Traversées Mauritanides : Quand un rayon marocain illumine le Baobab !

La 5ème édition des traversées mauritanides a été lancée ce lundi 15 décembre au musée national de Nouakchott. Plus tôt dans la matinée, les auteurs invités son passés dans les écoles. Au Baobab, à Basra, Sihame Benchekroun, romancière marocaine, et Iddoumou Mohamed Lemine, professeur de Lettres à l'université de Nouakchott, ont respectivement apporté grâce et message pour l'avenir, à des collégiens et lycéens, emporté 1h30 durant, dans la sarabande des mots.



L’association Traversées Mauritanides organise la 5ème édition de ses Rencontres Littéraires Internationales sous le thème "Diaspora Entre écriture et identités", du 15 au 19 décembre à Nouakchott. Comme chaque année, la fibre de la lecture et de l'écriture sera disséminée dans quelques écoles de la capitale. Pour Sihame Benchekroun, médecin, et romancière, nouvelliste, poète à ses heures (ou l'inverse), et Iddoumou Mohamed Lemine, essayiste et professeur de lettres à la faculté de Nouakchott, le premier accueil de la semaine se fera au lycée Le Baobab, dans le quartier périphérique de Basra.

A l'arrivée, l'excitation des élèves est palpable, et après présentation des biographies des auteurs présents, ainsi que leurs oeuvres, quelques déclamations de poèmes de Sihame Benchekroun, et le récit d'un de ses contes, tirés de son dernier recueil de contes, "Contes de Tetouan". Le jeune garçon courageux qui se colle au récit de l'histoire de la souris (difficile) qui cherchait un mari, reçoit l'aide inattendue, bienvenue et acclamée de Sihame Benchekroun, qui littéralement, jouera différents personnages du conte, de la petite souris, avec les mimiques qui vont avec, à l'âne aux hénissements bruyants, en passant par le chien fou.

Tout cela sous les rires, les applaudissements d'enfants (et d'adultes aussi), émerveillés. Une pointe de folie joyeuse propre au personnage qu'est Sihame Benchekroun : toute en intuition, et en joie à partager! Une bonne humeur et un instinct des gens, qui fera applaudir le jeune public à l'unisson à la fin du conte, qui était pour très petits enfants pourtant. "Nous avons tous une âme d'enfant. Il est important de la nourrir de temps en temps" me disait-elle auparavant avec son large sourire.

Dans un autre registre, mais tout aussi intense et suivi, Iddoumou Mohamed Lemine, lui aussi pris dans la joyeuse atmosphère créée par sa collègue de lettres, insérera dans cette communion des coeurs, celle des esprits à venir :

"Je suis touché d'entendre toutes les langues parlées ici sans complexe, de voir une jeune génération qui n'est pas encore cynique, et qui a de l'espoir en elle. Que cela soit votre moteur pour demain. Prenez en vos coeurs l'engagement, envers vous-mêmes, de construire une Mauritanie unie; c'est votre combat, combat dans lequel, nous vos aînés avons échoué" dit ému Iddoumou Mohamed Lemine. "Le pays est largement assez vaste, d'espace et de coeur, pour contenir toutes les communautés en paix", continue-t-il la voix tremblante.

"Le Tagant est physiquement le coeur du pays; c'est la seule région mauritanienne sans frontière avec un autre pays, ou un différent espace naturel. J'en suis issu, baigné dans un creuset de tolérance. Ma génération, qui a été éblouie par la poésie d'Ousmane Diagana, qui m'a pénétré, ne connaît pas le pulaar, ne connaît pas le maure, ne connaît pas le soninké, le harratine ou le wolof.! Je ne connais que le mauritanien, et la valeur propre à chaque individu. Puissiez-vous avoir cette perspective également", murmura-t-il dans le micro, presque comme une prière à lui-même.

Source: http://www.mozaikrim.com


Mercredi 17 Décembre 2014
Boolumbal Boolumbal
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