Premier congrès du Syndicat des Journalistes Mauritaniens (SJM) : Un premier pas vers la défense des intérêts des journalistes



Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! Et c’est le cas de le souligner aujourd’hui, dès lors que le premier congrès du Syndicat de Journalistes Mauritaniens ((SJM) s’est ouvert vendredi 18 décembre 2009 dans la matinée au palais des congrès à Nouakchott. A l’issue de ces deux jours de congrès, Houssein Ould Meddou a été reconduit à la tête du syndicat.


« Professionnels solidaires », c’est le thème sous lequel se tient ce congrès qui a mobilisé presse privée et médias publics d’Etat. Durant 48 heures que le congrès a duré, les congressistes ont eu à examiner le code de déontologie, la plateforme revendicative et l’élection d’un nouveau bureau. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence d’un parterre d’associations et de syndicats étrangers invités pour la circonstance ainsi que de plusieurs membres du gouvernement notamment : Mohamed Abdellahi Ould Boukhary, le ministre de la culture Cissé Mint Cheikh Ould Boyda et le Commissaire aux droits de l’homme, Mohamed Lemine Ould Dadde.
Ould Boukhary qui procédait à l’ouverture officielle du congrès, que le gouvernement mauritanien est prêt à soutenir pour la corporation syndicale et à promulguer des lois protégeant les journalistes. Il les a toutefois exhorté à s’abstenir de diffuser les informations portant atteintes à la sécurité et à l’unité nationale, les principes sacro-saints de la religion musulmane. Pour sa part, le président du SJM, M. Houssein Ould Meddou s’est dit d’abord satisfait d’observer un si grand nombre de journalistes issus de la presse indépendante et officielle se rencontrer pour l’idéal syndical. Il a ensuite dressé le bilan des activités du syndicat, en soulignant au passage, l’audience accordée récemment au bureau exécutif avec le chef de l’Etat, le président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz. Rencontre à l’issue de laquelle, le raïs a promis de créer un centre de formation à l’intention des journalistes. Housseïn Ould Meddou a déploré, par ailleurs, que le congrès se tienne au moment où un journaliste croupit en prison. Il a plaidé également en faveur de la suppression des sanctions contre les journalistes et l’enracinement de la liberté de presse en Mauritanie.
Jemil Ould Mansour, leader politique du parti islamiste « Tawassoul » et président du groupe parlementaire pour le plaidoyer en faveur les journalistes, un autre a demandé aux autorités de diminuer la pression exercée sur les journalistes et de les laisser travailler librement dans le cadre de leur mission. M. Libasse Hane représentant de la fédération internationale des journalistes (FIJ) a souligné la nécessité de créer des conditions décentes de travail pour le journaliste.

Plus de censures depuis 2005
Abdallah Ould Hormatallah, correspondant de RSF en Mauritanie a transmis l’excuse de Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, empêché pour répondre à l’invitation qui lui avait été adressée, à l’occasion de la tenue de ce congrès du Syndicat des Journalistes Mauritaniens. Il a transmis le message qui lui a été confiée par le secrétaire général de RSF.
Le message note que l’organisation, de puis des années, suit ‘‘l'évolution de la liberté de la presse en Mauritanie. Sous la dictature de Maaouiya Ould Taya, entre 1991 et 2005, nous avions recensé 101 actes de censure prononcés par les autorités à l'encontre de la presse indépendante. Seize cas pour Le Calame par exemple, et quatorze pour Mauritanie nouvelles. Depuis 2005, plus un seul. Des efforts considérables ont été fournis, de telle sorte que la situation s'est nettement améliorée.
Pour RSF, la situation de la presse indépendante mauritanienne s’est nettement améliorée grâce à un important travail de réforme du secteur, auquel les médias ont été associés et que Reporters sans frontières a été heureuse d'accompagner. Ainsi, dit-il, ‘‘la loi sur la presse a été assouplie, un organe de régulation a vu le jour, les verrous de la censure ont été levés, et la diffusion de RFI et d'autres médias étrangers a été rétablie. Cependant, les défis auxquels font face les journalistes de Nouakchott restent complexes, et les chantiers que peut entreprendre le gouvernement sont bien entendu nombreux’’. L’organisation qui a fait mention des promesses faites à RSF de sa rencontre passée avec Ould Abdel Aziz à Paris à l’occasion de sa visite officielle, a dit avoir préparé un certain nombre de recommandations qui vont envoyées sous peu au gouvernement mauritanien, à savoir : l'assainissement du secteur de la presse ; la nécessaire promulgation du décret d'application de la loi sur l'audiovisuel, facilitant la libéralisation effective des ondes ; la réforme de la législation sur Internet, de manière à combler le vide juridique concernant la presse en ligne.
A noter que le représentant du syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal et celui de la fédération algérienne des journalistes figuraient au nombre des invités étrangers.

Moussa Diop



Source : Le Quotidien

Dimanche 20 Décembre 2009
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