
L’éditorialiste ivoirien Venance Konan, dans une de ses chroniques décapantes dont il a seul le secret, n’a pas manqué de prévenir le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte en Guinée, que la justice des Blancs est parfois lente mais rattrape toujours le coupable.
Le général Omar El Béchir, au pouvoir depuis 1989 au Soudan, doit aussi méditer sur cette réalité. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis le 4 mars 2009 par la Cour pénale internationale (CPI), il n’a pas manqué de multiplier les actions de défiance à l’égard de la communauté internationale. Après son premier voyage officiel, en Erythrée, depuis l’émission du couperet de la Haye, il a poursuivi ses sorties de provocation en Libye, en Egypte, et au Qatar.
L’expulsion des ONGs internationales pour "soudaniser", selon son expulsion, l’aide aux populations s’inscrit dans la même dynamique. Comme pour montrer qu’il n’a aucun souci à se faire face à la pression internationale, il a dansé tout sourire, en levant sa canne vers le ciel lors d’une sortie à El-Facher, capitale du Darfour-Nord.
Et ce, après avoir qualifié les accusations, de la Cour pénale, notamment de crime de guerre contre l’humanité au Darfour portées contre lui de mensongères. Soutenu par la Ligue arabe et l’Union africaine à l’exception du Botswana, qui menace de l’arrêter s’il en a l’occasion, l’homme fort de Khartoum ne peut que s’offrir à souhait dans certaines localités du monde des escapades. Mais pour combien de temps encore ?
Le soutien qu’il a de ses pairs africains et asiatiques se comprend d’autant plus que dans les pays dont ils président la destinée, de l’observation des droits de l’homme est loin d’être la chose la mieux partagé. On ne peut donc pas compter sur eux pour qu’un chef d’Etat en exercice soit arrêté et livré aux tribunaux.
Qu’à cela ne tienne, avec autant de sang sur les mains, le génocidaire finira par se rendre à l’évidence pour danser de moins en moins et exhiber rarement sa canne. N’est-ce pas la conscience grandissante du risque qu’il encourt qui l’a amené à renoncer à deux voyages durant les deux dernières semaines ?
Ainsi, l’accusé de la CPI, contrairement à ce qui avait été annoncé, ne s’est pas rendu à Abuja le 29 octobre dernier à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Ce lundi encore, il n’a pas fait partie des participants à la rencontre de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en Turquie ; évoquant des impératifs domestiques, notamment la recherche d’une solution aux différends qui opposent son parti à l’ex-rébellion sudiste.
Bien que musulmane, la Turquie entend adhérer à l’Union européenne et se doit de se conformer aux normes de celle-ci, dont la ratification du statut de Rome, qui a instauré la CPI en 2002. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’El Béchir, même s’il s’efforce de ne pas en donner l’air, ne dort pas assez du fait du procureur Louis Moreno-Ocampo et réfléchit désormais par deux fois avant de sortir de son pays.
Mon général, tu fais partie des puissants du moment, mais chaque chose ayant son temps sous le soleil, tu finiras comme Charles Taylor, Slobodan Milosevic ou Augusto Pinochet, qui ont goûté aux délices des tribunaux ; car nul ne saurait se soustraire au tribunal de l’histoire.
Source : lobservateur.bf
Le général Omar El Béchir, au pouvoir depuis 1989 au Soudan, doit aussi méditer sur cette réalité. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, émis le 4 mars 2009 par la Cour pénale internationale (CPI), il n’a pas manqué de multiplier les actions de défiance à l’égard de la communauté internationale. Après son premier voyage officiel, en Erythrée, depuis l’émission du couperet de la Haye, il a poursuivi ses sorties de provocation en Libye, en Egypte, et au Qatar.
L’expulsion des ONGs internationales pour "soudaniser", selon son expulsion, l’aide aux populations s’inscrit dans la même dynamique. Comme pour montrer qu’il n’a aucun souci à se faire face à la pression internationale, il a dansé tout sourire, en levant sa canne vers le ciel lors d’une sortie à El-Facher, capitale du Darfour-Nord.
Et ce, après avoir qualifié les accusations, de la Cour pénale, notamment de crime de guerre contre l’humanité au Darfour portées contre lui de mensongères. Soutenu par la Ligue arabe et l’Union africaine à l’exception du Botswana, qui menace de l’arrêter s’il en a l’occasion, l’homme fort de Khartoum ne peut que s’offrir à souhait dans certaines localités du monde des escapades. Mais pour combien de temps encore ?
Le soutien qu’il a de ses pairs africains et asiatiques se comprend d’autant plus que dans les pays dont ils président la destinée, de l’observation des droits de l’homme est loin d’être la chose la mieux partagé. On ne peut donc pas compter sur eux pour qu’un chef d’Etat en exercice soit arrêté et livré aux tribunaux.
Qu’à cela ne tienne, avec autant de sang sur les mains, le génocidaire finira par se rendre à l’évidence pour danser de moins en moins et exhiber rarement sa canne. N’est-ce pas la conscience grandissante du risque qu’il encourt qui l’a amené à renoncer à deux voyages durant les deux dernières semaines ?
Ainsi, l’accusé de la CPI, contrairement à ce qui avait été annoncé, ne s’est pas rendu à Abuja le 29 octobre dernier à la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.
Ce lundi encore, il n’a pas fait partie des participants à la rencontre de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en Turquie ; évoquant des impératifs domestiques, notamment la recherche d’une solution aux différends qui opposent son parti à l’ex-rébellion sudiste.
Bien que musulmane, la Turquie entend adhérer à l’Union européenne et se doit de se conformer aux normes de celle-ci, dont la ratification du statut de Rome, qui a instauré la CPI en 2002. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’El Béchir, même s’il s’efforce de ne pas en donner l’air, ne dort pas assez du fait du procureur Louis Moreno-Ocampo et réfléchit désormais par deux fois avant de sortir de son pays.
Mon général, tu fais partie des puissants du moment, mais chaque chose ayant son temps sous le soleil, tu finiras comme Charles Taylor, Slobodan Milosevic ou Augusto Pinochet, qui ont goûté aux délices des tribunaux ; car nul ne saurait se soustraire au tribunal de l’histoire.
Source : lobservateur.bf