Contribution au dialogue inclusif en Mauritanie 2016 | Par Cheikh M’Backé Fall, ancien député de Rosso



Le débat sur un éventuel dialogue ne devrait constituer qu’un seul point à l’ordre du jour :

A l’indépendance il a été crée un pays appelé République Islamique de Mauritanie dans lequel une population a vécu composée de noirs et de blancs depuis lors la part des noirs s’est réduite comme peau de chagrin.

Les blancs détenant tout il y lieu de voir comment rééquilibrer ce partage et voir comment tout un chacun pourrait se sentir chez lui et vivre de façon égalitaire dans son pays ; afin qu’il il n’y ait plus qu’une seule frange de la population qui détienne tous les leviers de commande tant politique, qu’économique.

Nous voudrions ainsi préciser que les termes noirs et blancs ne sont utilisés ici ni en terme antagonique, ni en terme de confrontation, ni péjoratif mais réaliste conforme aux composantes qui vivent et qui seront appelés à vivre ensemble harmonieusement dans ce pays.

Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz aura le mérite une fois que le problème sera réglé et l’ histoire retiendra pour l’éternité qu’il aura définitivement permis à la Mauritanie de s’écarter d’ une guerre civile certaine et de permettre à son pays de se hausser au rang des nations modernes et civilisées.

Ainsi nous souhaiterions que tous les mauritaniens et toutes les mauritaniennes quelque soit le bord politique où ils se situent de bien vouloir engager cette problématique dans un esprit serein, patriotique et visionnaire dégagé de tout égoïsme afin de sortir leur pays de l’arriération, de l’obscurantisme et du sous développement.

Car seul le partage, le respect de ses droits et du droit des autres peut mener un pays vers des lendemains meilleurs ; il ne sert à rien de vouloir s’arcbouter sur des visions égoïstes, dépassés et des systèmes sans avenir qui nous mèneront vers une perte certaine.

Pour se faire le Président de la république dispose des partis politiques, qui ne voudraient pas rater le rendez vous de l’histoire, de la société civile, des personnalités de tous bords quelque soient leurs ethnies ou leurs tribus ; hommes et femmes désireux de rendre un service éminent à leur pays et même de simples citoyens ou organisations neutres.

Tout ce potentiel existe le monopole n’est ni aux partis politiques ni à une quelconque personnalité mais aux personnes soucieuses de voir leur pays sortir de l’’injustice ; du racisme et du sous développement.

En effet de toutes les injustices, la plus frappante, la plus flagrante celle qui est à la base de toutes nos difficultés, l’outil principal de l’exclusion, de l’inégalité et du racisme contre les noirs en Mauritanie est l’instauration de la langue arabe par un système et une poignée d’individus qui depuis l’indépendance gèrent ce pays avec un égoïsme sans limite.

Alors que la population noire a le droit d’aspirer, au même titre que les blancs, à une langue qui puisse lui permettre de s’épanouir dignement et vivre librement dans leur pays. En effet il sera question d’inscrire le français dans la constitution comme suit :

« Les langues officielles sont l’arabe et le français » Ou a défaut de la proposition ci-dessus et tenant compte du fait que nos langues nationales ne sont pas écrites encore : inscrire dans la constitution comme suit :

« Les langues officielles sont : l’arabe ; le Pular ; le soninké et le wolof » Pour l’argumentation il s’agira d’observer l’exemple de ces deux pays frères en l’occurrence le Tchad et le Maroc ;

Pour le Tchad pays ayant la même composante ethnique et tribale que la Mauritanie ; Deux langues officielles existent : l’arabe et le français ; les informations sont diffusées en arabe d’abord puis en français intégralement.

Pour le Maroc les berbères ont longtemps été des laissés pour compte culturels, mais il ya quelques années et sous la pression des populations berbères, le roi du Maroc a réglé ces injustices en hissant la langue berbère au même titre que l’arabe, permettant à ceux-ci de vivre dans l’égalité et la dignité chez eux.

1.1 Les problématiques politiques électorales

- Partis politiques et émiettement de l’espace politique

- Revoir l’espace politique nationale

- Procéder à un découpage électoral national (il n’y a pas de raison que certaines régions aient cinq députés et d’autres un seul)

- Certaines régions politiques sont plus étendues que d’autres,

- Procéder aux décomptes réels des électeurs dans les régions

- Diminuer le nombre de partis en Mauritanie ou les regrouper sur des bases idéologiques (démocrate, républicain, socialiste, communiste etc.….)

1.2 Pour les réformes constitutionnelles

• Ainsi nous proposons aux titres des réformes constitutionnelles la création d’un poste de vice Président de la république élu dans les mêmes conditions que le Président de la république ; si toute fois le Président de la république est de la composante noire ; le vice Président devra être automatiquement de la composante blanche. Il supplée le Président dans ses fonctions ; en cas de vacance du pouvoir le vice Président assurera son intérim.

• Maintien de l’article 26 alinéa 3

• L’assemblée nationale : si le président titulaire est blanc, lui adjoindre quatre vices présidents noirs : un harratine, un pular, un soninké, un wolof et vice versa, instaurer au sein de cette assemblée la prise de parole des députés dans toutes les langues nationales avec traduction.

• Le conseil économique et social : également il y a lieu de mettre un président blanc et quatre vices présidents noirs et vice versa.

