Djibril Zakaria Sall: Le téléphone portable



Djibril Zakaria Sall: Le téléphone portable
Le téléphone portable


Avant l' avènement du portable
On mangeait difficilement
Arriva le téléphone portable
Avec un lot de mots et de maux

Chacun veut avoir son portable
Les économies fondent comme beurre au soleil
La cuisine chancelle
Et le portable doit être là
Les oreilles sont collés au portable
On parle on rit on sourit on gesticule
Partout sonne le portable

L'argent est englouti dans les cartes
On emprunte pour «  charger » le portable
on demande à être appelé
Si le solde courant tend vers zéro
On n'est plus en forme
Il faut créditer à crédit
Pendant que la cuisine est à l’arrêt
Sonne le portable
Et toute la famille accourt
Chacun parle sans se soucier de la durée
Si par hasard il y a « crédit ».
Paris et New-York sont appelés tour à tour
Et toute la famille parle à l'interlocuteur
Dure la conservation et file le crédit
Pour des futilités l'argent est parti

Sonne le téléphone portable
sonne le glas de l'argent
Et s'enfonce la famille dans l'adversité.


Nouakchott, le 04 juillet 2001
Poème inédit

Dimanche 28 Février 2016
Boolumbal Boolumbal
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