
C'est une telle adhésion qui explique que chaque arrestation, chaque limogeage, trouve des échos favorables auprès des populations et contribue, sans nul doute, à inhiber les instincts budgétivores des responsables qui gèrent des millions, voire des milliards d'ouguiyas.
L'arrestation récente de Sid'El Moctar Ould Nagi, ancien ministre de Ould Taya, ancien gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie, repose pourtant la question de l'opportunité ou non de la " mise en examen " d'anciens responsables. Ould Nagi qui n'a pas servi sous la Transition militaire de 2005 - 2007, ni même sous le régime démocratique de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, est poursuivi pour une gestion qui, en principe, doit relever du fameux " ava Allahou an ma salaf " édicté par l'ancien président Ely Ould Mohamed Vall qui ne voulait pas qu'une telle chasse aux sorcières provoque l'arrestation, sinon la chute de tous les hommes du système politioco-militaro-affairiste érigé par Ould Taya deux décennies durant. Sage décision, pensent certains, qui évite aux organes de contrôle de l'Etat, l'Inspection Générale d'Etat (IGE) en tête, d'ouvrir la boîte de Pandore.
Cette nouvelle " affaire ", provoquée quelques jours seulement après la tenue d'élections sénatoriales partielles au cours desquelles Ould Nagi avait soutenu la candidature de son cousin, contre celle du candidat de l'UPR (Union Pour la République), remet en scelle la question de la " justice " très sélective du nouveau pouvoir. Elle ravive la polémique sur le bien fondé ou non d'arrestations à relents politiques évidents, comme celles qui ont conduit en prison l'ancien Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghef et d'anciens directeurs généraux de la défunte compagnie aérienne Air Mauritanie. Une justice qui vient certes de prendre une nouvelle forme, avec un contingent de hauts responsables débarqués du haut de leurs fonctions très lucratives mais non poursuivis pour le moment, s'il y a lieu de le faire. Demander à Boïdiel Ould Houmeïd de payer une centaine de millions d'ouguiyas, au nom d'une mauvaise gestion de la CNAM (Caisse Nationale d'Assurances Maladies) et chercher à rendre gorge à Ould Nagi pour la disparition, subitement constatée, de quelques milliards d'ouguiyas, alors que l'institution qu'il dirigeait, il y a sept ans, usait et abusait de faux chiffres, révélés, en 2005, par Zeine Ould Zeidane, ancien gouverneur de la BCM devenu Premier ministre sous Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Une découverte ayant conduit à de sévères admonestations de la part du Fonds Monétaire International (FMI). On semble avoir oublié, dans cette affaire, que les déboires de la BCM remontent à la période entre 1996 et 2001, comme l'aurait révélé, en août 2005, la conclusion d'un inventaire interne mené durant trois mois et à l'issue duquel le contrôleur général de la caisse et le caissier ont été placés en détention préventive avant d'être tout simplement relâchés ! Au cours de cette période, la BCM avait connu trois gouverneurs dont seul Ould Nagi est, bizarrement, inquiété aujourd'hui ! Délit de faciès d'opposant ou bien arrestation sur présomption qu'une enquête doit nécessairement prouvée ?
Comme en juin 2005, où le Fonds Monétaire International avait dénoncé l'usage excessif (jusqu'en 2003) de la planche à billet et également déploré une gestion clientéliste des ressources en devises de la BCM, il est nécessaire que la situation de l'institution d'émission soit assainie, non pas sur une période impliquant la gestion d'un seul homme mais à partir de 1996, date reconnue par les experts comme étant le début de sa descente aux enfers.
Un audit qui ne devait donc pas se limiter à l'inventaire des caisses de la BCM mais éclaircir les conditions de l'utilisation de la manne provenant des Accords de pêches avec l'Union Européenne ainsi que les abus et dépassements des différents gouverneurs qui se sont succédés à la tête de la BCM. Autrement, on donnera l'impression de s'en prendre au maillon faible de la chaîne et de se concentrer seulement, à dessein, sur une période déterminée.
La même question pourrait être reposée à propos de l'affaire d'Air Mauritanie, ou de toute autre entreprise publique qui a coulé à cause d'une accumulation d'erreurs.
L'affaire d'Air Mauritanie ne finit pas de soulever des questions troublantes, au moment où les liquidateurs n'arrivent pas à vendre le patrimoine de la compagnie.
D'abord parce que le scandale de sa mise à mort programmée n'a impliqué, là aussi, que des opposants au régime. Une exploitation politique plus qu'évidente qui a donné lieu à des interprétations de toutes sortes quant à son utilisation à des fins autres que celles visant à tirer au clair les dessous d'un scandale où l'Etat est, en principe, le premier responsable de la faillite de la compagnie.
Aujourd'hui, la question du Crédit agricole risque de suivre la même voie. La volonté manifeste du président Aziz de lutter contre la gabegie est perfidement détournée par quelques - uns de ses soutiens pour servir d'arme et de chantage contre d'irréductibles opposants. Une vieille rengaine de l'ère Taya qui risque, à la longue, de vider la démocratie de son sens et de consacrer la toute puissance du parti - Etat.