• Le haut conseil islamique doit être représentatif de toutes les franges de la population (chaque composante représentée par un membre)

• La haute cour de justice, elle est composée de membres élus en leur sein et à nombre égal des cinq composantes du pays ; elle élit son président et son vice président dont l’un doit être noir et le second blanc et vice versa

• En cas de vacances du pouvoir se référer au Vice Président de la république ci-dessus mentionné.

• Le conseil constitutionnel quelque soit l’autorité qui les nomme (Président de la république, président de l’assemblée nationale ou président du Sénat) doit être représentatif des cinq composantes du pays à part égale

• Emblèmes et symboles de l’état : révision de l’hymne nationale en des termes qui vulgarisent : la liberté, la démocratie, l’honneur, la paix, les droits de l’homme, l’environnement et rédigé par des connaisseurs ; soumis à la population après rédaction pour validation et traduit dans toutes les langues.

• Le maintien de la couleur du drapeau et autres sceaux de l’état.

1.3 Pour le renforcement de l’état de droit et de la justice sociale

• Séparation des pouvoirs : consolider le principe tout en le maintenant bien sûr, faire en sorte que l’exécutif ne s’immisce dans les affaires judiciaires de telle sorte que l’indépendance de la justice puisse être réelle.

- Procéder aux réformes judiciaires en cours notamment la formation des magistrats et du personnel judiciaire.

- Mettre l’accent sur toutes les questions liées aux droits de l’homme, à la réglementation contre le terrorisme, le trafic de drogue et des substances psychotropes et l’immigration clandestine.

- Mettre l’accent sur la réglementation contre l’enrichissement illicite.

• Libertés individuelles et collectives : maintenir les acquis et les renforcer dans tous les domaines

- Faire en sorte que tout le monde puisse accéder aux médias publics, de manière égalitaire, tant au niveau des composantes ethniques, qu’au niveau des partis politiques et surtout en période électorale.

• Unité nationale et cohésion sociale : régler tous les problèmes saillants qui se posent

A la Mauritanie depuis l’indépendance (exclusion, racisme, défaut de partage, inégalité des chances entre les citoyens, application stricte de la loi, égalité des chances à travers les concours et recrutements.

• Traitement des séquelles de l’esclavage et du passif humanitaire :

- Application effective des lois et règlements en vigueur dans notre pays par la police, la gendarmerie et les tribunaux sans complaisance aucune

• Reforme foncière et domaniale :

- Ne pas avoir le complexe de revenir sur la réforme de 1983 afin de rebâtir un plan national d’utilisation rationnelle des terres sur toute l’étendue du territoire national (zone pastorale, zone agricole, zone minière)

- Préserver les terres des paysans traditionnels et servir ensuite les grands agriculteurs.

• Etat civil : révisions des commissions des bureaux d’état civil ; désigner au sein de celles-ci des représentants originels de ces contrées, faciliter l’accès des citoyens à l’état civil, alléger les procédures, diminuer les goulots d’étranglement et les refus fallacieux sans motivations fondées proche du racisme.

Au de là des propositions que nous venons de voir plus haut, nous rappelons que notre pays vit sous le régime militaire de manière directe ou indirecte depuis le coup d’état de 1978 ainsi à l’instar des institutions civiles, l’armée doit elle aussi être revue afin qu’il puisse y avoir en son sein une égalité et une certaine transparence dans les concours, les recrutements, les nominations et les avancements.

Une attention particulière doit être réservée à la nomination au grade de capitaine et au grade de général tenant compte des répercutions sur du budget de l’Etat et du rapport : nombre de généraux et population mauritanienne Personne n’a le droit d’arabiser l’armée afin d’exclure les autres composantes de la nation aussi il ne doit pas y avoir une armée dont les généraux ne sont issus que d’une seule composante.

L’armée, la gendarmerie, la garde nationale, la police et le corps des sapeurs pompiers après péréquation tant au niveau des hommes de troupes, qu’au niveau des sous officiers que des officiers devront à leur tête avoir un chef d’état major et un chef d’état major adjoint des deux composantes noires et blanches.

Aussi la dissolution du corps appelé « mousskhayrou » qui ne figure pas dans notre nomenclature officielle des institutions policières républicaines ou à défaut leur reversement dans le corps de la garde nationale ou de la police. Au sein des institutions précitées tous les départements, toutes les directions devront désormais avoir à leur tête un titulaire de la composante blanche et un adjoint de la composante noire et vice versa.

Au niveau de toute la république toutes les commissions devront refléter les composantes noires et blanches et un même nombre de représentants. Les sociétés d’état, les conseils d’administration devront refléter les mêmes composantes du pays, il sera demandé la même chose au sein des directions des écoles particulièrement au sein des écoles militaires.

Au sein du gouvernement les ministres et secrétaires d’état doivent être du même nombre et des composantes noires et blanches du pays, les ambassadeurs, les commissaires et inspecteurs de police également.

Pour un pays comme la Mauritanie dont les spécificités n’existent nulle part à travers le monde il y'a lieu de mettre des gardes fous pour éviter les injustices et déviations.

Cheikh M’Backé Fall, ancien député de Rosso


Source : Cheikh M’Backé Fall

Jeudi 13 Octobre 2016
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