Zoom sur l’AMAD : une ONG qui œuvre pour le recul de la pauvreté et de la maladie



Bâ El Hadj Président AMAD
Bâ El Hadj Président AMAD
Créée sous le récépissé N° 621/MIPT/ du 17/8/1999, l’Association Mauritanienne pour l’Auto Développement (AMAD) mène un combat inlassable basé sur trois axes principaux : la sécurité alimentaire, la protection de l’environnement et la santé communautaire. Grâce à son dynamisme, cette ONG a réussi en onze années d’existence, à se tailler une place de choix dans la sphère des organisations de la société civile qui oeuvrent pour le développement communautaire local notamment dans les Wilayas du Brakna, du Gorgol et du Trarza.

Selon son président, M. El Hadj Mamadou Moussa Bâ, 37 ans, (notre photo) zootechnicien de formation, « l’AMAD s’est fixé, dès sa création, cinq objectifs spécifiques à savoir la promotion des activités génératrices de revenus, l’implication de la femme rurale dans le développement local, la contribution à la sauvegarde de la protection de l’environnement, l’amélioration de la santé et de la nutrition des populations et le renforcement des capacités et connaissances des populations ». Pour mener à bien ces objectifs ambitieux, l’association s’appuie sur des partenaires tels que la coopération espagnole, l’Union Européenne, Oxfam/Intermon, CERAI, Cives Mundi, le PNUD, l’UNICEF et le FNUAP.

Pour l’exécution de son volet « sécurité alimentaire » dans la Wilaya du Brakna, l’AMAD œuvre, en étroite coopération avec OXFAM, au développement de l’agriculture irriguée et sous pluies à travers des projets tels que le MED (Moyens d’existence durable) qui vise à atténuer les effets néfastes du déficit vivrier consécutif à la péjoration climatique. Elle a aussi apporté son appui matériel (intrants, matériels d’irrigation, clôture) et technique (sessions de formation) aux coopératives agro-pastorales. Dans le domaine pastoral, elle a mis en place une mini unité de transformation de lait en yaourt à Ari Hara et envisage d’élargir cette initiative à d’autres sites d’éleveurs. L’AMAD a aussi largement contribué à la sensibilisation des éleveurs sur la nécessité impérieuse de rationaliser leurs troupeaux en vue d’un élevage productif au lieu d’un élevage de prestige à travers des sessions de formation sur l’engraissement des taurillons pour l’accroissement de la production de lait et de viande. A titre d’exemples, 20 éleveurs de Ari Hara (commune de Boghé) et de Bélel Ournguel (commune de Aéré Mbar) ont subi des formations sur la santé animale ainsi que 20 auxiliaires d’élevage.

Dans la Wilaya du Gorgol, l’association exécute le projet « initiatives de développement de la commune de Ganki » avec l’appui de l’UE et de l’ONG italienne CISS qui vise à améliorer les conditions de vie de populations locales en leur facilitant l’accès à l’eau et à l’alimentation et en renforçant leurs capacités d’auto développement. Elle a également mis à la disposition des exploitants agricoles de cette commune, 800 ha de clôture pour lutter contre la divagation des animaux. En outre, grâce à la coopération espagnole et l’ONG espagnole CIVES MUNDI, l’AMAD vulgarise l’irrigation de petites surfaces par de petits GMP à moindres coûts (130 000 UM au maximum) pour améliorer la sécurité alimentaire dans 80 exploitations familiales appartenant à plusieurs villages des communes de Kaédi et de Djéol. L’objectif visé est de mettre à la disposition des paysans, un système d’irrigation performant et peu coûteux en vue de satisfaire leurs besoins nutritionnels primaires. Un programme similaire a été lancé dans la Wilaya du Trarza avec l’appui de la coopération espagnole et de l’ONG espagnole CERAI. « Les résultats sont probants car chaque exploitant réalise un bénéfice allant de 300 à 500 000 UM par campagne », explique M. El Hadj Mamadou Bâ.

