
Le résultat du renouvellement du tiers du sénat fait entrevoir les sombres perspectives que le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et le Rassemblent des Forces Démocratiques (RFD) sont en droit d'attendre de leur échec répété à la présidentielle de juillet 2009 et aux sénatoriales du dimanche.
Il faut dire que la décomposition de l'opposition qui prend les allures de déroute ne date pas d'aujourd'hui. Tout a commencé avec le RFD, quand il a " préparé " et mis en exécution avec les Généraux la destitution du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Dès l'instant, le mal était fait. Le retournement spectaculaire d'Ahmed Ould Daddah, revenant à ses anciennes amitiés a laissé d'énormes séquelles : une fronde interne au RFD, suscitée ou non par le pouvoir, et un climat de suspicion entre ce parti et le Front. Et c'est sur cela que le pouvoir va merveilleusement jouer pour mener une opération de débauchage dans laquelle tous les moyens vont être utilisés. Ce débauchage profite de la confusion judiciaire qui pèse sur l'ancien Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef et trois autres leaders de l'opposition arrêtés dans le cadre d'un scandale supposé de détournements de biens publics. Leur libération donne lieu à un marchandage dans le cadre des Accords de Dakar. Mais l'objectif du pouvoir était atteint. Tous ceux qui avaient quelque chose à se reprocher ont compris qu'une épée de Damoclès est suspendue sur leurs têtes. S'opposer dans ces circonstances était un risque que seul des hommes politiques comme Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah et Mohamed Ould Maouloud savent prendre.
Ceux qui étaient devenus " opposants " par la force des choses n'ont pas tardé à céder aux sirènes du président Aziz...
La stratégie du pouvoir était toute simple : scier l'opposition institutionnelle, incarnée par le FNDD et le RFD, en procédant au débauchage au sein de ces deux " clans " liés pour le meilleur et non pour le pire, de personnalités qui comptent. Ainsi le pouvoir a réussi à convaincre le député Kane Hamidou Baba de disputer à Ahmed Ould Daddah, même sans réelle conviction, un parti qui se confond avec lui. Une sorte de divertissement qui a fini par semer le doute dans l'esprit de bon nombre de militants du RFD, par le biais d'un solide battage médiatique orchestré par plusieurs officines du pouvoir.
La même stratégie a aussi servi à casser le FNDD. Le coup de maître de Aziz a été de pousser les islamistes de Tawassoul à applaudir des mains et des pieds la rupture des relations infamantes avec l'Etat d'Israël, après avoir salué comme un premier pas le gel de ces rapports. Une mesure très populaire, du reste, qui a contenté la rue mauritanienne, mais dont la conséquence politique la plus notoire a été d'avoir poussé les islamistes dans les bras de Ould Abdel Aziz. Ce dernier savait que rien n'allait plus entre le RFD et Tawassoul depuis la " trahison " de la mairie de Tevragh - Zeina, quand les conseillers du premier ont débarqué Yaye N'Diaw Coulibaly de son poste de maire.
Il était alors naïf de la part de l'opposition de conjuguer déjà au passé des démêlés, survenues en pleine crise politique, au moment où le pouvoir de Sidioca était déjà visé par une procédure de destitution à laquelle le RDF allait participer avant de se rendre compte que, lui aussi, était dans le collimateur des généraux.
Opposition : Morcelé et affaibli
L'opposition, hantée par les démons de la division, avec la fameuse question de la création des courants, ne donne plus de la voix. Tout le monde fait ce que bon lui semble. Le président du RFD, n'est pas écouté par les " copains ", transfuges du défunt PRDS qui ont adhéré au parti et qui ont de l'influence plus que les animateurs officiels du Rassemblent, tout le long de la première Transition et, ultérieurement, de la Fronde contre Sidioca. Ce qui aurait découragé la détermination du RFD à maintenir le cap dans la logique d'une opposition forte et républicaine prônée par Ahmed Ould Daddah au lendemain de sa défaite face à Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Dans le camp du FNDD, les choses ne se présentaient pas sous de meilleurs auspices. L'alliance contre nature entre les " gens " d'Adil et l'opposition traditionnelle (APP, UFP, Tawassoul) était vue comme une amitié de circonstance appelée à voler en éclats dès le retour à une situation normale. C'est pourquoi beaucoup d'observateurs n'ont pas cru au sérieux de la " sainte " alliance derrière Messaoud Ould Boulkheir lors de la Présidentielle de juillet dernier. Le score de 16% est, pour ces observateurs, nettement en deçà des attentes, vu que la mobilisation derrière le leader harratine n'a pas été très forte dans les milieux conservateurs où les grands électeurs détenaient tous les pouvoirs. D'aucuns pensent que c'est cette même appréhension qui explique l'impossibilité de l'APP de gagner le troisième siège de sénateur à Nouakchott où l'application de la proportionnelle facilitait la tâche de l'opposition.
On en arrive aujourd'hui à croire à la " mort programmée " de l'opposition parlementaire. Tous les radicaux de l'Assemblée nationale, notamment Messaoud Ould Boulkheir et les députés du FNDD, accusent le camp de Ould Abdel Aziz de recourir à la corruption pour mieux contrôler ce qui reste encore de l'opposition institutionnelle. Taya l'avait fait en son temps. Il avait réussi à fragiliser l'UFD, à la diviser puis à la faire disparaître. Pourquoi pas Aziz avec son opposition ?
