Procès : Audience des treize étudiants



Procès : Audience des treize étudiants
La 28ème chambre du tribunal correctionnel était comble ce matin. Le public est venu en nombre pour écouter les griefs faits aux étudiants mauritaniens par leur ambassade de Paris. L'audience a commencé vers 10 heures. Elle s'est déroulée dans un calme total. Les acteurs au procès se sont succédés en toute courtoisie.

Comme le veut la législation, le tribunal a rappelé les faits reprochés aux prévenus. Il parle de dégradation volontaire en réunions de biens privés. En deuxième position, les prévenus passent un après l'autre devant le tribunal. Ils parlent tous de la même voix "nous n'avons ni dégradé du matériel ni agressé le personnel. Nous avons au contraire eu droit à des injures racistes proférées par le premier conseiller de l'ambassadeur de l'époque".

Jusque là tout est normal. Le théâtre commence lorsque l'avocat de la partie civile commence sa plaidoirie. Il demande 62000 euros de dommages-intérêts. Pour cela, il présente les preuves rafistolées par l'Ambassade. Il s'agit d'un devis d'installation d'un système de vidéo-surveillance dans l'ambassade et d'un autre d'un devis établi par l'ambassadeur Monsieur Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khil.

Ce dernier mentionne que des ordinateurs de bureau, des tables, des chaises, des armoires et des réfrigérateurs ont été endommagés par les étudiants. Il dit aussi que des vitres et de carreaux ont été cassés et que le câblage de l'ambassade à été sectionné par les pauvres étudiants. Pour donner du poids à ces devis, la partie adverse présente des factures de certains des éléments cités.

Les supposées preuves n'ont fait que faciliter la plaidoirie de Maitre Touré et de Maitre Word. Les deux avocats de la partie adverse montrent d'abord qu'un devis ne doit être établi que par un expert et donc que le devis fait par l'ambassadeur qui se croyait avoir toutes les compétences, n'a aucune valeur juridique. Les deux Hommes, toujours très posés et très attentifs ont vu que le devis d'installation n'est qu'un projet de l'ambassade et donc qu'en aucun cas, il ne peut être facturer aux étudiants.

La vigilance de Maitre Word et de Maitre Touré a aussi permis de voir quelque chose pour le moins comique: parmi les documents présentés, figuraient des factures d'ordinateurs appartenant à des familles et des étudiants. Cela a mis mal à l'aise la partie civile.

Pour finir, Maitre Touré et Maitre Word s'aperçoivent que l'Huissier qui a été dans les locaux de l'ambassade n'a constaté qu'un seul câble endommagé; un câble endommagé par qui?

A la fin de la plaidoirie des deux Hommes, l'avocat de l'ambassade était comme gêné par ses preuves pitoyables. On dirait aussi qu'il craignait que le plaignant ne devienne accusé. Il n'a donc jamais repris la parole.

Avant la fin de l'audience, le Procureur a demandé un sursis et une amende de 3000 euros par partie au titre de dommages-intérêts. Enfin, la Présidente du tribunal a mis l'affaire en délibéré au 15 avril 2015. Les preuves fournies montrent de quoi est capable l'Ambassade de Mauritanie à Paris et en disent long sur ses intentions. Poursuivra-t-elle ses manigances pour briser la carrière de ses étudiants?

Source : Ibrahima Samba Dioum via Cridem

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Jeudi 2 Avril 2015
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