Donc...Aziz sait qu'il n'a pas de majorité.



Les jours découvrent toujours se qui est caché. Ils viennent de mettre à nu le mensonge de cette "majorité" en laquelle le président Aziz ne croit plus. Même s’il ne le dit pas. Même s’il affirme que le taux de participation de « 53% » (à prendre avec des pincettes) est « satisfaisant ».
Oui, j'ose l'affirmer parce que le raïs a certainement d'autres canaux d'information que la machine de propagande du Parti-État, l'Union pour la République (UPR) et les dires de ses ministres.
Il sait que les mauritaniens n'ont pas approuvé ses réformes. Les réformes que de perfides conseillers lui ont suggérées pensant sans doute qu’une « Mauritanie nouvelle » peut remplacer celle de du « président fondateur » (sans la connotation péjorative de l’humoriste Mamane). Ces manipulateurs tapis au sein d’une « majorité » vaseuse n’ont pas dit au président Aziz que ce qui compte pour eux c’est d’assurer, le plus longtemps possibles, des privilèges indus.
Aziz sait que le gouvernement, incapable de "vaincre sans raison", a usé - et abusé - des vieilles méthodes du système Taya : fraude, achat de conscience, pressions, tout en faisant croire au président que les mauritaniens plébiscitent le bilan de son deuxième mandat finissant.
Pour bénéficier des circonstances atténuantes (dans la mesure où il tiendrait sa parole de partir en 2019), Aziz doit penser à un vrai dialogue national. Il doit commencer à desserrer l'étau que le Système a construit autour de lui, non pas pour le servir mais pour assurer sa propre survie.
L'échec que l'on constate aujourd'hui, à certains niveaux de la gouvernance politique et économique du pays, est encore imputable à une élite corrompue. Et irresponsable surtout. En une décennie, elle a joué à Aziz le même " tour" qui avait perdu Taya en vingt ans d'errements.
Si Aziz n'avait pas réussi à "pacifier" l'armée, en la mettant à niveau et en la dotant d'une culture républicaine, qui reste à parfaire, il est sûr que le référendum dans lequel on l'a poussé pouvait avoir des conséquences fâcheuses pour lui.
Donc, si l'opposition exagère en revendiquant une victoire gagnée sans livrer bataille, la majorité doit aujourd'hui "rentrer dans son étau". Aziz a compris enfin qu'elle est un géant aux pieds d'argile. Les populations qui ont voté " oui" pour les réformes estiment être redevable au raïs, pas à ces hordes d'opportunistes dont l'écrasante majorité lui tournera le dos, demain, quand elle comprendra que le vent a tourné.
Le message aujourd'hui est clair. Il dit ceci : "esma'e gowl embek'yinak, latem'a gowl em'wahkinak". Écoute ceux qui provoquent tes pleurs, pas ceux qui te font rire. D'ici 2019, Aziz doit s’atteler à retrouver ses élans de 2005-2007. Il peut encore sauver la Mauritanie. Et se sauver.

Source: http://elhourriya.net

Mercredi 6 Septembre 2017
Boolumbal Boolumbal
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