La négligence de l'économie maritime en Mauritanie | Par Sidi Mohamed Cheikh, Senior maritime Consultant



La mer est un milieu hostile qui a sa propre réglementation dont les normes deviennent de plus en plus exigeantes. L’action publique en mer comporte plusieurs volets qui interagissent à des degrés divers les uns avec les autres.

Ces volets concernent à la fois des activités économiques (pêches maritimes, aquaculture, transport, servitudes maritimes, extraction pétrolière et minières, énergie marine et tourisme). Ils concernent aussi l’action propre des pouvoirs publics (surveillance et contrôle en mer, protection des milieux marins, sûreté maritime, sécurité maritime, sauvetage en mer, sauvegarde du patrimoine…).

L'accroissement des transports maritimes et des chargements à risques, ainsi que le développement des activités économiques et de loisirs en mer ont entraînés une évolution du rôle de l'État en mer. Le vocable d'Action de l'État en mer (AEM) regroupe toutes les missions relevant en mer de l'État, à l'exception des missions liées à la défense nationale. Ces missions comprennent des missions d'administration et de gestion, mais aussi des missions de police et des missions opérationnelles.

A l’état actuel, l’incohérence, l’éparpillement des efforts, et la faiblesse de la capacité humaine, matérielle et financière. Ainsi que la pluralité des lois, le chevauchement des attributions, le conflit de compétence et la diversité des intervenants constituent l’handicap majeur au développement et à la promotion de l’économie maritime nationale.

Malgré que la rente des activités du transport maritime, de la servitude maritime et des services connexes rendus aux navires ne cesse de s’accroitre, elle est de plus en plus croissante et s’inscrit dans la durabilité des activités économiques du commerce maritime international. Les différentes stratégies sectorielles ont négligées voir occultées le développement et la promotion de celles-ci, en faveur de l’activité de la pêche connue par les Mauritaniens comme la plus rapide source de richesse.

Cependant, le développement de l’activité de la pêche maritime restera sans nul doute boiteux, à défaut d’absence d’une stratégie maritime cohérente et globale visant la promotion synchronisée de toutes les activités exercées dans le milieu maritime (pêche, transport, servitude, extraction et tourisme) conformément aux obligations maritimes internationales. Car le développement de la pêche repose sur l’émergence de toutes ces filiales notamment par la gestion rationnelle des ressources halieutiques, l’amélioration de la qualité, l’accroissement de la valeur ajoutée, le renforcement des infrastructures et des structures d’accueils (ports et services annexes, usines de traitement), le renouvellement et la modernisation de la flotte (navires de pêches, pirogues,…etc.) ainsi que la promotion de l’élément humain.

Par ailleurs la concentration de l’activité de la pêche, la dé promotion du pavillon national suite à la dégradation des outils de productions (navires), l’insuffisance des capacités d’infrastructures et des structures d’accueils, la déprofessionnalisation des opérateurs, et l’absence totale des points de débarquements aménagés de la pêche artisanale et côtière le long du littoral constituent l’handicap principal au développement harmonieux du secteur de la pêche et de l’économie maritime.

Désormais, les stratégies Gouvernementales sont appelées plus qu’avant à se tourner complètement vers la mer, ce milieu reconnu comme source de richesse et potentiel créateur d’emplois devient aujourd’hui la solution ciné qu’a non au développement des économies des pays Africains.

En effet, l’environnement évolutif des activités, affaires, métiers et professions maritimes d’une manière spécifique (Consignations, Aconiers, Courtiers, Servitude, Pilotages, Remorquage, Expertises, Dockers, Manutentionnaires, Avitaillement, Assistance en mer, sociétés d’inspections, …etc.) Nécessite une nouvelle réorganisation permettant la mise à niveau du cadre juridique et institutionnel de l’administration maritime afin de répondre aux défis majeur que pose la gestion de son domaine et de ses activités maritimes, y compris la Zone Economique Exclusive (ZEE), son littoral, ses navires, ses ports, et les autres activités récréatives liées à la mer.

Aussi, la valorisation de la position géostratégique de la Mauritanie comme carrefour de routes maritimes reliant le nord au sud, pour le passage de plus de 10 000 navires de commerce maritime international par an près de nos cotes longues de 720 Km ouverte sur l’océan Atlantique. Ainsi que les extensions ces dernières années des installations portuaires du pays, et les diverses opérations d’exploration et d’exploitation pétrolières et/ou gazières en offshore national. Passe immanquablement par la promotion des services rendus aux navires en passage, en escale ou relâchant dans les eaux sous juridiction nationale.

Outre l’impact sociaux-économique du développement desdites activités de l’économie maritime méconnues par les opérateurs publiques et/ou privés à travers l’activation de la convention CNUCED 40-40-20 des chargeurs nationaux, la privatisation des services rendus aux navires, et la promotion du pavillon national exerçant le transport et la servitude maritime à l’échelle national et international. La rente publique sera renforcée par la récupération d’important manque à gagniez des caisses de l’Etat par défaut d’organisation structurelle, à travers les redevances et les taxes sur les prestations et services découlant des obligations de l’Etat du pavillon, du port et/ou côtier, ainsi que les agréments des professions maritimes auxiliaires.

Enfin, il est grand temps que la politique du changement constructif dirigée par Son Excellence Monsieur le Président de la République sur tous les plans et dans tous les secteurs touche celles des plus vitaux de l’économie nationale et internationale.

Sidi Mohamed Ould Mohamed Cheikh
Consultant International des Affaires maritimes

Source : Sidi Mohamed Cheikh

Jeudi 3 Novembre 2016
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