Religion : L'Amour et la Charité, les deux versants occultés de l'Islam

La vague mainstream des médias occidentaux demandent depuis quelques jours aux musulmans du monde entier de s'auto-flageller pour la décapitation d'Hervé Gourdel. Au-delà de ce drame qui n'a rien à voir avec quelque religion que ce soit, force est de constater que les musulmans eux-mêmes ont laissé l'image de leur religion s'étioler publiquement, en gardant silence face à des fatwas idiotes, de pseudo-érudits et exégètes religieux, et surtout en forçant les sentences sur les «devoirs mécaniques», dévoilant l'Islam comme une religion où eux font primer "peur" et "honte", en occultant tout le côté spirituel qui fonde l'essence de l'Islam, et tout ce vers quoi les «devoirs mécaniques» doivent nous faire tendre : l'amour et la charité. Que tant d'autres, dont Tierno Bocar, le sage de Bandiagara, se sont évertués toute leur vie à transmettre.



Il y a des évidences bonnes à rappeler de temps à autres. En cette période de confusion totale des médias occidentaux, sur l'Islam et les musulmans ; mais également de confusion totale de certains musulmans eux-mêmes, il est bon de rappeler, ce qui à mon sens en tout cas, est le principe fondamental, essentiel, et sine qua non de la foi religieuse : L'amour et la charité. «Les deux faces de la religion musulmane» disait Tierno Bocar.

«Les piliers de l'Islam, les devoirs qu'Il nous impose, doivent nous mener à ces deux versants de Sa montagne». Pour illustrer cette spiritualité, ces sentiments sans qui on ne pourrait parler de foi musulmane, un de ses anciens élèves, qui rapportera ses mémoires, Amadou Hampaté Bâ, rapporte dans «vie et enseignement de Tierno Bocar», cette anecdote lourde de sens et qui rejoint un Hadith du dernier Messager de Dieu :

«Un jour, en 1933, au cours d'une leçon de théologie, un poussin d'hirondelle tombe d'un nid fixé au plafond. Tout attristé de l'indifférence générale, Tierno Bokar interrompit son exposé et dit: "Donnez-moi ce fils d'autrui." Il examine le petit oiseau qu'il venait d'appeler si humainement "fils d'autrui", reconnaît que sa vie n'était pas menacée et s'écrie : "Louange à Dieu dont la grâce prévenante embrasse tous les êtres." Puis levant les yeux, il constata que le nid était fendu et que d'autres petits risquaient encore de tomber.

Aussitôt, ayant demandé du fil, il grimpe sur un escabeau improvisé et raccommode à l'aiguille le nid endommagé, avant d'y replacer l'oisillon. Puis, au lieu de reprendre son cours, il dit: "Il est nécessaire que je vous parle de la charité, car je suis peiné de voir qu'aucun de vous ne possède en suffisance cette vraie bonté de cœur. Et cependant quelle grâce!

Si vous aviez un cœur charitable, il vous eût été impossible de continuer à écouter une leçon quand un petit être misérable à tous les points de vue vous criait au secours et sollicitait votre pitié : vous n'avez pas été ému par ce désespoir, votre cœur n'a pas entendu cet appel.

«Eh bien, mes amis, en vérité, celui qui apprendrait par cœur toutes les théologies de toutes les confessions, s'il n'a pas de charité dans son cœur, ses connaissances ne seront qu'un bagage sans valeur.»

«Nul ne jouira de la rencontre divine, s'il n'a pas de la charité au cœur. Sans elle, les cinq prières canoniques sont des gestes purement matériels sans valeur religieuse ; sans elle le pèlerinage au lieu d'être un voyage sacré devient une villégiature sans profit. Si j'avais à symboliser la religion, je la comparerais à un disque en vannerie dont l'une des faces est amour, et l'autre charité.»

Une admonestation sur la pureté du coeur, des intentions, et sur l'Amour, que je n'ai entendu qu'une seule dans un Khoutb à une prière du vendredi. En général imams, oulémas et érudits, menacent, éructent, fronts plissés, regards luisants, chacun divergeant sur un détail ou un autre d'un Hadith, d'une sourate du Saint Coran, diffusant des messages de haine par rapport à telle ou telle actualité.

Une part relativement importante de fidèles est toute aussi fêlée dans sa "pratique". A la mort de Claude K, un des co-fondateurs de Cridem, relayée sur les réseaux sociaux, beaucoup demandaient "était-il musulman?", avant d'octroyer ou non les faveurs et la pitié du Tout-Puissant à l'égard de son âme... Une stupéfaction devant une crasse ignorance et des coeurs scellés de plomb, qui mène à l'introduction des cours coraniques de Tierno Bocar :

«Frère en Dieu, venu au seuil de notre zaouïa, cellule d'Amour et de Charité, ne querelle pas l'adepte de Moïse ni celui de Jésus, car Dieu a témoigné en faveur de leurs prophéties.

- Et les autres ?


source: Mozaikrim

Lundi 29 Septembre 2014
Boolumbal Boolumbal
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