Un dialogue est-il possible avec le pouvoir de Ould Abdel Aziz?



Comme disait l'autre: "Vaste programme". Depuis la prise du pouvoir par un coup d'Etat contre le président Sidi Ould Cheikh Abdallah, élu démocratiquement, le pays est plongé dans une crise politique sans précédent. Force est de constater que la persistance de cette crise vient de la nature putschiste de ce pouvoir, donc de sa gouvernance hasardeuse ou chaotique des affaires du pays.

Ce pouvoir semble concevoir la politique comme étant une somme de coups fourrés infligés à ses adversaires voire même à ses "amis". C'est ainsi que depuis 2008 à ce jour, tous les engagements pris ou les accords signés par Ould Abdel Aziz et son gouvernement avec tous les partis politiques ou les groupes de partis politiques ce sont avérés être des bluff, des leurres voire du mépris à l'égard des organisations politiques du pays.

On peut citer entre autres, les accords de Dakar "parrainés" par la communauté internationale signés en Mauritanie, les accords signés avec la coalition AP, l'essentiel des points des accords issus du dialogue avec la coalition CAP, ...

Toutes ces défaillances, cette fuite en avant, cette légèreté avec la parole donnée avec les engagements et avec des accords signés ont fini par convaincre les plus optimistes, que ce pouvoir manque manifestement de crédibilité, de sérieux, honnêteté et de volonté. Ce constat pour des gouvernants censés faire respecter l'autorité de l'Etat est accablant.

Mais ce qui va faire déchanter les partisans du dialogue dans le pays et qui a fini par les rendre désormais septiques -probablement pour longtemps- à toute possibilité de dialogue crédible avec Ould Abdel Aziz et son gouvernement, ce sont ses manœuvres dilatoires, d'appels au dialogue, ficelés en fil blanc à la veille des élections législatives, municipales et quelques mois plus tard aux élections présidentielles.

Ces tentatives humiliations de l'oppositions ce sont soldés par un échec et ce sont finalement retournés comme boomerang contre le pouvoir lui-même et il ne pouvait en être autrement!

Et pourtant la seule voie fiable pour éviter à ce pays, l'aventure vers l'inconnue - l'éveil de tous les démons qui somnolent encore dans le pays- le chaos, la catastrophe et la souffrance pour ce peuple paisible et pour de longues années, c'est la voie du dialogue sur tous sujets d'intérêt national sans exception ni tabou.

C'est pourquoi l'opposition a eu raison, de prendre aux mots le pouvoir à chaque fois qu'il appelle à un dialogue national. Les trahisons du passé ne doivent pas être un obstacle pour suivre la voie qui est salutaire pour le pays, elles doivent plutôt servir de leçons.

Le dialogue, si dialogue il y a, devrait être entouré nécessairement au préalable de garanties solides, fiables pour son bon déroulement et permettre l'application concrète des résultats qui seront issus de celui-ci. Il va de soi que un dialogue national serein nécessite un climat d'apaisement général dans tout le pays.

Donc il nécessite de libérer sans condition les prisonniers des droits de l'homme et d'opinion et la reconnaissance des organisations des droits de l'homme et des partis politiques.

Le FNDU, qui regroupe une dizaine de partis d'opposition, des organisations syndicales, de la société civile et des personnalités indépendantes, a répondu au gouvernement dans un document fixant "les conditions requises pour un dialogue sérieux" pour sortir le pays de la crise politique qu'il connaît depuis 2008 et c'est tant mieux.

Ma wuyu gume gada awari;
Et qui vivra verra;
And time will tell.

Maréga Baba/France.


Source : Maréga Baba

Dimanche 1 Février 2015
Boolumbal Boolumbal
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