
Il est l’un des rares maires, sinon le seul qui fait des bonnes choses pour ces concitoyens. Au lieu d’aller se pavaner et squatter les bureaux à Nouakchott, le maire de Boghé a choisi de vivre le quotidien des populations qui l’ont élu, pour la 3e fois, à la tête de la commune.
Il côtoie tout le monde dans la rue, dans la mosquée, au marché, mais aussi dans les périmètres rizicoles, les jardins maraîchers. Il suit au quotidien la situation des postes de santé et les écoles afin de répondre avec promptitude les sollicitations de ces concitoyens. Pour les Boghénabé, Adama Moussa est maire de tout le monde, sans distinction de couleurs politiques, de caste etc.
L’administration locale le respecte et le sollicite pour aider à résoudre les problèmes. Une chance pour cette capitale des Halaybés qui malheureusement fait très peu d’émules parmi nos maires et autres élus !
Le Calame : Vous êtes à quelques deux ans de la fin de votre mandat à la tête de la commune de Boghé. Vous êtes apprécié de vos concitoyens, admirés des autres communes pour le travail colossal que vous abattez. Pouvez-vous nous dressez un bilan succinct de ce mandant bientôt finissant ?
Bâ Adama Moussa : Trois ans après un premier mandat, notre souci est toujours de faire des réalisations socio économiques, surtout dans le domaine des infrastructures de bases, telle l’éducation, la santé…et à l’heure actuelle, nous avons beaucoup avancé dans le domaine de l’hydraulique. 90% de nos villages sont équipés en adductions d’eau potable. Nous sommes en phase de réception des derniers ouvrages.
Sur le plan de la santé, des postes existent mais, le personnel fait défaut. Le cas du poste de Boghé ville est une parfaite illustration. Ca fait 6 ans que nous demandons en vain, depuis 6 ans, un technicien de pour la tenue de sa radio ultramoderne. Pourtant, dans certains centres du pays, il y a deux techniciens, à Boghé aucun. Résultat, nous passons le temps à évacuer même quelquefois même pour un problème d’entorse, soit à Kédi, à Bababé, à Alèg, Boutilimit ou Nouakchott. C’est un problème qui relève de la tutelle et je vais profiter de la présence du ministre à Boghé, aujourd’hui pour lui exposer ce cas qui nous préoccupe tant.
Sur le plan de l’éducation, même si il y a eu un pléthore de réalisations aussi bien de l’état, de la commune que d’autres partenaires, il est regrettable de constater que nombre de salles de classes manquent cruellement de tables bancs. Les élèves sont assis à même le sol dans certaines écoles. Comme vous le savez, les recettes de la commune ne peuvent pas résoudre ce manque, parce la demande est très forte, elle vient même des établissements secondaires qui ne relèvent pas de notre domaine de compétence, mais nous ne pouvons rester insensible à ces requêtes, alors que les taxes communales ne couvrent pas quelquefois le fonctionnement de la mairie.
Nous recevons certes des subventions de l’Etat destinées essentiellement à l’équipement, nous sommes en fin d’année, il nous reste quelques réserves mais, comme je l’ai dit, la demande est très forte. Il nous reste deux et il reste toujours à faire parce que nous sommes une commune de 45 000 habitants, donc une demande forte parce que nous sommes dans une zone agricole et nous voulons mettre un accent particulier dans ce domaine, en terme d’aménagement/réhabilitation de grands, petits et moyens périmètres et comme vous le savez ça demande de gros investissements. Nous discutons avec les partenaires en place ; je citerais World Vision très présente à Boghé, je citerais l’UNICEF qui fait beaucoup de chose pour la petite enfance, de la jeunesse, de l’éducation et de la santé.
Il ya aussi d’autres partenaires comme APM, Banlieue du Monde qui font des réalisations pour la commune. On ne peut pas dire qu’on se suffit de ça, il faut continuer, il faut persévérer.
Nous sommes en pleine de période de campagne agricole. L’irriguée est semble-t-il en crise. Quelles ont les préoccupations de vos paysans ?
