Un ex-FLAM souhaite la traduction de "Mes étoiles noires" de Thuram en arabe



Djibril Hamet Ly, premier président des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), de 1983 à 1986, souhaite que le livre de Lilian Thuram, "Mes étoiles noires.
De Lucy à Barack Obama", soit traduit en arabe, afin qu’il soit disponible en Mauritanie, un pays dont les populations noires ont été soumises à l’esclavage jusqu’en 1981, date de son abolition officielle.
L’international français Lilian Thuram, natif de la Guadeloupe, un territoire des Antilles français situé dans les Caraïbes, était venu ce week-end à Dakar présenter son ouvrage récemment réédité dans le cadre d’un partenariat liant 11 maisons d’édition africaines, dont les Papyrus, de Seydou Nourou Ndiaye. Cette coédition vise à mettre ce livre à la disposition du grand public à un prix accessible.
Dans cet ouvrage, l’ancien international français de football dresse le portrait de femmes et d’hommes, des références noires, qui ont contribué à l’histoire universelle.
"De Lucy à Barack Obama, en passant par Esope, Dona Béatrice, Pouchkine, Anne Zingha, Aimé Césaire, Martin Luther King et bien d’autres encore, ces étoiles m’ont permis d’éviter la victimisation, d’être capable de croire en l’homme, et surtout d’avoir confiance en moi", écrit l’auteur.
"Ce n’est pas gratuit, ce n’est pas fortuit ce que je dis", a expliqué Djibril Hamet Ly, en parlant de la proposition qu'il a faite concernant ce livre.
Il rappelle qu’en dépit de l’abolition officielle de l’esclavage en Mauritanie, l’apport de la population noire à l’histoire est "totalement ignorée" dans ce pays.
Il a laissé entendre que le livre de Thuram peut apporter des réponses aux interrogations de la nouvelle génération, qui cherche, selon lui, à faire bouger les choses en essayant de comprendre la place de la communauté noire dans ce pays. "Vous serez le bienvenu en Mauritanie", a lancé M. Ly au footballeur devenu essayiste.
Intervenant lors d’une cérémonie de présentation et de dédicace de ce livre, samedi à Dakar, en présence de nombreux universitaires et intellectuels, Djibril Hamet Ly a souhaité voir ce livre traduit en arabe pour la Mauritanie.
"En dépit des actions visant à effacer toute trace des Noirs dans l’histoire Mauritanienne, a-t-il fait valoir, de nombreux symboles mauritaniens sont le fait des Négro-africains, y compris des érudits célébrés pour leur science jusque dans de nombreux pays arabes."
Il a cité l'exemple de Chinguetti, une ville du centre-ouest de la Mauritanie, devenue la septième ville sainte de l’islam. Sous le nom de "ville des bibliothèques", Chinguetti tient son appellation de la langue soninké, l'une des composantes de la communauté noire. Cela rend compte, a relevé M. Sy, de l’influence des populations noires sur l’histoire et le rayonnement intellectuel de la Mauritanie.
"Lilian Thuram a de bonnes et belles jambes, ça on le savait. Nous savons désormais qu’il a de belles mains et un beau cerveau. C’est une étoile, notre étoile noire", a déclaré Djibril Hamet Ly, arrêté et condamné à cinq ans de prison, à l'époque où il présidait aux destinées des FLAM.
Il a également été privé de ses droits civils et politiques et emprisonné à Oualata, un bagne dont il raconte le calvaire dans certains de ses poèmes de cette époque coïncidant avec la publication du Manifeste du Négro-mauritanien opprimé.
Saluant la portée de "Mes étoiles noires. De Lucy à Barack Obama", Djibril Hamet Ly a annoncé qu'il a décidé d’enseigner ce livre dans son réseau d’écoles en Mauritanie.
Il estime que l'ouvrage de Thuram peut trouver un écho favorable chez de nombreux jeunes de la communauté noire décidés à "se faire reconnaître" et à "faire bouger les choses dans leur pays".
APS

Source: http://rapideinfo.net

Lundi 21 Juillet 2014
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