Source: L'aurhentique
Il faut dire que la décomposition de l'opposition qui prend les allures de déroute ne date pas d'aujourd'hui. Tout a commencé avec le RFD, quand il a " préparé " et mis en exécution avec les Généraux la destitution du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Dès l'instant, le mal était fait. Le retournement spectaculaire d'Ahmed Ould Daddah, revenant à ses anciennes amitiés a laissé d'énormes séquelles : une fronde interne au RFD, suscitée ou non par le pouvoir, et un climat de suspicion entre ce parti et le Front. Et c'est sur cela que le pouvoir va merveilleusement jouer pour mener une opération de débauchage dans laquelle tous les moyens vont être utilisés. Ce débauchage profite de la confusion judiciaire qui pèse sur l'ancien Premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghef et trois autres leaders de l'opposition arrêtés dans le cadre d'un scandale supposé de détournements de biens publics. Leur libération donne lieu à un marchandage dans le cadre des Accords de Dakar. Mais l'objectif du pouvoir était atteint. Tous ceux qui avaient quelque chose à se reprocher ont compris qu'une épée de Damoclès est suspendue sur leurs têtes. S'opposer dans ces circonstances était un risque que seul des hommes politiques comme Messaoud Ould Boulkheir, Ahmed Ould Daddah et Mohamed Ould Maouloud savent prendre.
Ceux qui étaient devenus " opposants " par la force des choses n'ont pas tardé à céder aux sirènes du président Aziz...
La stratégie du pouvoir était toute simple : scier l'opposition institutionnelle, incarnée par le FNDD et le RFD, en procédant au débauchage au sein de ces deux " clans " liés pour le meilleur et non pour le pire, de personnalités qui comptent. Ainsi le pouvoir a réussi à convaincre le député Kane Hamidou Baba de disputer à Ahmed Ould Daddah, même sans réelle conviction, un parti qui se confond avec lui. Une sorte de divertissement qui a fini par semer le doute dans l'esprit de bon nombre de militants du RFD, par le biais d'un solide battage médiatique orchestré par plusieurs officines du pouvoir.
La même stratégie a aussi servi à casser le FNDD. Le coup de maître de Aziz a été de pousser les islamistes de Tawassoul à applaudir des mains et des pieds la rupture des relations infamantes avec l'Etat d'Israël, après avoir salué comme un premier pas le gel de ces rapports. Une mesure très populaire, du reste, qui a contenté la rue mauritanienne, mais dont la conséquence politique la plus notoire a été d'avoir poussé les islamistes dans les bras de Ould Abdel Aziz. Ce dernier savait que rien n'allait plus entre le RFD et Tawassoul depuis la " trahison " de la mairie de Tevragh - Zeina, quand les conseillers du premier ont débarqué Yaye N'Diaw Coulibaly de son poste de maire.
Il était alors naïf de la part de l'opposition de conjuguer déjà au passé des démêlés, survenues en pleine crise politique, au moment où le pouvoir de Sidioca était déjà visé par une procédure de destitution à laquelle le RDF allait participer avant de se rendre compte que, lui aussi, était dans le collimateur des généraux.
Opposition : Morcelé et affaibli
L'opposition, hantée par les démons de la division, avec la fameuse question de la création des courants, ne donne plus de la voix. Tout le monde fait ce que bon lui semble. Le président du RFD, n'est pas écouté par les " copains ", transfuges du défunt PRDS qui ont adhéré au parti et qui ont de l'influence plus que les animateurs officiels du Rassemblent, tout le long de la première Transition et, ultérieurement, de la Fronde contre Sidioca. Ce qui aurait découragé la détermination du RFD à maintenir le cap dans la logique d'une opposition forte et républicaine prônée par Ahmed Ould Daddah au lendemain de sa défaite face à Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
Dans le camp du FNDD, les choses ne se présentaient pas sous de meilleurs auspices. L'alliance contre nature entre les " gens " d'Adil et l'opposition traditionnelle (APP, UFP, Tawassoul) était vue comme une amitié de circonstance appelée à voler en éclats dès le retour à une situation normale. C'est pourquoi beaucoup d'observateurs n'ont pas cru au sérieux de la " sainte " alliance derrière Messaoud Ould Boulkheir lors de la Présidentielle de juillet dernier. Le score de 16% est, pour ces observateurs, nettement en deçà des attentes, vu que la mobilisation derrière le leader harratine n'a pas été très forte dans les milieux conservateurs où les grands électeurs détenaient tous les pouvoirs. D'aucuns pensent que c'est cette même appréhension qui explique l'impossibilité de l'APP de gagner le troisième siège de sénateur à Nouakchott où l'application de la proportionnelle facilitait la tâche de l'opposition.
On en arrive aujourd'hui à croire à la " mort programmée " de l'opposition parlementaire. Tous les radicaux de l'Assemblée nationale, notamment Messaoud Ould Boulkheir et les députés du FNDD, accusent le camp de Ould Abdel Aziz de recourir à la corruption pour mieux contrôler ce qui reste encore de l'opposition institutionnelle. Taya l'avait fait en son temps. Il avait réussi à fragiliser l'UFD, à la diviser puis à la faire disparaître. Pourquoi pas Aziz avec son opposition ?
Source: L'aurhentique