Sidioca /Aziz : Les 100 Premiers Jours, Quels Bilans ?



Sidioca /Aziz : Les 100 Premiers Jours, Quels Bilans ?
Dans les pays démocratiques et en matière de gestion des affaires publiques, il est communément admis que les 100 premiers jours de l’exercice du pouvoir, constituent pour tout chef d’Etat, un indicateur fiable qui permet de mesurer sa crédibilité, sa sincérité et sa capacité à réaliser son programme, ses objectifs et ses engagements promis aux concitoyens au moment de sa prise de fonction.

Ce constat permet de se prononcer, sur la situation politique de la Mauritanie au centième jour de l’investiture du deuxième président démocratiquement élu, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz; intervenue le 5 Août 2009; et donc de tirer un premier bilan du travail accompli depuis les élections du 18 juillet 2009, sur les plans politique et socioéconomique.

Cette date est aussi l’occasion de faire un flash dans le rétroviseur en prenant pour point de repère le début de règne du président démissionnaire Sidi Ould Cheikh Abdellahi, considéré à tort ou raison comme étant le premier président mauritanien démocratiquement élu.



Une approche comparative qui prendrait en considération les séquelles de la crispation politique et économique qui a caractérisé le régime de Sidioca, traduite essentiellement par la flambée des prix, la chute du pouvoir d’achat des classes moyennes et la recrudescence de l’insécurité. En effet, L’avènement du Président des pauvres, a été perçu par le simple citoyen et les forces vives de la nation comme un salut certain à une crise politique qui se crispait sans fin.

Raison pour laquelle, tout ce monde a très vite nourri d’importants espoirs et a résolument soutenu et accompagné l’action de Mohamed Ould Abdel Aziz, aussi bien au cours du Mouvement de Rectification du 6 Août 2008, que lors de l’élection présidentielle du 18 Juillet 2009. Il est certes prématuré aujourd’hui, d’établir une évaluation chiffrée des réalisations du Président des Pauvres par rapport aux engagements exprimés dans les différents discours de la campagne électorale compte-tenu de l’immense attente des populations et du facteur temps.

Sur le plan politique et diplomatique, force est de constater et avec satisfaction la place de choix qu’occupe aujourd’hui notre pays sur le plan régional et international. Les récentes visites du Président Aziz en France, en Espagne, en Lybie, en Arabie Saoudite et au Mali traduisent la confiance, la crédibilité, l’image de marque et la dynamique retrouvées de la diplomatie mauritanienne d’alors.

A l’intérieur, la classe politique mauritanienne est quasi unanime quant à l’action méritoire du pouvoir en place en matière de préservation des acquis démocratiques, de la garantie des libertés individuelles et collectives, de la consolidation de l’Etat de Droit et de la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue et l’immigration clandestine. Le dernier discours de Monsieur Messoud ould Boulkheir, connu pour ses opinions et ses prises de position, parfois extrêmes, vient confirmer le dépassement définitif de la crispation politique que notre pays a connu ses deux dernières années.

Sur le plan socioéconomique, la sincérité de l’engagement du Président Mohamed Ould Abdel Aziz pris au lendemain de l’avènement du Mouvement de Rectification du 6 août 2008, à instaurer la justice, à lutter contre la corruption et la gabegie, à réduire les disparités sociales, à éradiquer l’esclavage et à assurer un retour digne et une insertion effective des réfugiés, en plus de la consolidation de l’unité nationale se renforce de jour en jour. Elle constitue une rupture réelle avec les promesses sans lendemain de ses prédécesseurs.

Le Président de la République veille personnellement à la stricte application des orientations et directives qu’il donne aux autorités compétentes, en matière d’amélioration des conditions de vie des populations. Les multiples visites inopinées, qu’il effectue dans les différents services publiques montre qu’il est déterminé et sincère dans son action de mettre fin aux pratiques de mauvaise gouvernance, du laisse aller, et de l’anarchie qui ont caractérisé jusqu’ici la gestion des affaires publiques en Mauritanie et qui ont fini par décourager les populations quant à la possibilité d’opérer un changement véritable et durable dans les pratiques et les comportements.

La poursuite des acquis en matière de maintien des prix de premières nécessités à un niveau acceptable, de la lutte contre le phénomène de l’occupation illégale du domaine public, de l’attribution de parcelles de terrain dans les quartiers périphériques de Nouakchott, de la dotation des établissements sanitaires et hôpitaux par des équipements modernes, de la construction de routes et de voiries en plusieurs points du pays, est à mettre à l’actif du bilan des 100 premiers jours de Aziz.

L’importance accordée aux questions sociétales relatives à l’unité nationale, à la lutte contre les disparités sociales, au processus de retour des réfugiés, et au règlement du passif humanitaire confirme le souci du Président Mohamed Ould Abdel Aziz à instaurer l’égalité des chances entre toutes les composantes nationales.