Vous savez cette année, il n’y a pas eu de riziculture, le périmètre de Boghé d’une superficie de 540 Ha n’est pas emblavée. Les pays sont donc au chômage. Cette situation résulte d’une ardoise qui n’a pas été épongée par le crédit agricole. Ceci affecte aussi bien les petits paysans que les grands. Pour combler le déficit, nous avons monté un projet avec la Croix Rouge Francçaise, sur appel à propositions de l’Union Européenne. Le financement sera bientôt acquis, il nous permettra d’emblaver les 540 hectares en haricots, avec une partie avec des semences améliorées et une partie réservée à l’aliment de bétail (cultures fourragères). Le mais sera aussi cultivé. Une unité de décorticage de mais sera monté à Boghé, une à Kaédi et une autre à M’Bout.
C’est un financement d’1,5 million d’Euros. Ce projet va permettre aux populations de chômer 12 mois. A défaut du riz, denrée principal des populations, les paysans vont se consacrer à une autre spéculation. Dans ce projet, il est aussi prévu d’aider les coopératives féminines, 3 à 4 qui seront appuyées avec dotation de motopompes, de tout ce qui est plants, tout ce qui traitement de sol. Pour cela, il suffit de disposer d’un dossier foncier fiable avec une clôture de 5 Ha. Ca donc, c’est la CRF. Nous saluons le geste de cet organisme et la participation des paysans qui mettront la terre à la disposition du projet.
Etant maire d’un parti d’opposition, l’administration ne vous met-elle pas, parfois, des bâtons dans les roues ?
En toute sincérité, je ne peux pas dire que j’ai eu une fois des problèmes avec l’autorité administrative, parce que la mission est bien connue. Quand on est maire, on est maire des populations dont on doit se préoccuper. D’accord, je suis issus d’un parti très respectueux qui est l’UFP, mais là, je suis agent de l’Etat et en même temps représentant des populations donc je gère l’ensemble de leurs problèmes. Donc au niveau de la commune, en toute sincérité, c’est pas pour me flatter, il suffit d’interroger tous les conseillers municipaux ou bien d’interroger même les populations.
Ici, dans le conseil, il est difficile de distinguer celui de l’UFP ou pas parce que la mission est bien connue et si jamais on reste dans des clivages, nous allons dévier de notre mission. C’est d’ailleurs à cause de cette cohésion au sein du conseil que nous arrivons à réaliser quelque chose. Et puis, j’ai connu plusieurs Hakems qui sont passés ici, nos rapports ont toujours été bons. Je suis certes catalogué UFP, mais sur le terrain, je suis et je reste maire de tout le monde.
Propos recueillis à Boghé par Dalay Lam.
Source: Alassane athie/ Cridem.org
Il côtoie tout le monde dans la rue, dans la mosquée, au marché, mais aussi dans les périmètres rizicoles, les jardins maraîchers. Il suit au quotidien la situation des postes de santé et les écoles afin de répondre avec promptitude les sollicitations de ces concitoyens. Pour les Boghénabé, Adama Moussa est maire de tout le monde, sans distinction de couleurs politiques, de caste etc.
L’administration locale le respecte et le sollicite pour aider à résoudre les problèmes. Une chance pour cette capitale des Halaybés qui malheureusement fait très peu d’émules parmi nos maires et autres élus !
Le Calame : Vous êtes à quelques deux ans de la fin de votre mandat à la tête de la commune de Boghé. Vous êtes apprécié de vos concitoyens, admirés des autres communes pour le travail colossal que vous abattez. Pouvez-vous nous dressez un bilan succinct de ce mandant bientôt finissant ?
Bâ Adama Moussa : Trois ans après un premier mandat, notre souci est toujours de faire des réalisations socio économiques, surtout dans le domaine des infrastructures de bases, telle l’éducation, la santé…et à l’heure actuelle, nous avons beaucoup avancé dans le domaine de l’hydraulique. 90% de nos villages sont équipés en adductions d’eau potable. Nous sommes en phase de réception des derniers ouvrages.
Sur le plan de la santé, des postes existent mais, le personnel fait défaut. Le cas du poste de Boghé ville est une parfaite illustration. Ca fait 6 ans que nous demandons en vain, depuis 6 ans, un technicien de pour la tenue de sa radio ultramoderne. Pourtant, dans certains centres du pays, il y a deux techniciens, à Boghé aucun. Résultat, nous passons le temps à évacuer même quelquefois même pour un problème d’entorse, soit à Kédi, à Bababé, à Alèg, Boutilimit ou Nouakchott. C’est un problème qui relève de la tutelle et je vais profiter de la présence du ministre à Boghé, aujourd’hui pour lui exposer ce cas qui nous préoccupe tant.
