Défi d’exister et de se battre



Défi d’exister et de se battre
Les partis de l’opposition nationale ont créé, jeudi dernier (10 novembre), une structure politique de coordination entre eux dénommée "Coordination des forces de l’opposition démocratique" (CFOD). Leurs dirigeants ont signé, lors d’une cérémonie tenue à l’hôtel El Khater de Nouakchott, une plateforme qui explique les raisons de leur alliance et les axes du combat qu’ils entendent mener. C’est la première fois que le camp opposé au président Aziz, assommé par les résultats inattendus de la présidentielle du 18 juillet, essaie de sortir la tête de l’eau.
Entre d’autres formations politiques l’Alliance Populaire Progressiste (App) de Messaoud Ould Boulkheir, du Rassemblement des Forces Démocratiques (Rfd) d’Ahmed Ould Daddah, du Pacte national pour démocratie et le Développement (Pndd-Adil) représenté par Yahya Ould Ahmed Waqhf, de l’Union des Forces du Progrès (Ufp) de Mohamed Ould Maouloud, de l’Alternative de Mohamed Yehdih Ould Moctar El Hacen, du Rassemblement du peuple mauritanien (RPM) représenté par Louleid Ould Weddad, du Parti pour la liberté, l’égalité et la justice (Plej) de Ba Mamadou Alassane, de l’Unad (coalition de partis pour l’unité nationale et la démocratie) représenté par Mohamed Hafedh Ould Denna étaient présentes, ce jour là, à l’hôtel El Khater afin de donner à l’acte de signature de la plateforme politique de l’opposition un éclat particulier. Les journalistes et autres leaders de l’opinion étaient confié à la ‘’fête’’.
Vers 13H30, tout était en place pour que la messe soit lancée. Le président de l’APP et président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheir, grand orateur devant l’éternel, était désigné, non sans difficulté, pour coordonner la cérémonie. C’est lui seul qui prendra donc la parole, sous les yeux et les applaudissements des autres présidents parmi lesquels se trouvait le vieil opposant Ould Daddah qui, avec le vieux militant haratine, se sont toujours disputé le leadership de l’opposition. Des querelles ‘’secondaires’’, explique-t-on, rangées au placard au moins le temps d’abattre l’ennemi commun: le pouvoir actuel.
Avant la signature de cette plateforme de la coalition de l’opposition, le Coordinateur désigné, Messaoud Ould Boulkheir, après avoir remercié ses camarades, les autres partis présents et les militants, a tenu à indiquer que l’opposition, à travers cette plateforme, va conjuguer ses rapports pour bien enraciner la démocratie dans le pays.

Il a également rappelé que « ceux qui sont au pouvoir et qui se targuent d’être les chantres de la lutte contre la gabegie déforment la réalité…, c’est nous, lance-t-il, qui dénoncions cette gabegie pendant qu’ils occupaient des postes juteux ».

Messaoud Ould Boulkheir n’a pas dérogé à la règle. Comme à l’accoutumée, il n’a pas mâché ses mots et n’a pas hésité à s’en prendre sévèrement au pouvoir, notamment son chef le président Mohamed Ould Abdel Aziz. « Ils sont venus au pouvoir sous le prétexte de restaurer la sécurité. Mais ce qui se passe avec la dégradation actuelle de la sécurité, le pays ne l’a jamais connu auparavant » hurle-t-il sous un tonnerre d’applaudissement des militants surchauffés par le discours du président de l’APP qui manie à merveille le Hassaniya, choisissant toujours le mot expressif et capteur. Par rapport à l’inculpation des hommes d’affaires, Messaoud a déclaré qu’on ne peut pas s’attaquer aux tribus, aux régions pour dire qu’on lutte contre la gabegie. Que le pays a besoin de restaurer l’unité nationale et d’aspirer au développement et à la prospérité. Selon lui, pour consolider la démocratie, il faut tenir compte des paramètres socio-économiques et politiques qui régissent le pays. Pour ce faire, il a exhorté les partis signataires de la plateforme à travailler d’arrache-pied, la main dans la main, afin de protéger l’intérêt de la nation et pour l’enracinement et la préservation de la démocratie.
Répondant aux questions des journalistes relatives au débat politique et à l’impact de la naissance de cette coalition sur la scène politique, Ould Boulkheir a déclaré que « le débat se déroule bien à l’Assemblée nationale, mais il faut le rendre plus dynamique pour l’expression d’une démocratie véritable ». Par rapport à la question des hommes d’affaires inculpés, il a indiqué que «la détention des hommes d’affaires a une connotation politique. Leur mise en quarantaine risque d’avoir des répercussions fâcheuses sur le quotidien des Mauritaniens », conclut-il.

Mieux, il dira que sur le plan social, des rumeurs font état de règlement de compte tribalo-régional. Et cela ne rend pas service à la Mauritanie
« qui n’a pas à gagner en développant cette politique ».
Pour Messaoud, « le premier responsable de l’Etat doit s’éloigner de cette tendance » avant de dire: « notre coalition a pour objectif de montrer que notre opposition au pouvoir se renforce et que nous luttons contre les règlements de compte, contre l’injustice ».

Après son intervention, les chefs ou représentants de partis membres de la coalition ont procédé à la signature de la plateforme. Une signature qui sonne comme le coup d’envoi de l’action de cette nouvelle structure. Reste maintenant à savoir son mode opératoire et les moyens qu’elle mettra en œuvre pour atteindre son objectif.
Les difficultés que rencontre le pouvoir dans le dossier du terrorisme et les développements du dossier envahissant de la ‘’lutte contre la gabegie’’, tout cela constitue un terreau fertile pour le développement et l’accroissement du camp de l’opposition, parce qu’il rend le pouvoir plus fragile et moins apte à conter carrer l’œuvre de son opposition. Certes, une brèche est actuellement ouverte mais on ne sait pas elle va profiter à qui du pouvoir ou de l’opposition. Ce qui est sûr est qu’elle ne profite pas à la Mauritanie.

Ould Bladi


Source: Biladi


Dimanche 13 Décembre 2009
Boolumbal Boolumbal
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