Aujourd’hui tout le monde, y compris les irréductibles opposants politiques, saluent à sa juste valeur et reconnaissent au Président Aziz sa détermination et sa fermeté dans la lutte contre la dilapidation et les détournements des deniers publics, dans la lutte contre la corruption, la gabegie, le népotisme et le favoritisme. Le lessivage qui s’opère actuellement et activement suite à des missions de contrôle et d’inspection, dans l’Administration et qui ne se limitent pas seulement aux hautes fonctions de l’Etat, montre la volonté du Président Ould Abdel Aziz à combattre sans relâche ni complaisance, tout dépassement ou manquement dans la gestion de la chose publique, quel qu’en soit l’auteur.

Car l’Administration doit être au service des citoyens et les deniers publics doivent servir aux financements d’infrastructures, et de structures pour le bien être des populations. La campagne lancée contre les différentes formes d’abus et les sanctions qui continuent de tomber chaque semaine doivent interpeller nos responsables et gestionnaires que la période de l’utilisation des moyens de l’Etat à des fins personnelles est révolue; finie l’utilisation abusives du Parc Automobile de l’Etat, les privilèges de fonction, les prises en charge indues, les différents formes de corruption, de malversation et de surfacturation.

La présente opération ‘Mains Propres’ permet au citoyen d’avoir confiance en ses dirigeants, en lui-même, en son pays et dans sa capacité de vivre dignement, dans le bien-être grâce à l’égalité, à la justice et à l’équité et en comptant sur les potentialités de ses fils par le labeur et la gestion rationnelle de ses ressources. Elle contraste, heureusement pour le peuple mauritanien, avec l’attitude démissionnaire de Sidi Ould Cheikh Abdellahi lorsqu’il fut confronté aux crises qui ont inauguré son accession au pouvoir.

Face aux coupures répétées d’électricité, ce dernier n’avait à l’époque pour solutions que des arguments théoriques développés dans ses multiples sorties médiatiques du genre: «……l’électricité met en jeu une offre et une demande. La demande est prévisible, nous devons nous efforcer de planifier l’offre. Pour cela, il nous faut construire des installations, ce qui prend beaucoup de temps……»; et en ce qui concerne la hausse des prix des produits de première nécessité, de dire:« ……..Nous sommes dans un système libéral, Notre marge de manœuvre sur les prix est réduite, mais nous essayons d’agir sur d’autres facteurs……. » La leçon d’Economie n’a convaincu personne.

La suite nous la connaissons. Le bilan des réalisations accomplies et les actions entreprises au cours des 100 premiers jours du Président des Pauvres, nous amène à établir une comparaison objective avec celui de son prédécesseur, le Président démissionnaire Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Un bilan malheureusement sombre, à propos duquel plusieurs observateurs politiques avertis avaient tiré la sonnette d’alarme en son temps. Voici "Jeune Afrique", le célèbre magazine de l’actualité africaine qui en consacre un article intitulé "les 100 jours d’Abdallahi ":

«…....Depuis son investiture, le 19 avril, les ennuis s’accumulent pour Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Il y a d’abord eu, le 3 mai, la saisie de 600 kg de cocaïne et la mise en évidence des carences de l’État dans la répression du trafic de drogue. Puis une série de meurtres à Nouakchott, suivis d’une mutinerie à la prison centrale, les 9 et 10 juillet. Par une sorte de fatalité, la pluie s’obstine à ne pas tomber, les prix augmentent, et la grogne des consommateurs avec. Et puis il y a ces exaspérantes coupures d’eau et d’électricité à répétition? Pour un ex-candidat qui avait pris une ampoule électrique pour emblème de sa campagne électorale, c’est ennuyeux.
Quoi qu’il en soit, elle met à mal le scénario idyllique dont Cheikh Abdallahi était censé être le héros. Trois mois après, l’euphorie des débuts a fait place à la morosité. Les Mauritaniens continuent d’attendre en vain cette ère nouvelle que le « candidat qui rassure » leur avait promise…..». En résumé, nous avons voulu à travers les citations ci-dessus de "Jeune Afrique" et par notre présentation du bilan des 100 jours la présidence de Mohamed Ould Abdel Aziz, mettre les choses à leurs places et exposer les vérités telles qu’elles sont.

Notre objectif n’est mû que par le souci de permettre aux citoyens mauritaniens de juger et d’apprécier en toute connaissance de cause et clarté la crédibilité des processus et régimes politiques qui ont dirigé le pays, loin des appartenances étroites, des sentiments et des rêves idylliques. C’est donc à eux seuls qu’incombe d’effectuer librement leur jugement.

Moctar Salem Ould Mohamed Yehdih





Source: Cridem.org

Dimanche 15 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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