Supermarché Balas: Un quart de siècle après .



Voilà 25 ans, par une matinée de ramadan, mois béni de notre sainte religion , que des forcenés, encadrés et dirigés par des individus en turban es, ce sont rués sur le Supermarché Balas sis en face de la station essence, au nord de Ora Bank, pour le saccager, le piller en plein jour. Parmi ces pilleurs, un futur sénateur de notre chambre basse, notre illustre sénat, chambre des sages de la république !
Ce supermarché représentait le fruit de mon abnégation, de ma perspicacité, la garantie de réussite de ma progéniture, ma stabilité familiale.
Ceci se passait, hélas! à l'épicentre de notre capitale et à quelques mètres des centres de commandement de notre Etat, donc forcément sous le nez et la barbe de ceux qui avaient obligation de veiller sur la sécurité des personnes et de leurs biens. Pire, Certains policiers, en tenue, étaient dans la foule, les bras croisés et admiratifs.
Des hystéries de ce genre, se sont passées dans plusieurs coins du monde, mais, vite et très vite, les états ont assumé leur responsabilité en dédommageant. Je ne citerai que les cas de l'Irlande, de la Turquie, de la Grèce, de l'Egypte et tout près de nous du Senegal.
Pourtant, et même chez nous en Mauritanie, Le président Maouya ould Sid'Ahmed Taya, n'avait-il pas accordé aux rapatriés, revenus du Senegal des prêts, des bus, des terrains gratuits ( Kouva ), pour reprendre leurs activités ? Le président Mohamed ould Abdel Aziz, n'a t-il pas versé 10 millions d'ouguiyas aux commerçants, propriétaires des deux échoppes saccagées par des jeunes de Kaedi, révoltés par la gifle satanique d'un tout jeune boutiquier contre une vieille vendeuse de cacahuètes ?
Pourquoi alors, l'Etat mauritanien ne me remet-il pas, moi aussi, dans mes droits fondamentaux ?
Ce que j'attends en vain depuis 25 ans !
Appauvri depuis ce jour , et ne sachant ce que valait ( la justesse des hommes ), je ne peux que m'en remettre à la justice divine. Mais avant mon extinction, je ne raterai aucune occasion pour réclamer , encore réclamer et toujours réclamer mon dû, qui s'élevait à 241 666 555 ouguiyas, ce 24 Avril 1989.
J'ai surtout vécu 25 années de vie insipide, avec la déportation de ma famille au Senegal, mon exil au Mali suivi d'une longue pérégrination qui m'a conduit jusqu'à Mombassa , au Kenya, des années d'oisiveté sempiternelle.

Balas
Nouakchott, le 24 Avril 2014.


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Supermarché Balas: Un quart de siècle après .

Jeudi 24 Avril 2014
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