Du conflit de 1989 à la situation actuelle en Mauritanie : 35 ans de souffrance et d'exil



En avril 1989, la localité de Diawara au Sénégal a été le théâtre d'un affrontement tragique entre des bergers peuls mauritaniens et des paysans sénégalais. Cette confrontation a rapidement dégénéré, entraînant l'intervention de l'armée mauritanienne, qui a tué deux Sénégalais, blessé plusieurs autres et pris une dizaine d'otages.

Cependant, la tragédie ne s'est pas arrêtée là. À la fin du mois d'avril 1989, le gouvernement de Maouya Ould Sid'Ahmed Taaya a saisi cette situation pour mettre en œuvre son projet d'épuration et d'arabisation de la Mauritanie. Les violences se sont alors propagées à Nouakchott, Nouadhibou et dans toutes les villes du pays, survenant même pendant le mois sacré du Ramadan dans un pays à majorité musulmane. Des citoyens sénégalais et mauritaniens ont été tués ou mutilés, et un climat de terreur a régné dans tout le pays.

Le 28 avril, deux pays ont entrepris de rapatrier leurs ressortissants grâce à un pont aérien organisé par le Maroc, l'Algérie et la France. Cependant, le gouvernement mauritanien de Maouya Ould Sid'Ahmed Taaya a poussé plus de 2000 Mauritaniens à l'exil, vidant des villages peuls du sud de la Mauritanie de leurs populations et déportant des milliers de civils et de cadres mauritaniens vers le Sénégal et le Mali.

Maintenant, 35 ans plus tard, ces Mauritaniens vivent toujours en exil, tandis que ceux qui sont rentrés dans leur pays d'origine sont devenus des apatrides, privés de tous leurs droits. La Mauritanie doit impérativement régler ce dossier crucial pour assurer la cohésion nationale et soulager les souffrances du peuple mauritanien.

Le gouvernement actuel de la Mauritanie, sous la direction du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani doit prendre des mesures concrètes pour résoudre cette crise humanitaire et assurer que toutes les victimes et leurs familles obtiennent justice et réparation. Il est temps de reconnaître les droits des Mauritaniens exilés et de travailler en collaboration avec la communauté internationale pour trouver une solution durable à cette tragédie qui a marqué l'histoire du pays.

Abou SARR

Dimanche 7 Avril 2024
Boolumbal Boolumbal
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