trois ayant en commun, le respect de la constitution de leur pays.

Un regard d’espoir, parce que les mouvements citoyens font bouger les choses comme le balai citoyen au Burkina Faso et des dirigeants sincères partent au terme de leurs mandats (Benin, Tanzanie) après un temps de gestion irréprochable de la chose publique.
Enfin, Internet aidant, il est très difficile d’instrumentaliser la jeunesse africaine même si les droits sont bafoués.



6 – Quel message adressez – vous à vos futurs électeurs ?

3C ( Choix – Chance – Changement ) est le message que j’adresse à mes futurs électeurs……..


C’est d’abord leur inciter sur un Choix à faire d’un représentant crédible et compétent (un élu) puis sur la possibilité de donner une Chance à ces futurs électeurs à ne pas rester surtout immobiles. Contrairement à mes prédécesseurs, j’ai un projet nouveau et limpide. Je respecterai mes engagements devant la population. Le message que j’adresse donc à mes futurs électeurs est celui de la mobilisation, du vote et du choix politique sur la base d’un programme fiable et avec l’obligation des résultats. C’est ce que j’appelle un Changement.

Natif de cette commune, je ne peux pas me désintéresser du sort de Mbagne, notre commune.
Et c’est surtout en raison de sa position géo –stratégique, je sais que le changement de la commune Mbagne est à portée de mains de ses habitants. Pour cela, j’invite mes futurs électeurs à se soucier de l’intérêt de la commune et de l’héritage que nous allons léguer à nos enfants car l’histoire nous jugera.

En outre, étant la localité la plus peuplée de la Mauritanie avec une densité de 35habitants au km2, située sur la rive droite du fleuve Sénégal et à jet de pierre de la capitale du Gorgol, Kaédi et disposant également de ville carrefour, de statut de commune centrale et de capitale départementale, j’estime que les futurs électeurs doivent consentir des efforts et se joindre à moi pour faire de la commune de Mbagne est charnière entre la Mauritanie et le Sénégal mais aussi et surtout une porte d’accès vers l’Afrique subsaharienne. Et c’est de ça que je voudrai arriver pour un développement économique et social de notre commune et faire d’elle une lanterne de la Mauritanie et du fouta.
.


7 - Votre dernier mot ?

Je prie d’abord Allah et son prophète Mohamed de m’accompagner et de guider mes pas dans la réalisation de ce projet politique qui se traduira par trois vœux :
Pouvoir éradiquer les maladies
Arriver à changer le visage et l’image de la commune de Mbagne par la mise à l’emploi et la création des infrastructures
Etre au service de la population c’est-à-dire pouvoir les aider

Et c’est de cela que j’invite la jeunesse de la commune de Mbagne à opter pour le renouveau et la reforme. Je remercie au passage, les personnes qui m’ont approché et m’ont encouragé à venir répondre à l’appel du devoir. Mes remerciements vont également à vous mon Tokara ( mon homonyme ) de Boolumbal.org, à El haj Ibrahima Dia de mauritanies1, à Kissima Diagana de la Tribune , au groupe Ngatamaare DiawDiop, à Abou Thiam de Radio Pété, à Boubcar SY, Khaly Thiam et Abdoulaye Diagana de Kassataya.com, à toutes les personnes publiques et anonymes qui se reconnaitront ici et qui sont investies depuis ma déclaration de candidature pour que nous reprenions ensemble le flambeau.

Et enfin, J’invite tous les ressortissants de ma commune et de l’au delà, soucieux de l’intérêt général et de l’avenir, à se joindre à moi et à mes comités de soutiens ainsi qu’à nos groupes de travail pour relever les défis car je dispose d’un capital d’expérience et d’un carnet d’adresse au niveau national et international dont le seul bénéficiaire est notre terroir, La Mauritanie notre pays et Mbagne ma Commune. Je termine par l’adage célèbre du feu Kamarel «  ngeendi, buri ngowwandi ». Autrement dit «  Le terroir vaut mieux que la terre d’accueil ».



Propos recueillis par Abou SARR pour boolumbal.org


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Lundi 1 Février 2016
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