Du discours de Néma à la libération des leaders de l’IRA.



Il nous a parlé et ils ont commenté. Ce mois de Mai, qui précède celui du Ramadan Karîm 2016 est chargé d’actualités annonciatrices de rudes empoignades, d’ici 2019. Souhaitons qu’elles ne ressemblent pas à celles du Ramadan Karîm d’Avril 1989. En effet, de l’interprétation d’une phrase extraite du discours, limpide, du président de la République à Néma, le 3 Mai 2016, à une possible participation des Forces Progressistes du Changement (FPC) au dialogue national inclusif qui se précise, en passant par le très controversé rapport des Nation Unies sur la pauvreté et les droits humains en Mauritanie, la proposition de suppression du Sénat, la libération des leaders de l’IRA – preuve, s’il en est encore besoin, de l’indépendance de la
justice – les sujets à débattre ne manquent pas sur les plateaux radiotélévisés, les réseaux sociaux et les places publiques, de Nouakchottà Idy Terry, un hameau oublié dans la commune de Tikobra. La visite, au El Charghi, du président de la République était de s''enquérir de laHodh
situation des habitants et de lancer de nouveaux projets de développement, de nature à améliorer leurs conditions de vie. Loin, donc, de dresser son bilan, encore moins de s’attaquer à une des composantes de notre nation, dont il est le garant. Il y a cependant prononcé un important discours. De prime abord, constatons, avec regret, l’inamovibilité de l’ossature des discours de nos leaders politiques, ils adoptent tous la même fashion. Le contenu est toujours
le même : unité nationale, passif humanitaire et esclavagisme. Et, pour celui qui a un bilan, il termine par ce dernier.
Certains font, de l’unité nationale, du passif humanitaire et de l’esclavagisme, leurs thèmes préférés, comme pour rassurer les compagnons de premières heures. D’autres en parlent avec scepticisme et légèreté, trahissant, ainsi, leur appartenance
au nihilisme ou, tout au moins, leur soutien inavoué à un ordre discriminatoire préétabli par des mortels. Quoi qu’il en soit, le constat est clair : une reconnaissance implicite d’un profond malaise dans la cohabitation entre Beïdanes, Haratines et Negros-Mauritaniens, malgré les
efforts consentis. Il a parlé… Il nous a parlé depuis Néma. Le discours présidentiel prononcé à Néma ne déroge pas à cette fashion-ossature. Les sources du malaise y ont été bien traitées. L’unité nationale et la cohésion sociale occupent une place privilégiée, après la religion. L''islam
et l’unité nationale ne doivent pas être utilisés à des fins politiques et partisanes. Un accent particulier est mis sur les mécanismes juridiques et les processus d’accompagnements permettant d''éradiquer les séquelles de l’esclavage, par l''éducation gratuite. Les causes et conséquences de l’effritement de la famille mauritanienne, dans son ensemble, ont été
abordées.
C’est en ce sens qu’il a montré que les séquelles engendrées par la dispersion des familles, doivent être combattues, avec fermeté et efficacité, via la protection et le suivi des enfants, contre les dérapages et les risques d’inclusion dans les réseaux de la drogue. Enfin, le mauritanien a eu droit à un bilan complet de la situation économique, que le peuple juge
satisfaisant, ainsi que des réalisations accomplies aux plans sanitaire, éducatif, agricole et sécuritaire... Ils ont commenté… Ils ont commenté depuis Nouakchott. Mais, ils oublient, en 2009, nous avons confié la destinée de notre pays à un homme, avant de lui renouveler notre confiance en 2014.

D’ici à 2019, quand cette personne parle, c’est au nom du pays et à l’adresse de la Nation. On peut approuver ou critiquer ses propos sans être outrageux, et savoir avec toute proportion garder, que le président de la République est une institution. La passe d’arme entre l’UPR et le FNDU est fort regrettable, en ce sens qu’elle repose sur une interprétation erronée
d’une phrase du discours présidentiel. Cette-ci est relative à la lutte, par l’éducation gratuite, contre la dispersion des familles et la protection des enfants, contre les dérapages et les risques liés aux réseaux de la drogue.
De là à dire que les bénéficiaires de cette éducation gratuite sont seulement les Harratines, quelle imagination fertile, de la part du Forum, qui vient, par cette malencontreuse interprétation, stigmatiser toute une communauté ! Si, d’un discours aussi long et fort de tout un bilan économique et de réalisations, les invectives du FNDU ne portent que sur une phrase, ne pipant mot sur ce bilan, voilà bien la preuve de son abdication d’être une opposition responsable. A défaut de pouvoir s’attaquer au bilan de Mohamed Abdel Aziz, le forum se lance, sur la place publique et les ondes, dans une diatribe de déformation complète de son discours. Même en filigrane, le dessein du Forum est clair.
Après les verdicts, sans appel, des élections transparentes et démocratiques de 2009 et 2014, les échecs de l’installation du Printemps arabe, de celui du mouvement Rahil et Mani chari gasoil, voilà qu’arrive l’heure de la diffamation, assimilable à un outrage au chef de l’Etat. Elle est comparable à une tentative de division, prélude à un soulèvement populaire, et de décrédibilisation d’un homme, face à l’opinion nationale et internationale. Le dessein inavoué du FNDU est de disloquer le pays, afin de fuir, une fois de plus, les urnes et crier à l’anticonstitutionnalité. Aujourd’hui, le forum montre jusqu’où il peut aller. Il va jusqu''à oublier qu’il s’agit de la vie de la nation mauritanienne, dans un pays du même nom, et non de celle d’un homme dans la formation politique qui le soutient. Plus rien autour d’eux (forum) n’est frappé du sceau divin. Au-delà de la polémique, les faits… Cependant, à l’heure où le dialogue national inclusif se précise, était-il nécessaire d’engager cette passe d’armes ? Ne valait-il pas mieux, pour l’UPR, de se focaliser sur l’excellent bilan de mi-parcours du président de la République et sur le dialogue national inclusif ? Le pays n’en est pas à son premier dialogue. Chacun a donné les résultats escomptés, que se soit en Juillet 2009
ou Septembre 2011. Chacun répondait aux préoccupations du moment et ont servi,au finish, à ancrer davantage la culture démocratique dans notre pays.
Nul sujet à débattre n’est tabou et la qualité des participants grandit, à l’image des FPC qui, forts de leur récépissé inch’Allah, peuvent apporter beaucoup, au dialogue national inclusif, et trouver un consensus pour le renforcement de l’unité nationale. Notre pays est scruté de partout, et les
rapports de consultations sont sur la place publique. Celle du rapporteur spécial des Nations Unies sur l''extrême pauvreté et les droits humains ne nous apprend rien de nouveau. Il s’agit de notre vécu quotidien dans notre pays. Ce qu’il nous faut, c’est une étude rétrospective et complète acquiesçant les acquis et les efforts accomplis depuis 2009, dans les domaines
des infrastructures, la santé, l’éducation nationale, l’agriculture, l’hydraulique, l’énergie, l’état-civil, la diplomatie, la sécurité, le social, la justice, l’équité et la transparence. C’est à peine croyable
qu’un rapport sur la pauvreté et les droits de l’homme en Mauritanie ne mentionne pas que la lutte contre la gabegie n’a jamais atteint un si haut niveau et qu’il n’existe plus de prisonniers politiques en Mauritanie !


Dr. Hampâté Bâ Moughataa de Mbagne Membre UPR

Lundi 6 Juin 2016
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