Haro sur l’expropriation des terres



Haro sur l’expropriation des terres
Le président de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA- Mauritanie- une ONG antiesclavagiste et de défense des droits humains), Birame Ould Dah Ould Abeid, a vivement critiqué la Déclaration de Politique Générale (DPG) du premier Ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, présentée le mercredi 6 janvier devant le parlement et «l’expropriation» des terres dont sont « victimes » les populations de la vallée du fleuve lundi au cours d’une conférence de presse. Il n’a pas présenté de cas précis mais semble dénoncer une hégémonie ‘’arabo berbère’’ sur le pays. Exactement comme le pensait le FLAM historique.

Au cours de cette rencontre, le président de l’IRA, se présentant comme activiste des droits de l’homme, a relevé 17 mois après « la prise effective » du pouvoir par Mohamed Ould Abdel Aziz « les recommandations des Etats Généraux de la Démocratie (EGD) se rapportant au traitement des problèmes structurels de la Mauritanie : passif humanitaire et esclavage » restent lettre morte « dans les volets les plus significatifs ».
A titre d’illustration, Ould Abeid s’insurge contre « l’impunité assurée aux présumés auteurs de crimes de tortures et exécutions extra judiciaires, l’absence de répression» et même « la validation des pratiques esclavagistes » malgré l’adoption d’une loi incriminant et criminalisant le phénomène en 2007.
Autant de problèmes occultés et même totalement zappés par la Déclaration de Politique Générale du premier Ministre. Attitude s’inscrivant « dans une logique de négation » des questions de fond qui interpellent l’avenir de l’unité nationale et du pays tout entier, estime le premier responsable de l’IRA.
Lors de sa sortie du lundi, Birame Ould Dah Ould Abeid a longuement évoqué la réalité récurrente de l’expropriation des terres dans la vallée du fleuve et invité les nouvelles autorités mauritaniennes à prendre toutes les dispositions légales et humaines pour rétablir ces populations dans leurs droits « spoliés ».
Déportées au Sénégal en 1989, ces populations sont revenues en Mauritanie à titre individuel entre 1997 et 2003, bien avant l’accord tripartite de novembre 2007, signé entre les gouvernements mauritanien, sénégalais et le Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés (HCR) qui comporte les clauses du retour organisé vers la Mauritanie.

Les expropriations, une réalité récurrente

Présents lors de cette conférence de presse, les représentants de ces communautés : Amadou Baba Ly, du village de Diawar, Mamadou Alpha Aw, de Doué – Mauritanie, Moussa Sidi Sarr de n’Gawle….ont tous déclaré représenter des communautés dont l’ensemble fait plus de 3ooo individus répartis dans plusieurs villages de la région de Rosso, rentrées en Mauritanie depuis une dizaine d’années « privées de leurs terres de culture occupés par d’autres individus avec la complicité de l’administration locale ».
Le représentant d’une communauté de 600 individus, exploitant un projet agricole avant les événements de 1989, affirme ne dispose aujourd’hui que d’un terrain de 20 hectares pour toute la communauté.
Les plaignants avancent les noms des individus aux quels leurs terres ont été attribuées.
Toutes ces localités se trouvent dans la région de Rosso (Sud-Ouest de la Mauritanie).
Certaines parmi ces populations n’ont pas pu reprendre possession également leurs anciens lieux d’habitation, selon la thèse de leurs représentants.
Plusieurs correspondances adressées aux différents présidents de la République et aux membres du gouvernement (premier ministre de la justice, de l’intérieur, commissaire aux droits de l’homme…) sont restées « infructueuses » ajoutent les plaignants.
Ils estiment ainsi que le nouveau discours, sur l’égalité et la justice, développé par différents régimes depuis le coup d’état du 3 août 2005, est sans effet sur la réalité des faits et le comportement d’une administration foncièrement hostile à la remise en cause de certains privilèges.
L’IRA considère que ce comportement porte « atteinte à l’unité » et à « la cohésion nationale. Un problème dont la solution définitive exige l’abolition de la loi domaniale de 1983, un changement de mentalités, mais un règlement pénal sur la responsabilité des autorités administratives coupables d’une forme de gabegie encore tolérée par le pouvoir centrale.

Cheikh Sidya

Source: Biladi

Mardi 12 Janvier 2010
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