Gouvernement : Quel premier Ministre pour Aziz ?



Gouvernement : Quel premier Ministre pour Aziz ?
Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’est lancé dans une vaste opération d’assainissement de la gestion des affaires publiques. Mais aujourd’hui, il a plus que jamais besoin d’un Chef de gouvernement craint et respecté.

On en parle de plus en plus dans le sérail présidentiel. Comme il le promettait avant son installation dans le maroquin présidentiel, le président de la République a enfourché son cheval de bataille contre les malversations et la mauvaise gestion.

Une politique saluée par les observateurs et notamment les bailleurs de fonds qui y voient une occasion pour notre pays de tourner la page des passe-droits et de la concussion.



Pas de fumée sans feu !

Depuis quelques semaines, c’est en conseil des ministres que l’on apprend que beaucoup de responsables ont tout simplement été limogés sans autre affectation. Cela a toujours été le cas suite à des affaires scabreuses que la presse privée a su révéler. Cette atmosphère présage bien que la vieille tradition de l’impunité dont la Mauritanie a beaucoup souffert n’est plus à l’ordre du jour. Il faut aussi reconnaître à l’Inspection Générale de l’Etat ce qui lui appartient.

Pas de complaisance de l’IGE qui aurait valu complicité avec les responsables de la gestion des deniers publics. Les dernières mesures individuelles prises en conseil des ministres traduisent bien cette velléité d’assainissement. La Cnss, la direction de l’agriculture, la direction de l’élevage, la DAF du département de l’agriculture, la Radio et même le cabinet du ministère de l’hydraulique sont concernés par ce toilettage.

Tout y passe. Et ce n’est certainement pas fini. A moins que les fonctionnaires ne se montrent plus «indulgents » avec l’argent publique. A ces mesures concernant la gestion des deniers publics, il faut aussi ajouter les mesures de réduction des dépenses publiques par l’immobilisation du parc des 4X4 qui outre la consommation en combustible coûtaient aussi cher pour leur maintenance. La confusion de ces outils de travail avec les caprices des fonctionnaires et de leurs proches ont appauvri l’Etat au grand profit des concessionnaires exclusifs de ces bolides.

L’actuel PM, un bon ambassadeur à Paris.

Pour autant, l’on se rend compte que le gouvernement actuel et son premier Ministre semble lui-même dépassé par l’ampleur des affaires issues des départements. Le contrôle interne propre à chaque département n’est souvent actionné que pour des règlements de compte avec des subordonnés. L’organisation administrative et la gestion des budgets alloués à chaque département entament la responsabilité des ordonnateurs, notamment les secrétaires généraux des départements.

Sur ces questions, l’actuel premier Ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf d’aucuns pensent que sa mission première est terminée- semble peu enclin à «déranger » ses collaborateurs au gouvernement. La « mollesse » du premier Ministre en fait l’homme donné partant par toutes les rumeurs en cours actuellement. Est-ce une demande populaire ou tout simplement la recherche d’un meilleur Chef d’orchestre pour un gouvernement pas assez entreprenant. Toujours est-il qu’on le prédit à une reconversion à l’ambassade de Mauritanie à Paris. Un poste qui lui siérait, lui qui connaît bien les rouages de la diplomatie européenne.

Et l’Opposition dans tout ça ? Depuis des années, elle a toujours appelé à un assainissement de la gestion des affaires publiques. Elle criait à tout celui qui voulait l’entendre que le pays était «à genou à cause du népotisme ». Aujourd’hui que des actions concrètes sont prises, l’Opposition garde un silence assourdissant, si elle ne met simplement en cause le jusqu’au-boutisme des nouvelles autorités à lutter contre ces vieilles pratiques. Le même discours qui lui a probablement fait perdre la présidentielle du 18 juillet quand elle s’est faite devancer sur ses thèmes de prédilection par le candidat Ould Abdel Aziz.

Néanmoins, il faut reconnaître qu’en dépit de sa victoire –qu’on ne peut lui voler- l’actuel président de la République devrait penser à un rééquilibrage de son gouvernement, après l’ouverture de la «saison politique », pour non seulement choisir un premier Ministre de poigne, respecté mais aussi tenter l’ouverture sur une Opposition constructive. Même si certains de ses ministres de l’ère Sidioca n’ont pas brillé par le respect de la chose publique.

JD

Source: Le quotidien Nouakchott via Cridem.org

Lundi 9 Novembre 2009
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