Rétrospective de l’actualité nationale en 2009



Rétrospective de l’actualité nationale en 2009

Janvier

En Mauritanie, l’année 2009 a été entamée laborieusement par les nouvelles autorités issues du putsch du 6 août 2008, un coup d’état qui avait soulevé un tollé au sein de la communauté internationale. Le pays était de nouveau au banc des nations du monde et les putschistes devaient se retrousser les manches pour faire avaler au monde cette nouvelle couleuvre.

Ainsi, au conseil des ministres du 8 janvier 2009, le Premier Ministre a présenté une communication relative aux résultats des Etats Généraux de la Démocratie.
Ces Etats Généraux se sont tenus « dans de bonnes conditions » du 27 décembre 2008 au 6 janvier 2009 estime-t-il, « car ils ont vu la participation de tous les segments de la société mauritanienne comprenant entre autres les parlementaires, les élus locaux, les partis politiques, la société civile, les syndicats, les ordres professionnels, les anciens Présidents et Premiers ministres, les personnalités indépendantes, les représentants de la Mauritanie profonde et des mauritaniens à l'Etranger. »
Ces Etats Généraux, avaient été sanctionnés par la présentation d'un rapport général approuvé à l'unanimité en séance plénière.
Dans le cadre de la tenue d'un scrutin libre, transparent et sous observation internationale, tel que précisé dans la Feuille de Route adoptée majoritairement par les deux chambres du Parlement mauritanien le 9 janvier, la Mauritanie se propose d'accueillir les observateurs de l'Union Africaine.
C’est ainsi que le 30 janvier, le gouvernement a invité l'Union Africaine à observer les élections présidentielles fixées au 6 Juin.
La Mauritanie avait fait parvenir le 26 janvier un courrier similaire à l'Union Européenne l'invitant également à observer le scrutin en vue.
Début janvier, de violentes échauffourées avaient opposé à Nouakchott des policiers à des manifestants réclamant la rupture des relations avec Israël.
Le 9 janvier, après une marche ayant réuni plusieurs milliers de personnes, des manifestants ont à plusieurs reprises tenté de se rendre à l'ambassade d'Israël mais ont échoué, les forces de l'ordre ayant bloqué les routes menant à la représentation diplomatique.
Les policiers avaient fait usage de grenades lacrymogènes et de matraques pour disperser la foule. Les manifestants ont jeté des pierres dans leur direction.
Peu après, la Mauritanie allait suspendre ses relations avec Israël.


Février

Ce mois avait été marqué par le 33ième contingent des réfugiés mauritaniens rapatriés du Sénégal qui est arrivé lundi 09 février 2009, en fin de matinée, au débarcadère de Boghé. Composé de 95 personnes issues de 35 familles, il a été réparti entre les sites de Fondé Mayel, Dar-Salam , Houdallaye et Hamdallaye , relevant de la moughataa de Boghé.
Avec cette arrivée, le nombre de rapatriés, ayant regagné le pays dans le cadre de l’Accord Tripartite (Mauritanie, Sénégal, HCR), atteint le chiffre de 7415 personnes.
Autre fait marquant, le 6 février, le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine (UA), avait décidé de prendre des sanctions contre les membres civils et militaires de la junte. « Le conseil décide que les sanctions, prévues au paragraphe 9 du communiqué de sa réunion tenue le 22 décembre 2008, entrent en vigueur », avait déclaré le président du CPS, Manuel Domingos Augusto, ambassadeur d'Angola auprès de l'UA.

Mars
Début mars, Israël a fermé son ambassade en Mauritanie à la demande des autorités mauritaniennes qui avaient suspendu en janvier leurs relations diplomatiques avec l'Etat hébreu à la suite de la guerre à Gaza.
« A la suite de la décision du gouvernement mauritanien du 16 janvier de suspendre les relations avec Israël et à la demande de la Mauritanie, Israël a fermé aujourd'hui son ambassade à Nouakchott », avait indiqué le ministère israélien des affaires étrangères dans un communiqué rendu public le 5 mars. Le drapeau a été baissé, les caméras de protection ont été démontées et les barrages menant à la représentation diplomatique levées.
Le personnel de l'ambassade de l'Etat hébreu, dont l'ambassadeur, devait quitter la Mauritanie quelques jours plus tard.
C’était également en mars que la mission de médiation de Mouammar Kadhafi en Mauritanie a « échoué ». Le leader libyen a provoqué l’ire des partisans du président déchu, Sid Ould Cheikh Abdallahi, en préconisant d’« accepter le fait accompli » du putsch du 6 août 2008. Une position qui allait à l’encontre des règles de l’Union africaine, dont il est le président.
Mars c’était aussi l’émouvant discours sur le passif humanitaire prononcé le 25 par le chef de l’Etat.Dans ce discours, le président avait déclaré :
« il y a dans la vie des Nations des occasions où la joie se mêle à la tristesse où les coeurs se remplissent d'espoir et où la réflexion emporte l’augustesse des lieux... »Cette allocution fut suivie par une prière sur les victimes.

