Vous avez dit réconciliation nationale ?



Ce 25 mars, est, nous disait-on, la journée de la réconciliation nationale. Dans les faits, cette année, rien ou presque n’a été organisé sur le territoire national, pour rappeler cet événement… Peut être que dans l’entendement des pouvoirs publics, cette journée n’a plus sa raison d’être ; la réconciliation serait désormais effective depuis le retour au bercail des réfugiés mauritaniens du Sénégal ! Qui sait ?
En tout état de cause, on se rappelle que cette date, devenue événement national lors de ses dernières célébrations, a coïncidé avec la fameuse prière de Kaédi, le même jour de l’année 2009, quand Mohamed Ould Abdel Aziz, alors général en quête de légitimité politique cherchait à mettre en confiance ses partisans comme ses détracteurs. Quand il cherchait aussi et surtout à se procurer les égards des réfugiés meurtris par un martyr qui aura duré près d’un quart de siècle.

Force est de constater qu’au terme de ce processus, les droits des réfugiés sont loin d’être entièrement reconnus et garantis. L’accès à leurs terres, à leur état civil et aux services élémentaires de base, y compris le droit à la réinsertion et à la réintégration dans leurs fonctions d’anciens fonctionnaires "purgés" demeurent aléatoires.
Cette journée du 25 mars est donc consacrée journée de réconciliation ! Ou plutôt, était consacrée, « journée de réconciliation nationale », qui serait aujourd’hui effective surtout avec le silence des pouvoirs publics lors de sa journée anniversaire. Mais en fait, c’est quoi réconciliation ? Qui se réconcilie avec qui ? Et pourquoi sommes-nous arrivés-là ? Y a-t-il eu réconciliation quand on constate que les injustices sociales sont davantage flagrantes, que les esclaves se comptent encore par dizaines de milliers, que les pauvres sont toujours plus nombreux, que les détournements de biens publics se font à ciel ouverts dans la totale impunité… ?

Si réconciliation doit avoir lieu, elle doit assainir la situation sociale de l’ensemble des composantes de notre peuple. Elle doit faire disparaître les inégalités et mettre en place un Etat de droit.

Dès lors où c’est l’Etat qui est responsable de tout ce qui s’est passé dans ce pays, cette réconciliation devrait se faire entre l’Etat, instrumentalisé par une meute de voraces au nom d’une composante dont l’avis n’a jamais été sollicité, pour imposer un système inique, injuste et arbitraire aux autres. Pour une réconciliation effective, l’Etat doit arrêter de faire le dos rond. Il doit surtout cesser cette hypocrite politique d’une propagande qui rassure et des actes qui tuent !

Source:http://fr.africatime.com

Mercredi 1 Avril 2015
Boolumbal Boolumbal
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