Sur le plan de l’éducation, même si il y a eu un pléthore de réalisations aussi bien de l’état, de la commune que d’autres partenaires, il est regrettable de constater que nombre de salles de classes manquent cruellement de tables bancs. Les élèves sont assis à même le sol dans certaines écoles. Comme vous le savez, les recettes de la commune ne peuvent pas résoudre ce manque, parce la demande est très forte, elle vient même des établissements secondaires qui ne relèvent pas de notre domaine de compétence, mais nous ne pouvons rester insensible à ces requêtes, alors que les taxes communales ne couvrent pas quelquefois le fonctionnement de la mairie.
Nous recevons certes des subventions de l’Etat destinées essentiellement à l’équipement, nous sommes en fin d’année, il nous reste quelques réserves mais, comme je l’ai dit, la demande est très forte. Il nous reste deux et il reste toujours à faire parce que nous sommes une commune de 45 000 habitants, donc une demande forte parce que nous sommes dans une zone agricole et nous voulons mettre un accent particulier dans ce domaine, en terme d’aménagement/réhabilitation de grands, petits et moyens périmètres et comme vous le savez ça demande de gros investissements. Nous discutons avec les partenaires en place ; je citerais World Vision très présente à Boghé, je citerais l’UNICEF qui fait beaucoup de chose pour la petite enfance, de la jeunesse, de l’éducation et de la santé.
Il ya aussi d’autres partenaires comme APM, Banlieue du Monde qui font des réalisations pour la commune. On ne peut pas dire qu’on se suffit de ça, il faut continuer, il faut persévérer.
Nous sommes en pleine de période de campagne agricole. L’irriguée est semble-t-il en crise. Quelles ont les préoccupations de vos paysans ?
Vous savez cette année, il n’y a pas eu de riziculture, le périmètre de Boghé d’une superficie de 540 Ha n’est pas emblavée. Les pays sont donc au chômage. Cette situation résulte d’une ardoise qui n’a pas été épongée par le crédit agricole. Ceci affecte aussi bien les petits paysans que les grands. Pour combler le déficit, nous avons monté un projet avec la Croix Rouge Francçaise, sur appel à propositions de l’Union Européenne. Le financement sera bientôt acquis, il nous permettra d’emblaver les 540 hectares en haricots, avec une partie avec des semences améliorées et une partie réservée à l’aliment de bétail (cultures fourragères). Le mais sera aussi cultivé. Une unité de décorticage de mais sera monté à Boghé, une à Kaédi et une autre à M’Bout.
C’est un financement d’1,5 million d’Euros. Ce projet va permettre aux populations de chômer 12 mois. A défaut du riz, denrée principal des populations, les paysans vont se consacrer à une autre spéculation. Dans ce projet, il est aussi prévu d’aider les coopératives féminines, 3 à 4 qui seront appuyées avec dotation de motopompes, de tout ce qui est plants, tout ce qui traitement de sol. Pour cela, il suffit de disposer d’un dossier foncier fiable avec une clôture de 5 Ha. Ca donc, c’est la CRF. Nous saluons le geste de cet organisme et la participation des paysans qui mettront la terre à la disposition du projet.
Etant maire d’un parti d’opposition, l’administration ne vous met-elle pas, parfois, des bâtons dans les roues ?
En toute sincérité, je ne peux pas dire que j’ai eu une fois des problèmes avec l’autorité administrative, parce que la mission est bien connue. Quand on est maire, on est maire des populations dont on doit se préoccuper. D’accord, je suis issus d’un parti très respectueux qui est l’UFP, mais là, je suis agent de l’Etat et en même temps représentant des populations donc je gère l’ensemble de leurs problèmes. Donc au niveau de la commune, en toute sincérité, c’est pas pour me flatter, il suffit d’interroger tous les conseillers municipaux ou bien d’interroger même les populations.
Ici, dans le conseil, il est difficile de distinguer celui de l’UFP ou pas parce que la mission est bien connue et si jamais on reste dans des clivages, nous allons dévier de notre mission. C’est d’ailleurs à cause de cette cohésion au sein du conseil que nous arrivons à réaliser quelque chose. Et puis, j’ai connu plusieurs Hakems qui sont passés ici, nos rapports ont toujours été bons. Je suis certes catalogué UFP, mais sur le terrain, je suis et je reste maire de tout le monde.
Propos recueillis à Boghé par Dalay Lam.
Source: Alassane athie/ Cridem.org