Avril
Au cours de ce mois, on avait assisté à la démission du général Aziz, président du HCE et chef de l’état. Et le 16 avril, il y a eu cette décision du Conseil Constitutionnel relative à la vacance du poste de président de la république .Et selon l’article 2 du décret : « Le Président du Sénat assure l'intérim du Président de la République pour l'expédition des affaires courantes. »

Mai
Le28 mai Me Wade reçoit les délégations des protagonistes de la crise mauritanienne et le groupe de contact prépare la rencontre des différentes parties qui va aboutir à la signature de l’accord de Dakar. Le président sénégalais avait ainsi reçu, dans la soirée du mercredi, les délégations des différentes parties concernées par la crise politiques en Mauritanie.
Dans la même soirée les représentants du groupe de contact international sur la Mauritanie ont tenu une réunion préparatoire à la quelle a pris part le chef de la diplomatie sénégalaise Cheikh Tidjane Gadio.

Juin

Avec, les négociations de Dakar, on s’acheminait vers une sortie de crise en Mauritanie. Des élections présidentielles devraient se tenir le 18 juillet.
En effet, un accord a été paraphé, le jeudi 4 juin au soir à Nouakchott, dix mois après le coup d’Etat. Les différents protagonistes se sont entendus pour la première fois sur la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale et la démission du président évincé, Sidi Ould Cheikh Abdallah. Une avancée pour la Mauritanie en proie à l’instabilité politique. Après d’âpres négociations, l’accord de sortie de crise en Mauritanie a donc enfin été signé.
Dans la foulée, les responsables du Front national pour la défense de la démocratie avaient annoncé l’investiture de Messaoud Ould Boulkheir lors d’une conférence de presse tenue à Nouakchott le lundi 15 juin.

Juillet

La marche vers les présidentielles était inexorablement lancée. La campagne électorale battait son plein.
Les candidats, qui sont au nombre de dix, ont officiellement débuté leur campagne jeudi 4 juillet. En effet, le 18 juillet, les citoyens mauritaniens étaient appelés à élire le successeur de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, président destitué le 6 août 2008, et de la junte militaire au pouvoir depuis cette date. Ce scrutin s’est déroulé conformément à l’accord signé le 4 juin à Dakar. Quatre des dix candidats s’étaient déjà présentés aux élections du 6 juin, dont le général Mohamed Ould Abdel Aziz, ex-chef de la junte, qui avait démissionné de son poste en avril pour être candidat. Il a promis de « mettre fin à la gabegie et à toutes les formes de concussions qui ont mis à genoux la Mauritanie après plusieurs décennies de règne de malfaiteurs ».
Parmi les six nouvelles candidatures se retrouvent les trois principaux opposants : Ahmed Ould Daddah, chef du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), principal parti d’opposition, Messaoud Ould Boulkheir président de l’Assemblée nationale, candidat du Front national pour la défense de la démocratie et Jemil Ould Mansour, chef du parti islamiste Tewassoul. Ils insistent tous sur la « résistance aux putschs ». « Plus jamais les Mauritaniens ne doivent accepter de baisser l’échine », avait déclaré Messaoud Ould Boulkheir.
Ely Ould Mohamed Vall, ancien président de la transition démocratique (2005-2007), a tenu à « rassurer » les Mauritaniens qui, selon lui, le « connaissent et savent quelles sont ses capacités personnelles et ses projets de développement pour le bien-être de tous ».
Cette présidentielle allait se solder par la victoire de Mohamed Ould Abdel Aziz mais, l’opposition a rejeté les résultats et le 22 juillet rois adversaires de Mohamed Ould Abdel Aziz, ont déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel. Depuis l’élection, ils dénoncent une fraude massive, notamment par l’achat de voix et l’utilisation de fausses cartes d’électeurs.

Août
La France et les Etats-Unis ont validé l’élection de Ould Abdel Aziz.
La lutte contre le terrorisme semble l’avoir emporté sur l’idéal démocratique
Pour Paris, l’élection qui donne désormais une légitimité démocratique au pouvoir de Mohammed Ould Abdel Aziz s’est déroulée dans les conditions exigées par la communauté internationale. D’où le soutien de la France au général putschiste. Washington veut également travailler avec le président désormais élu. Mais pour certains observateurs, cette normalisation traduit d’avantage les préoccupations sécuritaires des deux capitales.
Autres événements : le premier attentat suicide survenu, le 8 août, à Nouakchott, rend désormais incontestable la menace terroriste en Mauritanie.

