Ouverture du procès du pirate d’Air Mauritanie



Ouverture du procès du pirate d’Air Mauritanie
A Teldé, l’une des municipalités de Las Palmas, s’est ouvert le procès du pirate de l’air qui avait tenté en février 2007 de détourner un avion de la compagnie Air Mauritanie. Mohamed Abderrahmane Ould Beheda, qui avait été maîtrisé par les passagers et l'équipage après l'atterrissage à Gran Canaria avait été inculpé pour détournement illicite d’aéronef, menace et possession d’arme prohibée.


Jusqu’ici, l’apprenti pirate était détenu au secret et il a été présenté au tribunal en fourgon blindé et sous étroite surveillance de la Guardia civile. Lors de cette deuxième journée du procès, l’avocat général a requis 23 ans de prison ferme et 800 000 euros au titre de dommages et intérêts au bénéfice de la compagnie Air Mauritanie. Demain l’avocat commis d’office pour assurer la défense du prévenu Me Angeles del Valle Alvarez, essayera d’invoquer des circonstances atténuantes dans la mesure ou le pirate a déclaré que tout ce qu'il voulait, c'était obtenir l'asile politique dans la capitale française, Paris, car il y a ses amis et sa famille.
Par ailleurs jusqu'à présent la nationalité du pirate est encore l’objet de doute persistant. Lui il a déclaré qu’il était sahraoui alors que les documents pris en sa possession et qui indiquent qu’il est né en 1975, sont mauritaniens. Un de ces documents était un permis de conduire et l'autre est un livret maritime, mais évidemment ces documents peuvent être des faux.
Mohamed Abderahamane ould Bouheda - selon le nom qui figure sur ses documents - se dit sahraoui, installé en Mauritanie depuis vingt ans. Et ce jour il avait choisi le vol Nouakchott Nouadhibou Las Palmas pour le détourner et se rendre en France. Les premières déclarations du pirate rapportées par le commandant Dahmoudi font état de ressentiment à l’égard d’un occident qui opprime les musulmans. Plus tard, une passagère s’était souvenue d'avoir vu un policier lui remettre un porte-documents dans lequel auraient peut-être été glissées les armes, au départ de l'avion, en échange de quelques billets d’argent.

L'homme qui s’était introduit dans le cockpit une arme à la main avait déclaré au commandant: " Si les Espagnols s'approchent de l'avion quand on fait le plein, je tue un passager à l'arrière." "Mais si tu sors du cockpit, je quitterai l'avion et tu n'auras plus de pilote ; alors, reste là, on va trouver une solution", lui répond sans se démonter le commandant, qui croit désormais pouvoir s'en sortir.
Une arme toujours pointée sur sa tempe, il met en oeuvre un scénario osé, il atterrit brusquement, freine en deux temps, pour faire tomber le pirate, et permettre au second pilote mis au parfum en français de le neutraliser, avec l'aide de plusieurs hommes auxquels il avait demandé de se positionner derrière la porte du cockpit. Le pirate n'a pas compris le message en français, comme Dahmoudi le pressentait, "par chance", dit-il après coup. "Tout a été millimétré : il a basculé, une bagarre a éclaté. J'ai eu le temps de me mettre debout sur les freins, et de neutraliser une arme."
Le pirate de l'air est maîtrisé et ligoté par le reste de l'équipage, puis il est roué de coups par les passagers. Les seuls blessés sont les voyageurs qui ont sauté de l'avion à l'ouverture des portes, avant l'arrivée de la passerelle. Parmi eux, une jeune hôtesse de l'air mauritanienne.
Dans la soirée, le préfet des Canaries a annoncé que la police espagnole avait maîtrisé le pirate de l'air qui avait détourné un avion de la compagnie Air Mauritanie et ainsi prenait fin le premier détournement d’avion de l’histoire de la Mauritanie qui aura duré un peu plus de d’une heure.

Bouna Cherif


Source: Quotidien Nktt

Lundi 14 Décembre 2009
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