Mohamed Ould Abdel Aziz :Le mandat de tous les errements…



Arrivé par un coup d’Etat contre le premier président démocratiquement élu, incontestable et incontesté, dans l’histoire du pays, le général putschiste d’alors a juré devant une foule immense venue ‘’applaudir’’ son action ‘’ de faire régner la justice, de combattre le népotisme et les auteurs de la gabegie’’. On avait inauguré, en somme, le premier mandat avec beaucoup d’espoir, autant d’enthousiasme.
Le second – et dernier- mandat de Mohamed Ould Abdel Aziz s’entame avec peu d’espoir, beaucoup d’inquiétudes et des récurrents questionnements sur le devenir du pays. L’incertitude gagne du terrain. Le président s’isole de plus en plus. De son opposition démocratique, il s’est déjà isolé, depuis ses premiers jours de règne.

Comme pour satisfaire un désir qui lui est cher : le renouvellement de la classe politique. Aujourd’hui, il s’isole de sa majorité. Un peu perdue, cette dernière ne se retrouve plus en l’homme sur lequel elle a jeté son dévolu. On n’assiste finalement à aucun renouvellement de la classe politique. La situation est illisible.

L’opposition la plus radicale à Mohamed Ould Abdel Aziz se prononce et s’annonce désormais au sein de sa propre majorité. Les propos les plus désobligeants, à son encontre, s’échangent entre ceux-là qui sont censés défendre son régime. ‘’ Mohamed Ould Abdel Aziz perd le contrôle de la situation, l’Etat se délite, murmure-t-on, sans trop de réserve dans les hautes sphères du pouvoir.”

“L’homme est habité par une seule ambition : Le pillage. Il ne fait que piller le pays, lui, et sa propre famille à travers une poignée d’hommes d’affaires qu’il a créés, initiés et mis sur l’orbite détournement des deniers publics, ne cesse-t-on de répéter partout dans tous les cercles proches du pouvoir.’’ S’ajout à cela une économie qui s’enlise.

La Société Nationale Industrielle et Minière ( SNIM) naguère épargnée, même pendant les périodes du tout politique, celle de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, par exemple, ne saurait venir en aide aujourd’hui à un pays au bout du gouffre. ‘’ L’argent ne se mange pas deux fois, lance un analyste.’’ La SNIM s’est trop engagée dans projets pharaoniques, coûteux, bien étranges et étrangers à son rayon d’action et à sa vocation.

Quinze milliards d’ouguiyas prêtés, pour tenter de faire avancer les travaux d’un aéroport international, qui selon d’aucuns, ne verra jamais le jour. Trente neuf millions de dollars pour acquérir des avions, qui ne servent qu’à assurer les interminables, onéreux et inutiles déplacements du président de la République. Son projet de développement, à elle, risque bien de lui faire subir un retour mortel de la manivelle.

Une sur-acquisition d’équipements et de matériels pour une production statique sur la barre de 12 millions tonnes par ans. ‘’L’augmentation de la production aura été un mauvais cauchemar même si la SNIM devait un jour remonter la pente après la chute du cours de fer sur le marché international, souligne un ancien haut cadre de la boîte. ‘’

Les pétroliers plient bagage. Le coût de la vie devient de plus en plus insoutenable. Et comme pour qu’un malheur épaule un autre, la capitale politique vit au rythme d’une insécurité croissante. Chaque jour apporte son lot de tueries, d’agressions pour quelques sous. Les quartiers périphériques sont désormais sous contrôle de gangs et de brigands.

L’appareil sécuritaire est comme pris de court. Celui qui est présenté en Occident comme le gendarme tenace qui tient front contre l’avancée terroriste n’arrive même plus à assurer la sécurité de ses propres compatriotes. Ironie du sort.

Au sein de la majorité on observe, désemparé, et on attend le miracle. C’est bien le miracle qu’on attend, dit-on. Puisque plus d’un observateur pense que le président de la République est dans une bulle. Grisé, pour certains. On ne sait. Ou pris dans des errements sans fins, pour d’autres. La situation est bien pire pour qu’elle puisse trouver une solution à la suite d’un simple changement d’équipe gouvernementale.

L’ouverture des classes, en pareille circonstance, ne saurait faciliter l’affaire. L’avènement beaucoup plus tôt que d’habitude d’une période de soudure dans les zones agropastorales de concentration de richesse du pays en matière de cheptels ne saurait non plus tirer le pays d’affaire. On ne sait pas où va-t-on ? On est sûr, peut-être, d’une chose. C’est qu’on y va à toute allure.

AVT

Source: http://www.rmibiladi.com

Dimanche 19 Octobre 2014
Boolumbal Boolumbal
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