La ville de Nouakchott envahie par les taxis : Un gagne pain qui dérange



La ville de Nouakchott envahie par les taxis : Un gagne pain qui dérange
Embouteillages, carambolages, sont les lots quotidiens des usagers de la circulation à Nouakchott qui perdent chaque jour des minutes précieuses dans cet enfer à ciel ouvert.
Ce dysfonctionnement est accentué par la multitude de taxis que l’on rencontre dans toutes les artères de la capitale.

Particulier le jour, taxi la nuit, aucune marque de voiture n’échappe à cette boulimie de gain facile.
En effet, on rencontre une ribambelle de voitures de luxe dans la circulation (Mercedes élégance », Toyota » Carina », Golf etc.) qui cherchent leur pitance tous les jours, volant ainsi au passage, la vedette aux autres voitures. De nos jours, on arrive plus à faire la différence entre un taxi et un véhicule particulier.
Une anarchie qui fait trembler de peur les piétons qui ne savent plus sur quel pied danser, tellement le danger est présent autour d’eux.
Pour connaître les rouages de ce métier, notre reporter a fait un tour dans le club restreint des taximen qui acceptent de partager les secrets de leur labeur.

Plus ça roule, plus ça gagne
« Garage sénégalais », il est 18 heures ; situé en plein centre du quartier du 5e arrondissement, à cheval avec le bouillant marché « Thieub thieub », il commence à s’animer avec l’arrivée des chauffeurs qui doivent assurer la relève du soir.
Autour du vendeur de café, ils parlent de tout et de rien, heureux de redémarrer une nouvelle journée. Entre bâillement et impatience, MD chauffeur raconte « J’attend mon ami qui ne doit pas être loin. Il roule le matin et moi le soir. »
Dans une ambiance funeste, le chef du garage, un vieux rompu à la tâche coordonne tout ce remue-ménage depuis des années. Un vrai travail de fourmis qui respecte la ponctualité des chauffeurs. « Ici, tous mes chauffeurs ont le permis » dira t-il pour assurer ses arrières.
Quant à savoir le nombre de voitures qu’il gère et les noms de leurs propriétaires, c’est un sourire que nous recevons comme réponse, mais il affirme que ces derniers viennent chaque soir récupérer leur gain journalier qui tourne entre les 5000 ou 6000UM. Du bonheur pour ces propriétaires qui se frottent déjà les mains à l’approche de la tombée de la nuit.
Si la voiture est en panne, le chauffeur doit payer le dépannage, il doit aussi assurer son carburant » ajoute t-il. Et lui dans toute cette histoire combien il gagne pour service rendu « Juste la dépense quotidienne », rétorque t-il.
Souvent décriés comme étant les principaux bénéficiaires de ce deal, LS, chauffeur depuis une dizaine d’année tente de défendre ses compères « le métier de taximan est maintenant saturé en Mauritanie, avant il n’ y avait pas beaucoup de taxis, mais maintenant c’est le comble, maugrée t-il
Plus le temps passe, plus le garage devient libre ; martyrisé par les roues et les vrombissements assourdissants des voitures qui venaient de tous les lieux prêtes à découvrir de nouvelles aventures.

Les véhicules particuliers entrent dans la danse

Dans cette course contre la montre, tous les coups bas sont permis pour grappiller quelques ouguiyas de plus, surtout la nuit, quand le client commence à se faire rare.
Il est 21 heures et le carrefour de la Capitale affiche toujours plein. Des files interminables se disputent les rares taxis à destination de Dar naim. Ainsi ils ne refusent pas d’être entrelacés les uns sur les autres au grand bonheur du taximan qui peut gagner jusqu’à 1000 UM l’aller.
Plus ça roule, plus ça gagne la nuit ! Les inconditionnels de la route ne vous diront pas le contraire, d’ailleurs, c’est pourquoi on rencontre les véhicules particuliers dans la pénombre de la nuit. Ils font des allers-retours interminables jusque dans les bas fonds des banlieues pour arrondir une fin du mois récalcitrante.
Un vrai gagne pain qui tire aujourd’hui dans son sillage des milliers de personne, mais nombreux sont ceux qui malheureusement roulent sans permis de conduire, des jeunes en particulier.
Face à l’étroitesse des routes et à l’absence de gares routières, la capitale somnole tous les jours face à ce goulot d’étranglement qui continue de prendre ses habitants en otage.
Un phénomène qui demande une restructuration du milieu pour mieux accompagner le programme de bitumage des routes destiné à rendre fluide la circulation dans la Capitale.

Dialtabé


Source: Le quotidien

Mardi 10 Novembre 2009
Boolumbal Boolumbal
Lu 369 fois



Recherche


Inscription à la newsletter