Source: L'authentique
L'arrestation récente de Sid'El Moctar Ould Nagi, ancien ministre de Ould Taya, ancien gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie, repose pourtant la question de l'opportunité ou non de la " mise en examen " d'anciens responsables. Ould Nagi qui n'a pas servi sous la Transition militaire de 2005 - 2007, ni même sous le régime démocratique de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, est poursuivi pour une gestion qui, en principe, doit relever du fameux " ava Allahou an ma salaf " édicté par l'ancien président Ely Ould Mohamed Vall qui ne voulait pas qu'une telle chasse aux sorcières provoque l'arrestation, sinon la chute de tous les hommes du système politioco-militaro-affairiste érigé par Ould Taya deux décennies durant. Sage décision, pensent certains, qui évite aux organes de contrôle de l'Etat, l'Inspection Générale d'Etat (IGE) en tête, d'ouvrir la boîte de Pandore.
Cette nouvelle " affaire ", provoquée quelques jours seulement après la tenue d'élections sénatoriales partielles au cours desquelles Ould Nagi avait soutenu la candidature de son cousin, contre celle du candidat de l'UPR (Union Pour la République), remet en scelle la question de la " justice " très sélective du nouveau pouvoir. Elle ravive la polémique sur le bien fondé ou non d'arrestations à relents politiques évidents, comme celles qui ont conduit en prison l'ancien Premier ministre, Yahya Ould Ahmed Waghef et d'anciens directeurs généraux de la défunte compagnie aérienne Air Mauritanie. Une justice qui vient certes de prendre une nouvelle forme, avec un contingent de hauts responsables débarqués du haut de leurs fonctions très lucratives mais non poursuivis pour le moment, s'il y a lieu de le faire. Demander à Boïdiel Ould Houmeïd de payer une centaine de millions d'ouguiyas, au nom d'une mauvaise gestion de la CNAM (Caisse Nationale d'Assurances Maladies) et chercher à rendre gorge à Ould Nagi pour la disparition, subitement constatée, de quelques milliards d'ouguiyas, alors que l'institution qu'il dirigeait, il y a sept ans, usait et abusait de faux chiffres, révélés, en 2005, par Zeine Ould Zeidane, ancien gouverneur de la BCM devenu Premier ministre sous Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Une découverte ayant conduit à de sévères admonestations de la part du Fonds Monétaire International (FMI). On semble avoir oublié, dans cette affaire, que les déboires de la BCM remontent à la période entre 1996 et 2001, comme l'aurait révélé, en août 2005, la conclusion d'un inventaire interne mené durant trois mois et à l'issue duquel le contrôleur général de la caisse et le caissier ont été placés en détention préventive avant d'être tout simplement relâchés ! Au cours de cette période, la BCM avait connu trois gouverneurs dont seul Ould Nagi est, bizarrement, inquiété aujourd'hui ! Délit de faciès d'opposant ou bien arrestation sur présomption qu'une enquête doit nécessairement prouvée ?
Comme en juin 2005, où le Fonds Monétaire International avait dénoncé l'usage excessif (jusqu'en 2003) de la planche à billet et également déploré une gestion clientéliste des ressources en devises de la BCM, il est nécessaire que la situation de l'institution d'émission soit assainie, non pas sur une période impliquant la gestion d'un seul homme mais à partir de 1996, date reconnue par les experts comme étant le début de sa descente aux enfers.
Un audit qui ne devait donc pas se limiter à l'inventaire des caisses de la BCM mais éclaircir les conditions de l'utilisation de la manne provenant des Accords de pêches avec l'Union Européenne ainsi que les abus et dépassements des différents gouverneurs qui se sont succédés à la tête de la BCM. Autrement, on donnera l'impression de s'en prendre au maillon faible de la chaîne et de se concentrer seulement, à dessein, sur une période déterminée.
La même question pourrait être reposée à propos de l'affaire d'Air Mauritanie, ou de toute autre entreprise publique qui a coulé à cause d'une accumulation d'erreurs.
L'affaire d'Air Mauritanie ne finit pas de soulever des questions troublantes, au moment où les liquidateurs n'arrivent pas à vendre le patrimoine de la compagnie.
D'abord parce que le scandale de sa mise à mort programmée n'a impliqué, là aussi, que des opposants au régime. Une exploitation politique plus qu'évidente qui a donné lieu à des interprétations de toutes sortes quant à son utilisation à des fins autres que celles visant à tirer au clair les dessous d'un scandale où l'Etat est, en principe, le premier responsable de la faillite de la compagnie.
Aujourd'hui, la question du Crédit agricole risque de suivre la même voie. La volonté manifeste du président Aziz de lutter contre la gabegie est perfidement détournée par quelques - uns de ses soutiens pour servir d'arme et de chantage contre d'irréductibles opposants. Une vieille rengaine de l'ère Taya qui risque, à la longue, de vider la démocratie de son sens et de consacrer la toute puissance du parti - Etat.
Source: L'authentique