Menace jihadiste : Epée de Damoclès sur la Mauritanie



Menace jihadiste : Epée de Damoclès sur la Mauritanie
La recrudescence des attaques perpétrées par les mouvements jihadistes au Mali provoque peur et stupéfaction chez ses voisins. Particulièrement la Côte d’Ivoire et la Mauritanie menacés par un chef de guerre d’Ansar Eddine, cité par un organe de presse internationale. Bien que démentie par le mouvement jihadiste malien, la menace est prise très au sérieux dans l’opinion nationale qui scrute avec inquiétude un horizon plus ou moins sombre.

Séries d’attaques en territoire malien et menaces contre d’autres : le retour du Sphinx Ansar Eddine.
Les attaques à divers endroits du territoire malien et les menaces proférées contre la Côte d’Ivoire et la Mauritanie (bien que démentie par la suite), relancent le brûlant débat sur le terrorisme et l’insécurité sous régionale dans l’espace sahélo saharien et ouest africain, à côté de la question de Boko Haram combattue désormais militairement par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger.

Par ailleurs, le décryptage politique et sécuritaire à tête reposée de ces développements récents pourrait révéler une évolution pas forcément prévisible après l’opération « Serval » mise en branle en janvier 2013 pour libérer le septentrion malien.

Ces événements sécuritaires significatifs bien au-delà du symbolique, marque le retour sur le champ de guerre du mouvement malien d’obédience islamiste « Ansar Eddine ». Il s’agit de l’un des groupes islamo terroristes ayant occupé le Nord du Mali entre mars 2012 et janvier 2013.
Illustration avec ce passage tiré d’une dépêche de l’AFP « le groupe Ansar Eddine a revendiqué mardi deux attaques perpétrées pendant le week-end dernier à Nara et Fakola au Mali, et menacé de s’en prendre à la Mauritanie et la Côte d’Ivoire ».

Citant une personnalité du mouvement islamiste, la même source poursuit « nous revendiquons l’attaque de Nara et Celle de Fakola, terre d’Islam, pour punir les ennemis de l’Islam.
Nous allons multiplier les attaques en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’Islam » a poursuivi un prédicateur radical malien formé à l’école coranique.

Combat purement malien ou pacte tacite ?

Toutefois, après cet épisode, Ansar Eddine a démenti les supposées menaces contre la Mauritanie à travers la presse nationale, suivant un communiqué, mode opératoire classique des groupuscules islamistes terroristes.

La deuxième déclaration revendique les attaques perpétrées en territoire malien, et réfute les menaces proférées contre la Mauritanie et attribuées au mouvement « nous nions avec force les informations rapportées par la presse et faisant état d’une menace du groupe contre la Mauritanie.

Nous réaffirmons qu’Ansar Eddine est un mouvement islamiste local dont le combat vise à instaurer la Charia, loi d’Allah, sur la terre bénite du Mali ».
Ce communiqué ne pipe pas le moindre mot au sujet d’une Côte d’Ivoire, déjà sur le pied de guerre au plan sécuritaire et juridique.

Mais « le malentendu » avec Nouakchott semble levé. Ce qui devrait prolonger le « pacte tacite » de non agression qui semble dominer les relations entre notre pays et les groupuscules islamo terroristes depuis l’échange entre les deux parties d’un gendarme otage et un détenu islamiste.

Le poids des réalités géostratégiques

Toutefois, au-delà de ces épisodes forcément passagers, la toile de fond de la menace terroriste islamiste contre la Mauritanie reste un fait d’évidence. Un constat découlant des réalités géostratégiques pour vaste pays aux frontières poreuses, incrusté dans deux espaces complémentaires : l’Afrique de l’Ouest et le Sahara/Sahel, qui constituent une espèce de poudrière à retardement depuis plusieurs années.

Par ailleurs, l’évolution à grande vitesse des groupuscules terroristes islamistes à la fois dans leur vision et leur composition, rend précaire et révocable toute forme « d’entente tacite » de non agression.

C’est dire que de telles menaces iraient forcément au-delà du Mali et de la Côte d’Ivoire. D’ailleurs, selon nos confrères du site d’information en ligne, Taqadoumy, la police mauritanienne vient de découvrir la présence en Mauritanie d’une cellule dormante de Daech.

Celle-ci a été révélée suite à l’interpellation de l’étudiant, Mohamed Ould Cheikh Brahim, qui a conduit à l’arrestation de trois algériens soupçonnés de former avec lui une cellule de la redoutable organisation terroriste.

Le journal en ligne cite des noms de citoyens arabes qui ont dirigé le groupe dont deux, au moins, des dirigeants avaient rejoint les combattants jihadistes en Irak et au Levant.

Dans un pays comme le nôtre, où l’Islam est très présent dans la vie et le comportement de nos citoyens, il est tout à fait plausible que des gens, particulièrement au sein des milieux jeunes, tombent sous le charme de la propagande jihadiste. Cela est d’autant vrai qu’on ne fait pas grand-chose pour contrecarrer l’action destructrice de ces groupes auprès de notre jeunesse durement frappée par le chômage et le manque de perspectives.

Mohamed Mahmoud Ould Targui

Source: http://www.rmibiladi.com

Dimanche 19 Juillet 2015
Boolumbal Boolumbal
Lu 140 fois



Recherche


Inscription à la newsletter