Délivrance de visas aux étudiants Mauritaniens : La francophonie s’arrête-t-elle à la porte du consulat de France ?



Délivrance de visas aux étudiants Mauritaniens : La francophonie s’arrête-t-elle à la porte du consulat de France ?
Décidemment, l’on est en droit de s’interroger finalement sur quels les critères se fondent les autorités consulaires de l’Ambassade de France pour accorder des Visas aux citoyens Mauritaniens demandeurs d’une manière générale et aux jeunes étudiants en particulier ?


Il se passe des choses actuellement dans cette ambassade qui mérite que l’on s’arrête un peu là dessus. Récemment, plusieurs jeunes étudiants Mauritaniens ayant obtenu l’accord d’inscription auprès d’Universités de l’Hexagone ont vu purement et simplement leurs demandes de Visa rejetés et ce, sans motifs valable avancés par les services en charge de dossiers à l’Ambassade de France de Nouakchott.
Le cas du jeune étudiant Sall Djibi Bayal sortant de l’Université de Nouakchott depuis 2004 où il a décroché une maîtrise en géographie en est une illustration frappante. En effet, cet étudiant cherche un visa auprès des autorités consulaires Française depuis son année de sortie, mais en vain. A l’époque, sur la base d’une pré inscription qui lui a été accordée par l’Université du Havre, il a postulé au mois de Septembre de cette même année pour obtenir le fameux sésame mais il a été rejeté sans savoir les raisons. En 2008, il réussit une autre inscription auprès d’une autre Université Française et il dépose pour le visa. Même verdict : non sans appel.
Sall Djibi Bayal ne désarme pas car il continue d’espérer un jour que les autorités consulaires finiront par se rendre à l’évidence et lui accorder une chance l’année qui suit. Pendant ce temps, il offre ses prestations à certaines écoles privées de la place pour gagner des sous afin d’épargner au maximum dans son compte bancaire.
Le 07/07/2009, il reçoit un nouveau courrier de l’Université du Havre. C’est la Commission pédagogique de cette académie qui lui offre une énième chance afin de venir tenter un Master en « Géographie et Aménagement » sur un sujet de préoccupation majeur pour un pays pauvre comme le notre et qui dispose de peu d’expertise dans ce domaine. Il s’agit de : « Stratégie des Territoires et Développement durable ». Djibi refait le même circuit et dépose une nouvelle demande de visa. Mais la déception encore fut grande cette fois-ci.

Djiby est né au Havre

Il demande une audience pour obtenir quelques explications auprès du Consul. La sécurité lui refuse l’accès. Bizarrement, le jeune Djibi est né en France et au Havre précisément, un jour de 1978. Il n’est revenu en Mauritanie qu’à l’âge de 10 ans où il a poursuivi ses études jusqu’à l’obtention du baccalauréat. Et c’est peut-être l’une des raisons qui pousse les responsables de l’Université à lui accorder ce sursis.
Ce cas démontre nettement que la délivrance des visas par les autorités consulaires de ce pays obéît plutôt à des considérations subjectives. Et pour preuves encore supplémentaires, il suffit de se référer au Calame N¨709 paru Mardi, 13 Octobre 2009 qui publie un article sous le titre : « La corruption dépasse l’ambassade de France en Mauritanie, on ne la retrouve nulle part ».
Ces pratiques douteuses renseignent sur l’opacité qui prévaut au sein des services consulaires de l’ambassade de France. Sinon comment expliquer que les demandes pour l’obtention de visa formulées par des étudiants qui remplissent au départ les critères définis ci-haut par le Quai d’Orsay soient recalés sans motifs réels avant de se voir octroyés quelques jours après le visa suite à des protestations.
De sources bien informées nous ont rapportées que certains demandeurs ont obtenu le papier du visa sur intervention de leurs proches (ministre, parlementaires, homme d’affaires ou directeur d’entreprise).
La destination favorite des étudiants mauritaniens, comme ceux de tous les pays francophones, pour poursuivre leurs études, c’est la France. Mais, visiblement, pour les représentants du pays des lumières en Mauritanie, la solidarité francophone s’arrête à la porte du consulat.

Thièrno Souleymane


Source:Quotidien Nouakchott

Mercredi 21 Octobre 2009
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