Un décès cruel non encore élucidé



Un décès cruel non encore élucidé
Il y a quatre jours, à Nouakchott, Diop Hamidou Demba la soixantaine, sinon un peu plus, était retrouvé mort pendu à un arbre avec son turban, au milieu de la cour du siège de la société où il travaillait comme vigile de nuit. Informé du drame le lendemain matin, le procureur de la République se rendait sur les lieux pour en faire le constat et aviser de la suite à donner à cette affaire.

. Le corps transporté à la morgue de l’hôpital national a été autopsié, avant qu’il ne soit enlevé pour l’enterrement qui a eu lieu le même jour dans son village natal. Les conclusions de l’autopsie ne sont pas encore connues. Un proche du vigile a indiqué que le médecin aurait eu à leur dire de manière indirecte que c’est un suicide. Des témoins proches du vigile que nous avons approchés, nous ont dit qu’il est originaire du célèbre village de Sory Mallé dans le département de M’Bagne. Célèbres par ses funestes fosses communes découvertes en 1991 sinon 1992 durant les années de plomb du régime de Ould Taya.
D’autres disent qu’il est originaire du village de Wending dans le même département. Pour sûr les deux villages ne sont pas loin l’un de l’autre. ‘‘Deux semaines avant sa mort nous avions constaté qu’il a changé. C’est quelqu’un qui était jovial, causeur et taquin avec nous. Tout d’un coup le voilà devenu froid, ne parlait plus à personne et se mettait toujours à l’écart, l’air pensif et hagard’’, dit le témoin avant d’ajouter : ‘‘ Il a travaillé pendant longtemps dans la société Pizziorno et revendiquait toujours un contrat en bonne et due forme. Quand on l’a informé récemment que son contrat avait été signé, il a tout de suite fait des sauts acrobatiques devant ses collègues. C’est pour vous dire combien il était heureux d’entendre la nouvelle. Mais quand on lui a tendu son contrat, sa mine avait changé et c’est à peine s’il l’a récupéré de la main’’.
Ce témoin, ne croit pas au suicide. Sur le lieu du drame où il a été retrouvé mort et encore pendu à l’arbre, explique t-il, des chaises entreposées étaient encore là en dessous du corps inerte à côté d’un escalier. Constat a été fait aussi que sa moustiquaire était là intacte et bien installé. A côté de sa couchette se trouvaient sa lampe torche et son couteau. M. Diop Hamidou Demba, selon le témoin, a longtemps durant des années, travaillé avec cette société de forage. A l’en croire, le défunt a eu à se confier à l’un d’eux pour lui dire qu’il subissait des pressions dans la société de forage afin qu’il fasse son choix entre celle-ci ou son job à Pizziorno. Sans en dire plus, semble t-il, il était devenu contrarié et anxieux. Le changement constaté dans son comportement d’habitude jovial avec ses collègues de Pizziorno, est imputé à cette situation face à laquelle il était placé. ‘‘Je ne peux l’affirmer mais je pense qu’il voulait conserver les deux boulots’’. J’ai eu l’impression comme si pour lui c’était une question de vie ou de mort’’, dit le témoins amer.
Le vigile s’est-il donné volontairement la mort ou non ? En attendant les résultats de l’autopsie, les commentaires vont bon train. D’aucuns expliquent son geste par une crise de dépression pendant que d’autres estiment qu’il va être difficile à présent de donner des explications, dès lors que l’intéressé est parti à jamais avec ses secrets. Il était marié et père de plusieurs enfants.


Moussa Diop



Source:
Quotidien Nouakchott

Jeudi 17 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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