Elections sénatoriales 2009 : Le verdict est sans appel, l’opposition KO couché



Elections sénatoriales 2009 : Le verdict est sans appel, l’opposition KO couché
Dimanche 8 novembre, les conseillers municipaux étaient aux urnes pour le renouvellement du tiers du Sénat dans 15 circonscriptions électorales avec la participation de l'opposition.


Le ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation avait reçu 55 listes de candidats aux élections sénatoriales partielles. Les candidats briguaient les sièges de 15 circonscriptions électorales dont celles de Nouakchott. Parmi les partis en lice figuraient l'Union pour la République (UPR), au pouvoir, l'Union pour la démocratie et le progrès (UDP) et le Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD). L'Alliance populaire progressiste (APP), l'Union des forces de progrès (UFP), le Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD-ADHIL) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) avaient formé des alliances dans plusieurs circonscriptions.


Nous le disions dans notre précédente édition que l’Union Pour la République (UPR) de Mohamed Ould Abdel Aziz qui était assurée de rafler la mise, n’avait pas, à priori, de soucis à se faire parce que la majorité des sénateurs sortants lui sont favorables. La seule chose sure est que le Groupe A concerné par ce renouvellement est très largement remanié même si cela n’a aucune incidence sur la composition politique de la haute chambre. En effet, les résultats qui viennent de tomber confirment la tendance. La grosse surprise est venue de Nouakchott où l’opposition malgré les dix sept conseillers qu’elle disait avoir la veille du scrutin, n’a pu recueillir que 9 voix n’arrivant même pas à avoir un siège. Ainsi la liste de la coalition UPR Tawassoul remporte les trois sièges de la circonscription Dar Naim-Ksar-El Mina. A cette victoire de la coalition un bémol venant de Bir Moghreïn, un bastion de l’UPR où la candidate indépendante Salma Mint Sidi Ould Amar aurait recueilli la majorité des suffrages exprimés dans cette localité située dans l’extrême nord du pays. Pour Bassikounou, les deux frères candidats Awlad Sidi Ould Hanena arriveraient au coude à coude et l’aîné Mohamed Mahmoud sénateur sortant serait battu d’une seule voix. A Boutilimitt où le parti au pouvoir a sorti la grosse artillerie le sénateur sortant du RFD Ahmed Salem Ould Bakar malgré l’estime dont il jouit au sein des populations, aurait perdu son siège au profit du candidat UPR Hamoud Ould Nagi. Dans cette moughataa, le candidat de l’UPR a engrangé 65 voix contre 43 au profit de son rival du RFD. A Akjoujt, le sénateur sortant l’a emporté avec 17 voix et respectivement 8 et 6 pour ses deux challengers de El Bedil et du PRDR. A Nouadhibou le candidat de l’UPR Mohamed Ould Beibou l’emporte d’une courte tête (4voix) face au candidat indépendant Moulaye Ould Dahi. Sur les 19 voix du collège électoral de la commune de N’Beika, le candidat de l’UPR en aurait engrangé 18 voix. La seule voix qui l’aurait échappée c’est celle d’un conseiller municipal parti en pèlerinage à la Mecque. A Aoujeft, le candidat de l’UPR a obtenu 50 voix contre 10 et 2 pour les deux autres listes concurrentes. A Tintane dans le Hodh El Gharbi, c’est une liste indépendante qui a gagné par 65 voix le candidat de l’UPR qui n’a obtenu que 57 voix. A Ouad Naga c’est la liste commune UPR-Tawassoul qui a gagné le siège. A Barkéol en Assaba, l’UPR a remporté le siège de sénateur par 61 voix contre 43 voix pour la coalition RFD-FNDD. Par contre dans la moughataa de Ould Yengé un second tour aura lieu pour départager les deux listes arrivées en tête. Il s’agit de l’UPR qui a obtenu 41 voix et la liste commune RFD-FNDD avec 39 voix. Les deux autres listes indépendantes qui étaient en compétition sont éliminées de la course, l’une n’ayant obtenu que 12 voix et l’autre 4 voix. A Aleg, autre enjeu de ces élections sénatoriales, parce que fief du président déchu, Sidi Ould Cheikh Abdellahi,le candidat investi de l’UPR a arraché le siège de sénateur avec 63 voix au grand dam de son concurrent du parti Adil qui n’a obtenu que 34 voix.


L’opposition n’a pas manqué de dénoncer


Ce raz de marée en faveur du parti au pouvoir s’expliquerait selon l’ooposition par les fortes pressions exercées sur certains conseillers qui auraient fini par changer de position moyennant certains avantages. Dans ce cadre, une liste indépendante et une liste de l’opposition ont dénoncé des irrégularités commises par l’Administration. Ainsi un responsable municipal du RFD à Boutilimitt a fait ressortir des cas de « pressions exercées sur les conseillers municipaux » dans le but de les contraindre à voter en faveur de la liste du parti au pouvoir.
Durant la journée du vote, dimanche 8 novembre, les contestations n’ont pas manqué de fuser de toutes parts. Tôt le matin, le dirigeant de l’APP, M. Ahmed Ould Samba avait déclaré qu’il avait été empêché de voter au niveau du bureau de vote de Dar Naim sous prétexte que le numéro de sa pièce d’identité n’était pas conforme avec celui se trouvant sur la liste, mais un peu plus tard et après l’intervention du Ministère de l’Intérieur, on lui permit de mettre son bulletin dans l’urne. A Ould Yengé,la gendarmerie aurait interpellé un homme pour "fraude". L’homme serait soupçonné d’avoir acheté la carte nationale d’identité d’une conseillère municipale de la commune de Dafor suite à une plainte déposée par des sympathisants de la liste UPR. Notons que la moughataa de Ould Yengé est une véritable fournaise politique en ce moment où quatre listes sont en compétition pour le siège de sénateur. Outre la liste UPR conduite par Ould Choukrou, ex-maire de Leoueinate, il y a aussi celles de ses trois rivaux indépendants conduite respectivement par Kane Seidou, Dramane Camara et Lemrabott Ould Khyar.


Moussa Diop
Source: Le quotidien

Lundi 9 Novembre 2009
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