De la marche des Harratines vers une réelle concorde nationale



De la marche des Harratines vers une réelle concorde nationale
S'il faut participer à la marche des Harratines et dire le contraire du "Manifestes pour les droits politiques économiques et sociaux des harratines" ou ignorer simplement son contenu, il y a problème. En d'autre temps la grande majorité de la classe politique considère cette démarche de "sectaire", de "communautariste"...

Pourquoi ce "sectarisme" n'est décrié que contre certains ? C'est la question dont je me pose depuis la participation massive des forces politiques, spécialement quelques-unes de l'opposition à la marche des Harratines en 2014. Quant à l'actuel pouvoir, le moins qu’on puisse attendre de lui peut-être c’est d'ouvrir les portes d’un dialogue national sérieux.

Et pourtant, quel que soit le contenu limpide du "Manifestes pour les droits politiques économiques et sociaux des harratines", il ne dit pas moins que "le manifeste des 19" en 1966, ni du "manifeste du Négro-mauritanien opprimé" en 1986, les auteurs de ces derniers ont été réprimés et quelquefois incarcérés.

Contrairement au récent texte du "Conseil Représentatif des Soninko de Mauritanie" paru en Août dernier, qui est passé à la marge des débats politiques sans être médiatisé pour autant. Si ce n’est ici encore que le pouvoir qui se déjoue de l’inattention du peuple ; pour parler du jeu politique qui consiste à dresser les uns contre les autres au sein de la communauté soninké.

Toutes ces revendications (manifestes) optent pour la justice sociale autrement dit l’égalité de chance au détriment du racisme, de l’esclavage, du népotisme entre-autre. De ce point de vue-là, si on adhère au manifeste des Harratines, on doit désormais être d’accord avec toutes les revendications précitées, peu importe leurs porteurs à défaut d’en être un.

Cette différenciation vis-à-vis des différents manifestes serait peut-être due aux diverses approches dont on ignore. Sinon, y'aurait-il imposture ? En tout cas, il semblerait que l’électorat Harratines qui ne cesse d’accroitre exponentiellement fasse craindre certains. Et donc, ils lui font la cour pour paraitre le meilleur.

Ainsi pour vous parler de mon propre cas, j'ai tout de même participé à la marche des Harratines. Est ce malgré moi ? En tout cas personne ne m'a forcé la main. J’ai été guidé par ma liberté individuelle et ma conscience citoyenne et patriotique. Je l'ai fait par devoir de lutter contre toute forme d’injustice.

Je ne le regrette point. Cette seconde participation m'a donné l'opportunité de connaitre de nouvelles personnes, à travers des amis qui y étaient aussi. Elle m'a également donné l'occasion de discuter avec certains de ce je pense sur certaines choses dans notre pays.

Toutes les communautés y étaient, c’est de cette façon qu’on doit marcher désormais, en disant marche du peuple mauritanien pour ses droits et non marche pour telle ou telle communauté. Ma pensée au plus profond de moi, c'est de revoir tout ce que l'on fait pour le bien être de notre pays, à travers une lutte sérieuse et plus réfléchie pour la postérité, sans en arriver à ce que beaucoup de pays ont connu.

Faisons recours à l’approche globale contre toutes les formes d’injustices. Il faut que l'homme politique, le citoyen lambda, les leaders de tout bord brisent la ferme frontière communautaire.

Le multiculturalisme étant notre richesse, pour ainsi lutter contre les injustices, on ne doit pas tenir compte de la couleur de la peau, de l’ethnie, de la tribu... Le pouvoir en place à l’image de tous ceux qui lui ont précédé a bien intérêt à se remodeler, s’il veut la pérennité de ce pays.

L’unité nationale restera une chimère tant qu’on laissera le champ libre aux gens comme Daoud Ould Ahmed Aiche et son grand soutien, qui ne veulent qu’une "Mauritanie Beydane", qui prône un discours raciste et menaçant, pire il semblerait être sur le point de créer un "parti politique Beydane".

Incroyable ! Jusqu’à présent devant un laxisme cruel de l’Etat et le silence des politiques. « Ce qui m'effraie, ce n'est pas l’attitude des gens mauvais ; c'est l'indifférence des gens bien », disait l’autre.

Veillons ensemble pour la sacralité de notre diversité. La Mauritanie ne sera elle-même que si tout le monde s’accepte. Le vivre ensemble s’impose à nous ! Il faut dénoncer les injustices ensemble d’où qu’ils viennent, panser les plaies de notre histoire ensemble, construire l'avenir de notre pays ensemble, en n’ignorant personne et en ne stigmatisant personne. Ne perdons plus le temps !

En adoptant la démarche globale pour soulager nos maux, on pourra ensemble rebâtir un nouveau chemin qui nous mènera vers une Mauritanie de lendemain meilleur.

Et pour cela il faut qu'on accepte le dialogue, le dialogue, perpétuellement le dialogue. Oui le dialogue, il faut un dialogue national sérieux pour sortir notre pays de l’impasse avant qu’il ne soit encore beaucoup tard. Pour se prémunir du malheur il faut qu’on accepte d’ouvrir nos yeux devant les réalités crues de notre pays et y trouver des solutions justes et immédiates.

Maure et Noir, Harratine et Poular, Soninké et Wolof, Babara et autres…, nous avons un grand capital, qui n’est pas très fréquent, un peuple-une religion, l’islam. Essayons de nous remettre en cause et de remettre nos pratiques en cause pour mieux vivre, en ratifiant ensemble « la Charte Nationale pour la Démocratie, l’Unité, la Justice, et la Cohésion-Sociale ».

A bon entendeur.. .

Mauritanie pour toujours
Dahaba Djibril Diagana

Source : Dahaba Djibril Diagana via Cridem

Mardi 5 Mai 2015
Boolumbal Boolumbal
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