Septembre

Le mois de septembre a été marqué par les déclarations fracassantes du président du Venezuela Hugo Chavez qui avait annoncé le lundi 14 septembre qu'il voulait construire une raffinerie en Mauritanie, pour distribuer du pétrole dans ce pays africain, mais aussi au Mali et au Niger voisins.
« Nous allons construire une raffinerie en Mauritanie pour raffiner tout ce qu'ils produisent et si l'on ne trouve pas assez de pétrole là-bas, nous allons apporter du pétrole du Venezuela », avait déclaré le dirigeant du premier pays exportateur de brut latino-américain.

Octobre
Au mois d’octobre, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) a débuté la mise en oeuvre du dernier volet de l'opération de rapatriement volontaire des réfugiés mauritaniens en provenance du Sénégal.
Entre 5.000 et 7.000 personnes pourront ainsi rentrer en Mauritanie d'ici au 31 décembre 2009, date butoir de l'opération de rapatriement organisée par le HCR ayant commencé en 1989, a précisé le HCR.
Depuis le 29 janvier 2009, date du premier mouvement de rapatriement, 14.147 réfugiés mauritaniens du Sénégal, soit 3.634 familles, sont rentrés en Mauritanie dans les régions du Trarza, du Brakna, du Gorgol, du Guidimakha et de l'Assaba. A cause de la saison des pluies, aucun mouvement de rapatriement n'avait eu lieu depuis le 20 juillet 2009.
Cette opération de rapatriement suit un appel lancé par les autorités mauritaniennes en 2007 pour le retour des citoyens mauritaniens, deux décennies après qu'ils aient fui au Sénégal pour échapper à des affrontements fratricides ayant opposé les communautés négro-africaines de Mauritanie et les communautés maures.


Novembre

Un ancien gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM), Sid'El Moctar Ould Nagi, a été arrêté le 10 à Nouakchott et placé en garde à vue dans les locaux de la Police de répression des crimes économiques.
Aucune explication officielle n'avait alors été fournie sur son arrestation, mais on apprendra plus tard que celle-ci est liée à la lutte contre la corruption, la mauvaise gestion et la corruption.
Ancien ministre et ambassadeur en France, M. Ould Nagi était l'un des dignitaires du régime du président Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya.
Peu après, Ould Nagi sera rejoint par 3 hommes d’affaires.
Le 25 novembre, le président Aziz avait affirmé que les trois hommes actuellement en prison doivent rembourser 14 milliards d'ouguiyas (36 millions d'euros). L'opposition accuse Mohamed Ould Abdel Aziz de mener une lutte « sélective » contre la corruption.
Ce mois de novembre allait également être marqué par l’enlèvement spectaculaire de trois Espagnols aux portes de Nouakchott. Et depuis, c’est le silence radio.

Décembre
Un projet de loi voté, trois semaines après l'enlèvement de trois ressortissants espagnols durcit la législation contre le terrorisme. Ce projet de loi renforce la législation contre le terrorisme. Il autorise notamment les écoutes téléphoniques et supprime la prescription.
« Le présent projet de loi vise à combler les insuffisances constatées dans la législation nationale en matière de lutte contre le terrorisme et à adapter celle-ci aux exigences d'une réponse appropriée à ce fléau », a indiqué le ministre de la Défense, Hamadi Ould Hamadi.
Selon le ministre, la nouvelle législation permettra de placer les suspects sur écoute téléphonique, de fouiller leur domicile « à tout moment » alors que la loi en vigueur interdit les perquisitions au-delà de 22 heures.
Le principe de la « prescription » en matière de terrorisme est abandonné dans la nouvelle loi. « Les actes criminels très anciens, vieux de plus de 20, 30 ans, pourront encore être poursuivis et punis », a précisé le ministre.
Avec le nouvel enlèvement ,il y a tout juste quelques jours d’un couple italien, et l’activisme grandissant d’Al Qaeda ,le gouvernement mauritanien semble décidé à sortir l’artillerie lourde pour dissuader les terroristes.
Sur le plan économique, le gouvernement mauritanien et le Fonds monétaire international (FMI) ont signé à la mi-décembre un document cadre relatif à un nouveau programme triennal, avait annoncé le ministre des Finances, Kane Ousmane.
S'exprimant au cours d'une conférence de presse, il a précisé que ce programme porte sur la maîtrise des finances publiques, la consolidation des réformes initiées dans le secteur financier, le renforcement du secteur bancaire, la crédibilisation du marché des changes et la politique énergétique.
Selon M. Kane, le FMI s'est engagé à mobiliser des ressources à hauteur de 100 millions de dollars américains pour le financement de ce programme.

Synthèse Bakari Guèye


Source: Le divan


Lundi 4 Janvier 2010
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