Quant au volet « protection de l’environnement », l’ONG poursuit son projet de vulgarisation du biogaz qui a largement contribué à la préservation des ressources forestières en milieu rural. Il consiste à la transformation des déchets animaux (bouses de vaches) en gaz méthane utilisé comme combustible à la place du bois de chauffe dans les foyers. Expérimenté pour la 1ère fois à Ari Hara, ce projet sera étendu à d’autres villages et hameaux en partenariat avec le PNUD. En outre, l’association œuvre pour la protection de la forêt classée de Walaldé par la fourniture de grillage et la formation de surveillants contribuant ainsi à la régénérescence de certaines espèces animales (singes, chacals etc.). Enfin, elle met en œuvre depuis 2009, un projet d’électrification solaire au bénéfice des sites de rapatriés de Houdallaye, Dar Salam et Boynguel Thilé (Brakna). Plus de 140 familles ont obtenu des panneaux solaires ainsi que des édifices publics comme les écoles, les mosquées etc.). Les coopératives féminines des 3 sites ont aussi bénéficié de congélateurs solaires qui leur ont permis d’obtenir des recettes journalières allant de 1500 à 3000 UM. Au-delà de cet impact financier, l’approvisionnement en énergie solaire a permis sans nul doute de réduire la consommation du bois de chauffe. Ce projet sera élargi à d’autres départements tels que Mbagne, Mbout, Aleg, Maghta Lahjar et dans l’arrondissement de Dar El Barka.

Le 3e volet des domaines d’intervention de l’AMAD est l’amélioration de la santé communautaire à travers son projet « Mutuelles de santé » qu’il exécute en partenariat avec l’UNICEF, le BIT, le FNUAP, l’OMS et le STEP. Expérimentées pour la 1ère fois à Dioudé Djéry et à Wothie (Brakna), ces mutuelles alimentées par les cotisations de ses membres (50 UM par mois et par personne) ont pour objectifs, l’amélioration de la santé des populations et la hausse du niveau de protection sociale. Le président de l’ONG déplore cependant l’affectation de l’infirmière chef de poste de Djoudé Djery qui a paralysé complètement le fonctionnement du poste mais aussi de la mutuelle locale de santé dont les membres continuent à verser leurs cotisations. « Je lance un appel au ministère de la santé pour qu’il mette à la disposition de ce village un infirmier dans un meilleur délai car la mutuelle contribuait à hauteur de 50% des soins ambulatoires et 90% des accouchements et des consultations post-natales », lance-t-il. Il a en outre révélé la création prochaine d’une mutuelle à Boghé sur demande du maire de cette commune.

Parallèlement à ces trois volets, l’AMAD exécute un programme d’alphabétisation fonctionnelle en Arabe et en Pulaar au profit de 300 femmes dans diverses localités de la Wilaya du Brakna sous l’encadrement de 14 alphabétiseurs et 3 superviseurs recrutés sur un contrat de 8 mois pour 4 ans.

Pour mettre en application de cet ambitieux programme, l’AMAD s’appuie sur un personnel compétent et spécialisé (22 au total) composé de vétérinaires, d’ingénieurs agronomes, de zootechniciens, de gestionnaires, de techniciens etc. Ces cadres ont acquis au fil des ans une riche expérience sur le développement local grâce aux multiples interventions de terrain qu’ils effectuent dans les coins les plus reculés des Wilayas cibles. A cela s’ajoutent les importants fonds mobilisés grâce à l’appui de ses partenaires soit un total de 4 350 000 dollars US. La conjugaison de tous ces facteurs explique la place de choix qu’occupe l’AMAD dans le microcosme des organisations de la société civile où elle est perçue aujourd’hui comme un partenaire incontournable de l’Etat, des collectivités locales et des organismes internationaux de développement.



Dia Abdoulaye

camadia6@yahoo.fr

Source: http://amadel.vox.com/

Dimanche 15 Août 2010
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